Extrait
Dans la sérénité de Dieu,
Vers les immensités altières
Plongeons la tête la première,
Dans la sérénité de Dieu.
Les étoiles, roses trémières,
Parfument le jardin de feu
Comme une princesse en colère.
L’éternité remplit les cieux.
Extrait
Dans la sérénité de Dieu,
Vers les immensités altières
Plongeons la tête la première,
Dans la sérénité de Dieu.
Les étoiles, roses trémières,
Parfument le jardin de feu
Comme une princesse en colère.
L’éternité remplit les cieux.
Extrait
Le doute m’a rongé
Comme un sinistre acide
Suis je un grand Messager
Ou un fakir candide ?
Mon front découragé
Se multiplie en rides.
Extrait
Je vais partir pour un voyage
Vers un pays magicien
Qui refuse tous les péages…
Je vais partir pour un voyage.
Qu’importe le mien et le sien !
Le monde aux multiples rouages
Dans ses miroirs vénitiens
Fait flamboyer tous les nuages
Extrait
J’avais pour seuls soucis
Toutes les galaxies
Et les pôles aussi.
L’incroyable illumine
Les yeux purs du brahmine
Mais l’absolu chemine.
Extrait
Le Verbe est un bohème
Tout habillé de fleurs
Son colossal poème
Se pénètre d’ailleurs.
Comme un roi patriarche
Il va majestueux
Sous les puissantes arches
Criblées d’étranges yeux.
Extrait
L’humanité qui se lamente
Près du gouffre de l’insondé
N’est qu’une misérable amante
Que Dieu et Satan jouent aux dés.
Le front du songeur est ridé
Il entend l’énigme écumante
Comme une panthère rôder.
La mort le couvre de sa mante.
Extrait
Je suis précédé par les haches
Comme un grave consul romain.
Quand il me voit, Typhon se cache
Dieu déroule son parchemin.
Mon souffle efface toute tache
Je suis le sidéral gamin
Dans un soubresaut je m’arrache
Au trop monotone chemin.
Extrait
Le ciel voilé des astrologues
Me touche d’un sceptre railleur
Est il ici ? Est il ailleurs ?
Le ciel voilé des astrologues.
J’entame un profond dialogue
Avec les maîtres batailleurs.
L’univers deviendra meilleur
La colère n’est qu’un prologue
Sur l’océan des nuits je vogue…
Extrait
Je suis Melchisédech
Ainsi que Salomon
J’ai joué du rebec
Auprès du grand Simon,
Je chasse à coup de bec
La horde du démon
Mon œil demeure sec
Sur la hauteur des monts.
Extrait
Le Karma peut il s’effacer
Comme buée sur une vitre
Le mal, ce tourbillon glacé
S’enfuira t-il devant l’arbitre ?
Le tome aux sinistres chapitres
Cessera t il de grimacer ?
Je mesure ces questions sombres
Sur les rêveries en décombres
Extrait
Ils meurent dans l’éclat sublime des batailles,
Dans les cris du clairon, dans les bonds du tambour ;
Les corbeaux affamés planent sur leurs entrailles…
Mais moi, je meurs d’amour.
Alexandre, sous son galop foulant la Terre,
Défie le vaste ciel vibrant d’éternité ;
Mais moi, je veux, couché sur des peaux de panthère,
Mourir de volupté.
La Lune s’est noyée dans la splendeur de l’air
Sous l’aube qu’à longs traits de flamme je déguste,
Je contemple, paré d’un diadème clair,
L’ombre d’or du Soleil sur les chênes augustes.
Et je pense à tes yeux, que traverse un éclair,
À ta bouche, pareille aux coupes de Locuste,
Ta bouche, où je savoure un immortel éther,
Sous l’aube qu’à longs traits de flamme je déguste…
Quand la cloche sonna l’heure dernière
Quand l’archange fatal toucha ton coeur meurtri
Quand le souffle de l’au delà courba la terre
Tu rentras dans le ciel sans pousser un seul cri.
Le lion exilé retrouva sa tanière
Près de ses devanciers le Bouddha et le Christ.
Extrait
Il fut d’abord Rama
Perdu au fond des âges
Puis Krishna le parfait
Dans son verbe éclatant.
Orphée suivit ensuite
Maître des visions,
Le Bouddha aux yeux clairs
Vint agrandir les cieux.
Extrait
La femme qui n’a plus de clarté sur son casque
Est la maîtresse irrésistible des bourrasques.
Ô lumière de Dieu, je t’arrache ton masque.
Le phénix a chassé l’infernale tarasque.
La pythonisse de l’idéal te sourit.
Monte dans le soleil sur l’aile des houris.
L’Inde t’offre en riant le suprême Hari.
Le fruit de l’Absolu dans l’aurore a mûri.
L’univers tout entier s’ouvre devant mes pas,
Les yeux éblouissants éclairent le trépas.
Le phare d’Alexandrie défie toute flamme
L’aube spirituelle embrase d’or les âmes,
Les vivants sont les morts, les morts sont les vivants
Et mon rêve s’envole au délire des vents.
Extrait
La neige tombe lentement,
Ainsi s’effeuillent mes journées,
Elles languissent, obstinées,
Voici venir le grand moment
D’explorer l’autre firmament.
Le visage des destinées
Brille plus que les diamants
Extrait
La mort n’est qu’un sommeil
Passager
Son voile mensonger
N’empêche pas le grand réveil,
L’éternel nous réclame
Il sauvera notre âme
Dans l’azur délirant
Il attend ses enfants,
L’illusion du monde
Arrêtera ses rondes
Nous entrerons enfin
Dans l’éternel matin.
Extrait
Humain, je t’offre ces maximes
Pour conquérir les fières cimes
Jamais ton front ne doit courber
Devant les dogmes d’un abbé,
Ceux qui croient l’enfer éternel.
Deviendront des serpents cruels.
Tous les êtres seront sauvés
Tel est le discours d’Iévé.
Extrait
Un soir, j’ai suspendu dans l’ombre de ma chambre,
Cette photographie de vierge pâle et brune.
Elle a des cheveux noirs qui semblent moites d’ambre,
Son visage pensif brille comme la lune.
Souvent pendant la nuit, quand tout rêve et repose,
Sauf l’invisible train qui s’enfuit en sifflant
Ou le vent qui gémit dans les arbres, je pose
Ma plume, pour fixer ce visage troublant.