Blog François Brousse
Pensée divine
La civilisation humaine sera sauvée quand cet arbre merveilleux, depuis les branches élites jusqu’aux racines populaires, propulsera la même sève : respect de la vie universelle, amour des individualistes. Ne faire souffrir personne, ne tuer personne. L’homme, reconnu valeur absolue, deviendra l’inébranlable assise du palais des races.
Pensée divine
Pour qu’une œuvre devienne populaire, il lui suffit d’être belle. À certaines périodes, l’attraction de la Lune ou de la beauté devient irrésistible. L’océan des hommes monte lentement vers elles.
Je vous retrouverai toujours…
Je vous retrouverai toujours, vieille sottise,
Terrorisme caduc, intégrisme dément
Fanatismes, catholiques ou musulmans
Cratères monstrueux que la fureur attise.
Lettres
Une lettre hébraïque est pleine de mystère
Une lettre française est pleine d’infini.
Elles dominent les lions et les panthères
Une lettre hébraïque est pleine de mystère.
Soir sur le Pacifique
Comme la mer est belle à l’heure du silence,
Quand une lueur sombre éclaire l’Occident,
Quand sur l’océanique infini se balancent
Les étoiles au front ardent !
Les dieux aux doigts palmés passent dans la grisaille,
Pensée divine
Les trois « D » triomphent, écrasent l’humanité moyenne : le Déterminisme, le Destin, la Domination. Les peuples esclaves rampent sous ce fatal couperet de la folie universelle.
Mais les héros, les saints, les surhommes se libèrent en montant jusqu’au domaine de la lettre « M », la métaphysique.
Pensée divine
Les éditeurs recherchent les auteurs passagers, les ouvrages à la mode. Ils ignorent naturellement les valeurs éternelles. Mais le vent, qui emporte les dunes de sable, respecte le sphinx.
Horizon
Les immenses rameaux
Sous le couchant tragique
Offraient aux dieux jumeaux
Un chant des Géorgiques.
Invitons le torrent
À remonter sa pente
Sylvia
J’aime la gloire de ton corps
Dont une aurore souveraine
Baigne en mystérieux accords,
Les courbes, d’astre et de carène.
J’aime la gloire de ton âme
Pareille au solitaire lynx…
Le bonheur
Une trinité de démons
A couvert la hauteur des monts
Hitler et Mao et Staline
Leur monstruosité féline
Ensanglante les minarets
Ils composent une forêt
Où le cauchemar sombre rôde
Pensée divine
L’homme cherche toujours Dieu en dehors de l’homme, c’est là l’erreur initiale :
l’homme et Dieu sont identiques.
Quel est le rôle du conte au sein de la poésie ?
Réponse
F.B. : Le conte est rempli de rêves, d’illuminations, d’étrangetés, d’extases, d’effacements et d’évasions. Toute la poésie n’est qu’un conte. Un conte merveilleux qui nous raconte une multitude d’histoires merveilleuses de façon à ce que nous oublions tout ce que la Terre a pour nous de lourd, de terrible et de pénible. Le conte est donc essentiel. Il n’existe peut être pas un seul grand poème dans lequel il n’y ait un conte, histoire merveilleuse faite pour des enfants. Si nous ne conservons pas jusqu’à la fin de notre vie l’innocence et la pureté des enfants, nous n’arriverons jamais à l’Illumination.
L’Âme
Je t’affirme éternelle, ô lumière qu’on nie !
La mort n’est que le seuil rayonnant de la joie
L’éternité, perçant le sépulcre, rougeoie
Comme une grande aurore éveilleuse de nids.
Le philosophe sur la terrasse – 26 août 1981
La place de la Loge n’est pas seulement un lieu de détente et de farniente. L’esprit aussi y souffle. Une preuve le poète essayiste et philosophe orientaliste François Brousse a élu domicile, tous les après-midi, à la terrasse du self-service de la Loge. Il y rencontre ses disciples familiers et des passants qui, surpris par ces cours de plein air, jettent furtivement un coup d’œil, prête oreille à ce qui se dit. Les cours de M. Brousse sont une des originales animations de notre centre ville [Perpignan]. On y cause de nombreuses choses mais principalement des grands secrets de la pensée et de la symbolique.
François Brousse un sage de bonne compagnie – 19 août 1986
La sagesse est la découverte des secrets essentiels du monde et, en même temps, de pouvoir réaliser dans son corps et dans sa vie… Un sage peut surgir à n’importe quelle période de l’histoire. En Inde, comme en Occident. Ce propos est de François Brousse, le sage catalan.
Un but : la connaissance « intégrale et parfaite » de la Vérité qui est « immuable et invariable », toujours métaphysique. Une éthique : essayer de développer l’Esprit « qui est en nous. » Le développer par tous les moyens, l’intelligence, l’intuition et le sens esthétique…
François Brousse, l’anarchiste idéaliste – 9 novembre 1986
Pour le joindre, pas une adresse, mais plusieurs : rue de la Lanterne d’abord où ses fidèles se rassemblent tous les soirs de 18 à 19 heures. Mais vous pouvez aussi le « choper » en fréquentant le salon de thé de la Rive droite, le café de la Loge et autres lieux publics où il tient son auditoire sous le charme de la conversation. Mais n’allez pas croire que cet admirable orateur à la mémoire phénoménale se contente d’être un conteur d’histoires.
Non ! François Brousse est avant tout un philosophe. Par profession d’abord !
La semaine du roussillon – 20 octobre 2005
Des hommes et le roussillon, François Brousse (1913-1995), poète, penseur et philosophe.
On dit de lui qu’il est « l’homme aux cents visages » tant sont vastes les domaines dans lesquels il s’est aventuré et imposé. À la fois poète, philosophe, penseur, romancier, historien, journaliste, astronome, métaphysicien, idéaliste, il fut parfois occulté, traité d’illuminé mais son œuvre ne peut laisser indifférent tout esprit ouvert de notre temps.
Dans l’univers de François Brousse – 23 octobre 2005
Il y a dix ans s’éteignait le poète et philosophe François Brousse, natif du Roussillon. Ces 25 et 26 octobre au Centro español, l’auteur inclassable et son œuvre féconde font l’objet d’un hommage.