Adonis
Entre – 2000 et – 2500 av. J.-C.
L’image du pâtre syrien, Adonis, mort et ressuscité, se lève comme une lune prémonitoire. Il naît miraculeusement d’un arbre, est tué par un sanglier monstrueux, et l’amour d’Ishtar l’arrache aux gouffres de la mort. Il fonda la religion chaldéenne, bruissante d’astrologie et de magie.
François Brousse
« Une pierre d’angle et 286 années prophétiques » dans Revue BMP N°115-116, oct.-nov. 1993
Adonis le Ressuscité
Est-ce un personnage mythique, ou a‑t‑il réellement existé, dans le solide humus de l’histoire concrète ? Est-ce ce une fable ou un prophète de sang et de chair, un sage ayant laissé un étonnant message ?
À quelle époque aurait vécu le bel Adonis, prophète de la religion babylonienne ? Le cycle embrassant tout un mois cosmique paraît nettement indiqué. Serait‑ce autour de l’année -2000 qu’a fleuri le merveilleux mage ?
Sa naissance s’enveloppe d’une légende pleine d’enseignement.
François Brousse
« Réflexions sur les sept sauveurs de l’humanité » (avril 1988) dans Revue BMP N°56, avril 1988
Adonis, homme‑dieu, mourant et ressuscitant,
adoré dans les forêts et les monts de Syrie.
François Brousse
La Trinosophie de l’étoile Polaire, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1990, p. 284
La légende d’Adonis
La future mère d’Adonis, Myrrha, frappée par les flèches cruelles d’Éros, tomba amoureuse de son propre père.
Elle soudoya une suivante et pénétra dans la chambre paternelle. Elle eut des relations avec celui qu’elle aimait, mais qui ne savait pas l’identité de sa compagne d’une nuit. Lorsqu’il découvrit le sombre secret, il voulut tuer sa fille incestueuse. Elle s’enfuit éperdue et implora la clémence d’Apollon, le dieu de la joie et de la lumière. Il eut pitié d’elle et la transforma en arbre, l’arbre à myrrhe. Mais cet arbre conservait encore les caractères d’une femme enceinte. Au bout de quelques mois, il s’ouvrit et laissa échapper un enfant d’une beauté miraculeuse.
Les nymphes de la forêt le recueillirent et le voyant si beau, lui donnèrent le nom d’Adonis, ce qui veut dire « Seigneur. » Il se développa à l’ombre magnifique des arbres et les instincts du chasseur s’éveillèrent en lui. Il pourchassait les cerfs et les sangliers à travers les bois et les monts.
Un jour, la déesse Aphrodite, contemplant le Liban, y vit un chasseur d’une beauté invraisemblable. Elle fut aussitôt séduite et se posa sur la Terre pour devenir sa compagne. Elle participait à ses chasses tout en évitant les lions et les sangliers, trop redoutables pour elle.
Mais le destin pesait sur cette aventure. Aphrodite fut obligée de s’absenter une semaine pour participer aux fêtes sur le mont Olympe, réglées par Zeus, le roi et le père des Dieux. Prise d’inquiétude, elle fit jurer à son amant de s’abstenir de chasser pendant son absence. Il jura tout ce qu’elle voulut, mais la tentation fut trop forte. Voyant passer un sanglier plein de vigueur, aux soies brillantes, il désira se mesurer à ce terrible adversaire. Hélas, l’animal furieux éventra le chasseur. Quand ses beaux yeux se fermèrent, la lumière du jour s’éclipsa.
Sur l’Olympe, Aphrodite comprit tout de suite le drame qui venait de se dérouler. Échevelée, elle quitta le mont sacré, se précipita vers l’endroit où était mort Adonis. Elle n’y trouva que des traces de sang et une fleur brillante qui s’appelle encore Adonis. La destinée inexorable semblait avoir tranché le fil de ses jours. Perséphone avait amené le corps au fond des enfers.
Adonis succomba dans un sommeil léthargique d’où rien ne semblait devoir le sortir. Alors Aphrodite demanda à son père, Zeus, la permission d’aller le chercher dans ces fatales demeures. Il y consentit. Mais l’audacieuse devait franchir sept cercles infernaux avant de parvenir jusqu’au Dieu endormi. À chaque porte, un gardien demandait un présent pour laisser passer l’infortunée déesse. Elle abandonna successivement tous ses bijoux et tous ses vêtements. Elle parvint jusqu’au Dieu endormi et d’un baiser fougueux le réveilla. Tous deux sortirent de l’effrayant abîme et la résurrection d’Adonis fut saluée par un redoublement de lumière solaire sur toute la Terre. Il prit alors place parmi les Dieux, à côté d’Aphrodite qui l’avait sauvé de la mort et conduit vers l’immortalité.
François Brousse
« Réflexions sur les sept sauveurs de l’humanité » (avril 1988) dans Revue BMP N°56, avril 1988
Décryptage
Ce mythe a de curieuses ressemblances avec la légende de Jésus-Christ.
Entre la mort et la résurrection d’Adonis, trois jours s’écoulèrent, comme plus tard entre la mort et la résurrection de Jésus. On célébrait le drame d’Adonis à la même période de l’année où les chrétiens célèbrent la mort et la résurrection de l’homme‑Dieu.
Le nom de la mère d’Adonis, Myrrah, est exactement l’anagramme phonétique de Marie (mère de Jésus). L’inceste de Myrrah paraît une grossière préfigure de la fécondation de Marie par l’Esprit saint, identique au Père. L’appellation du dieu syrien, « le Seigneur », est exactement le titre donné à Jésus. Il s’agit d’une légende initiatique racontant la descente de l’âme divine dans l’âme humaine.
La mort représente la destruction du vieil homme et la résurrection, la naissance du surhomme. Il n’est pas jusqu’à l’arbre, qui ne fasse allusion à la montée de la Kundalini, ou serpent de feu, le long de la colonne vertébrale. Quant à la fleur, elle représente l’épanouissement du chakra supérieur, le brahmarandra, où repose le supramental.

Mais connait‑on l’enseignement du prophète Adonis ?
Il semble avoir porté essentiellement sur le mystère du temps. L’éternité et la mère du monde se sont divisées en deux fleuves – le fleuve de vie, le fleuve de mort – dont l’union a créé les Dieux qui eux‑mêmes ont créé l’univers.
Cela rappelle le Yin et le Yang des antiques Chinois. Le Yin est représenté par la Déesse Tiamat, la dévoreuse, et le Yang par le Dieu Mardouk, porteur des tablettes du Destin. Les humains ont été formés avec le sang des Dieux. Ils ont en eux des parcelles divines. Ils doivent les développer en s’assimilant à une divinité, de préférence Adonis. Ils doivent, comme lui, mourir à leurs sentiments inférieurs et ressusciter dans la lumière supérieure. Les vertus demandées sont l’adoration du Dieu, le courage et l’abnégation. Les âmes humaines s’incarnent jusqu’au jour de la libération finale. Les incarnations sont marquées par des cycles égaux. L’âme vit une centaine d’années sur la terre, dans un corps organique, puis elle passe dans l’Au‑delà, où elle reste un temps égal. C’est la théorie cachée sous le voile du mythe concernant le débat entre Aphrodite et Perséphone. Pendant six mois, Adonis reste sur la terre près d’Aphrodite, pendant six autres mois, il réside dans les demeures souterraines de Perséphone. Mais quand l’âme s’est complètement identifiée au bien‑aimé Adonis, elle pénètre dans le royaume des cieux qui se trouve dans le Soleil, et y reste éternellement dans le bonheur, l’extase et la connaissance. C’est ce que nous appelons la Conscience cosmique.
Adonis dispensait des initiations divisées en quatre grandes phases : la foudre, l’aigle, les morts, et le Soleil.
- Dans la première, le néophyte rêvait qu’il était réduit en cendres par la foudre, il cessait d’exister en tant qu’égo terrestre.
- Dans la deuxième, il était en vision enlevé par un aigle qui le transportait dans le royaume de la lumière.
- Dans la troisième, il entrait en contact avec les morts, soit dans le sommeil, soit dans des pratiques spiritoïdes.
- Enfin, dans la quatrième initiation, identifié au dieu Adonis, il pénétrait dans le grand verger divin, où brillaient les fruits de la vie éternelle.
Adonis eut de nombreux disciples, des prêtres comme des sages. Il rénova la religion chaldéenne.
François Brousse
« Réflexions sur les sept sauveurs de l’humanité » (avril 1988) dans Revue BMP N°56, avril 1988
La résurrection des dieux, Rama, Krishna, Osiris, Adonis, Jésus, n’est que l’image, parfois authentiquement historique, de la résurrection de Dieu dans le tombeau de notre cœur.
François Brousse
Revue BMP N°12, juin 1984
EXTRAIT
Peux-tu nous parler de Ishtar ?
F.B. : Ishtar, oui ! Ishtar est une déesse babylonienne, elle est la déesse de l’amour et de la guerre et aussi la déesse de la connaissance.
Elle arrive jusqu’au fond du gouffre, elle descend de plus en plus jusqu’au fond de l’être et, chaque fois, on lui demande de retirer un vêtement. Quand elle arrive au fond de l’être, elle est entièrement nue, et parce qu’elle est nue, sa splendeur est terrifiante et transforme l’univers. Mais il faut payer, si j’ose dire. Chaque fois qu’elle passe d’une étape à l’autre, elle est obligée d’abandonner quelque chose d’elle-même. Quand elle a tout abandonné, il ne lui reste plus rien à abandonner sinon son existence personnelle, et elle rentre dans l’existence universelle, elle devient la déesse absolue. C’est-à-dire que l’âme se connaissant comme l’être indéfini et infini, devient l’Être suprême.
Je parle un peu par énigme, mais enfin, ce que je dis rentre dans le droit fil de la vérité absolue.
François Brousse
Entretien, clamart, 20 nov. 1993
La sagesse éternelle est exactement comme le Christ, comme Adonis, comme Mithra, comme Osiris, comme tous les dieux des mystères :
on la met dans un tombeau et trois jours après ou trois siècles ou trois mille ans ou trente millénaires, elle ressuscite.
C’est une profonde loi cosmique.
François Brousse
Le Livre des révélations – Tome 2, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1992, p. 77
La déesse Ishtar
Adonis recherchait toujours son père dans les montagnes, dans le désert, et il finit effectivement par savoir que son père était le roi des dieux.
Il réclama son trône et à ce moment-là les dieux inférieurs suscitèrent contre lui un sanglier monstrueux, et pendant qu’il rôdait dans les montagnes sauvages, ce sanglier l’attaqua et lui ouvrit le ventre. Le jeune dieu mourut, et pendant qu’il mourait, immédiatement le soleil se voila ; les ténèbres pendant trois jours se répandirent sur la Terre, son âme descendit dans la profondeur des enfers et fut enfermée dans le cachot le plus noir.
La reine des enfers tomba amoureuse du dieu et elle résolut de le libérer. Mais pour que le dieu fut libéré, il fallait l’amour de deux déesses, une des déesses qui vivait dans les profondeurs de la terre et une qui planait dans les hauteurs lumineuses du ciel.
La déesse Ishtar qui était, elle aussi, tombée amoureuse d’Adonis résolut d’aller le chercher. Pour le chercher, il fallait descendre les sept spirales de l’enfer et, à chacune de ces spirales il y avait une porte et un gardien. Et à chacune de ces portes, elle fut obligée de donner un vêtement.
Elle commença par sa tiare, et ensuite par son sceptre, et ensuite par ses sandales d’or cloutées de diamants et, enfin, elle arriva intégralement nue aux portes de l’enfer. À ce moment-là, elle vit, endormi, le dieu Adonis, et, pour le réveiller, il fallait faire appel à une multitude d’êtres. Elle avait ouvert la dernière porte. Le dieu pouvait ressusciter. Mais pour qu’il ressuscitât il fallait qu’il fût éveillé. Comment l’éveiller ?
Par la pensée elle appela l’aigle qui pénétra à l’intérieur de l’enfer, mais il ne put y parvenir car les portes s’amenuisaient au fur et à mesure qu’il descendait dans les entrailles de la terre. Il franchit la première, puis la deuxième, puis la troisième c’était plus difficile, la quatrième était trop étroite, il la brisa à coups de bec et à coups de serres, mais la cinquième, non, il fut dans l’impossibilité. Le dieu dormait toujours.
Elle envoya le roi des vents […] ; il alla dans la profondeur de l’enfer, mais au fur et à mesure qu’il descendait sa puissance diminuait. Il réussit à franchir la sixième porte mais il échoua à la septième porte et le dieu fut obligé de remonter à la surface de la terre. Alors Ishtar réfléchit et elle envoya un appel à l’abeille. L’abeille, qui vivait sur les hauteurs des montagnes, descendit. Elle descendit et descendit et enfin elle pénétra jusqu’à la sixième enceinte.
La septième était toute petite, mais quelle que fut la petitesse de cette porte, l’abeille pouvait s’y glisser. L’abeille s’y glissa. Elle piqua le dieu endormi et le dieu endormi se réveilla. À ce moment-là toutes les portes tombèrent et ils remontèrent tous les trois, c’est-à-dire la reine des enfers, le dieu ressuscité et la petite abeille. Et à ce moment-là Adonis fut ressuscité. Que signifie toute cette fantasmagorie ?
Je vous rappelle d’ailleurs qu’à la même époque où l’on célèbre la mort et la résurrection de Jésus, les vierges de Syrie pleuraient la mort et la résurrection d’Adonis ; le dieu ressuscité montait ensuite dans les hauteurs du ciel, tout comme Jésus qui fut transporté par ascension au paradis, et, enfin aux pleurs, aux sanglots et aux larmes cruelles succédaient la joie et le triomphe.
Que signifie cette histoire ?
Nous allons l’interpréter sous l’angle de la connaissance initiatique : le dieu né d’un arbre, qu’est-ce que cela veut dire ?
Il y a un arbre qui est en nous, c’est l’arbre de la vie éternelle et c’est la colonne vertébrale qui est exactement la Kundalini. Vous voyez son image, elle est nette. On voit un arbre et autour de cet arbre monte un serpent. Ce n’est pas simplement dans la mythologie hébraïque que vous voyez ceci, c’est également dans la mythologie chaldéenne et même un peu dans la mythologie grecque.
Il y avait ensuite la méchanceté des dieux qui prenaient la forme d’un sanglier sauvage et tuaient le malheureux Adonis. En effet, que se produit-il lorsque vous recherchez l’illumination, il se produit la révolte de la nature, car il ne faut pas oublier que nous sommes un corps astral, un corps éthérique, un corps physique, un corps mental et une âme immortelle. L’âme immortelle est en dehors de la nature, elle est dans le monde sans forme, dans le monde infini, éternel et parfait, dans le monde du bonheur illuminé et indestructible ; mais le reste, c’est-à-dire le corps physique, le corps éthérique, le corps astral et le corps mental sont enfermés dans les lois de la dualité, de la nature. À ce moment-là tous ces corps se révoltent contre vous et suscitent une prodigieuse quantité de tentations symbolisées par le sanglier.
Ces tentations revêtent donc trois formes, d’abord la forme corporelle, et c’est la tentation sexuelle ; ensuite la forme éthérique, c’est la tentation de la domination. Un des caractères des faux prophètes, je vous le signale en passant, c’est de vous promettre la puissance et l’argent ; et comme ce sont de faux prophètes, non seulement ils vous le promettent, mais ils vous le donnent, et vous êtes à ce moment-là perdus quand vous êtes enfermés dans l’argent et dans la puissance, c’est-à-dire en pratique dans le corps physique et dans le corps éthérique ; vous êtes perdus momentanément bien sûr, mais jamais éternellement. Il y a également la tentation que l’on appelle astrale. À ce moment-là, c’est beaucoup plus subtil, vous êtes attachés, par tendresse, à un seul être, et il très difficile de s’en libérer.
Effectivement, vous arrivez par exemple à ce qu’a fait Ramakrishna ; il aimait profondément Kali, il lui rendait un culte et lorsqu’il a voulu pénétrer plus loin, il voyait toujours se dresser entre lui et l’absolu la forme rayonnante, souriante et triste de la déesse. Il a fallu qu’il prenne l’épée du discernement et détruise cette forme. C’est terriblement difficile. Il n’est nul besoin d’avoir d’ailleurs une telle attitude, il suffit de l’écarter et d’aller au-delà.
Il y a également la tentation mentale. Alors, la tentation mentale est assez amusante. Ce n’est même pas la tentation du doute, c’est la tentation de la réussite. Vous avez réussi. Vous avez une fois dans votre vie quelque chose de prodigieux, l’ouverture des cieux, vous avez senti battre en vous le cœur de l’univers, vous êtes capables momentanément d’avoir la vie d’un dieu, et vous dites : – C’est fini, je suis initié, et je suis libéré. C’est ce que vous donne le piège mental. Vous n’êtes pas libéré parce que vous avez eu à un moment donné, qui d’ailleurs n’est plus revenu, une expérience prodigieuse. C’est le premier commencement. Vous êtes libérés lorsque vous aurez cette expérience, cet état d’âme transcendantal, la connaissance prodigieuse de vous-même par vous-même vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Il vous suffit pour l’avoir, de savoir que vous êtes Dieu et de ne jamais perdre de vue que vous êtes Dieu, et savoir que vous êtes la divinité cosmique. Lorsque vous le saurez toujours, lorsque vous aurez toujours cette impression en vous, impression colossale et démesurée, à ce moment-là, vous serez sans doute sur le plan de la libération.
Vous allez donc vaincre la chair, la puissance, la tendresse et ce qu’on pourrait appeler le manque de discernement. Ce sont les quatre formes du sanglier.
Si vous êtes détruit, vous plongez dans l’enfer, et pour s’en libérer, ce sera extrêmement difficile. On fera appel d’abord à l’âme divine sous forme d’Ishtar, qui sera obligé de renoncer à tout. La danse des voiles représente le dépouillement graduel de l’âme divine ; elle abandonne tout, pour aboutir à réveiller votre Moi cosmique, et ce Moi cosmique ne sera pas réveillé par la puissance de l’aigle, même pas par le désir de dominer le monde, même pas, et je suis dur, par l’initiation de l’air qui consiste à sortir de vous-même comme si vous étiez l’aigle, et à abandonner volontairement votre corps. C’est très joli, mais le dédoublement n’est pas la libération. La libération c’est la conscience cosmique ; le dédoublement en est une étape. Ensuite, même pas le dieu du vent ; le dieu du vent, c’est la possibilité de communiquer, vous, l’initiation à un autre ; c’est également insuffisant. C’est beau mais insuffisant. Il a y certains êtres qui y parviennent, mais ils sont rares. Je vous signale d’ailleurs en passant que tous ceux qui vous demandent de l’argent pour vous donner un mantram par exemple ou tout autre chose sont inévitablement de faux prophètes ; ils ne vous conféreront exactement rien. L’initiation qu’ils vous donneront sera une fausse initiation.
Et nous arrivons si l’on peut dire à la connaissance parfaite de soi-même, quand nous avons détruit ce qui était en nous, tout ce qui nous permettait d’exister. Il y a une terrible cérémonie au Tibet. Le sage s’enferme dans un cercle magique, et il s’imagine que de lui sort un être, une femme, armée d’une épée flamboyante. Cette femme lui coupe la tête et donne la tête à dévorer à l’univers. Elle lui tranche les membres, donne les membres à dévorer à l’univers. Elle coupe ce qui reste du torse en des dizaines de morceaux qu’elle donne à dévorer à l’univers et il déclare ceci : – Oui, j’ai acquis des milliers de sagesses et de forces dans le passé, mais maintenant, je dois le donner à l’univers entier et je ne dois plus exister en tant qu’être personnel et psychique. La véritable méthode est d’ailleurs : – Je dois exister en tant qu’être suprapersonnel et spirituel.
Comment y arriver ? Le dieu du vent ne le peut pas, l’aigle ne le peut pas ; seule l’abeille le peut parce qu’elle pique ; c’est-à-dire que nous sommes perpétuellement conscients de notre Moi, non seulement humain, non seulement conscient, non seulement inconscient, non seulement subconscient, mais aussi de notre Moi supraconscient ; et quand nous arrivons à cette qualité alerte de l’esprit, qui fait que je sais que je suis Dieu, que je le sens, non seulement dans mon corps, mais aussi dans mon inconscient et dans mon conscient et dans mon supraconscient, alors Adonis peut ressusciter, il s’élève jusqu’aux cimes les plus hautes du cosmos et il devient le dieu de l’infini et de l’éternité.
BROUSSE François, Conférence « Méthodes », Perpignan, 23-06-1977
Il s’agit d’entreprendre l’exploration de l’enfer, à travers le mythe d’Ishtar.
Elle est représentée comme une déesse vêtue de sept voiles et portant sur son front une tiare. Ishtar doit descendre jusqu’au cœur de l’enfer, à travers des cercles, pour délivrer le dieu Adonis, qui fut tué par un sanglier monstrueux. Il convient, à ce stade, de s’identifier à Ishtar et de descendre vers le mystère. À chacun des niveaux de l’enfer, elle abandonne un de ses voiles.
Quand elle est entièrement nue, elle trouve Adonis allongé en train de saigner par ses sept blessures. Elle apaise le dieu blessé ; elle le ressuscite, et tous deux remontent. Au fur et mesure de leurs ascensions, les sept voiles revêtent à nouveau la déesse. Quand ils arrivent à la lumière du Soleil, ils s’épousent dans une espèce d’immense chant formé par les acclamations de tous les peuples de la Terre.
François Brousse
Conf. « Élias Artista – Akhenaton – Adonis », Perpignan – 07-06-1977
Apollon-Adonis
Il naquit divinement, d’un arbre magique et d’une femme métamorphosée en arbre. Sa beauté étonnante rendit Vénus amoureuse. Elle lui proposa sa couche aux parfums sublimes. Mais le chaste Adonis refusa ce péché divin.
La déesse furieuse se vengea. Comme le dieu chassait dans les forêts profondes, un monstrueux sanglier, se jetant sur lui, le blessa mortellement. Le sang pur ruissela, faisant frémir le monde.
Voilà quelle passion souffrit Adonis. Toutefois sa nature incorruptible triompha, et le mort se réveilla dans une résurrection glorieuse. Enfin il s’éleva solennellement dans la beauté du ciel.
Le fleuve d’Adonis – entre Byblos et Baalbek – porte encore les marques de la passion phénicienne. Chaque année, ses eaux chargées d’hématite rouge deviennent comme du sang. C’est le sang du triomphateur, le sang de la vie mystique.
L’arbre magique représente la colonne vertébrale, où monte en guise de sève, le feu invisible de la Kundalini. Les hindous figurent cette force par une déesse de beauté resplendissante. Voilà pourquoi la femme s’est transformée en arbre. La Kundalini réveillée circule dans la colonne vertébrale. Apollon-Adonis connaissait les exercices respiratoires et mentaux qui disciplinent la redoutable énergie. […]
L’âme humaine, enfermée dans l’arbre, donne naissance à l’âme divine, Adonis. Cependant des dangers guettent le néophyte. Notamment ses forces sexuelles se développent. Il doit les sublimer s’il ne veut pas être dévoré par elles. Cet épisode nous montre Adonis repoussant les bras tentateurs de Vénus.
D’autres pièges surviennent alors, symbolisés par le sanglier. Sanglier sort du mot latin «singularis », solitaire. Le refus peut jeter l’homme dans une effroyable solitude morale, un total désespoir, l’abandon de la terre et du ciel. Des obsessions, autres sangliers, persécutent son esprit. Il faut une énergie terrible, une intelligence perpétuellement active, un amour universel, pour briser les portes de l’enfer. Mais la résurrection est à ce prix, et la transfiguration, et l’ascension.
Pour les Occidentaux, la continence complète me semble grouiller de périls. Il vaut mieux discipliner le dragon que d’essayer de le tuer, car ses griffes indestructibles répandent d’affreux poisons. Le dragon peut se métamorphoser en phénix, sorte de transcendante sublimation freudienne.
L’assimilation entre le sang d’Adonis et le fleuve porte au moins trois significations.
D’abord un sens scientifique : le sang circule et se renouvelle perpétuellement comme les eaux d’un fleuve.
Ensuite un sens psychologique : la circulation sanguine traduit sur le plan visible l’invisible circulation des courants astraux. Des liens magnétiques unissent le flux astral au flux du sang. L’identité entre le sang d’Adonis et le fleuve prouverait que le héros phénicien possédait un corps astral immense, directement mêlé au grand fleuve astral dont les vagues baignent toute la Terre.
Le mystère du sang est d’une importance terrible. Homère nous montre les âmes des morts – c’est-à-dire leur forme astrale – reprenant des forces en lampant le sang des animaux sacrifiés. Véritable scène de magie noire ! Le Mage lumineux n’emploie jamais ces moyens dégradants. Il sème non la mort mais la vie éternelle.
Troisième signification du sang d’Adonis, ce que les hindous appellent faire Samyama. On réalise Samyama en concentrant son esprit sur un objet, tangible ou non, jusqu’à identification complète entre le sujet et l’objet, entre soi et l’autre. On brise ainsi les murailles de l’égotisme, pour accéder graduellement à la conscience cosmique. Samyama nous ouvre les portes de l’universelle science. Réaliser Samyama sur Jésus ou Bouddha ou Krishna, c’est connaître tout ce que savait Jésus ou Bouddha ou Krishna.
On commence habituellement les exercices de Samyama en s’identifiant avec une montagne ou un fleuve. La légende du fleuve-Adonis représente ainsi la technique spirituelle d’Apollon le grand prophète atlante.
François Brousse
Les Mystères d’Apollon, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1992, p. 41-43
Jésus en réalité, en tant que grand messie, reste éternel, mais en tant qu’inspirateur d’une religion, il va disparaître avec la religion qu’il a inspirée.
Ce fut le sort d’Osiris, d’Ishtar, d’Adonis,
c’est-à-dire toute une série de grands maîtres qui ont fondé des religions et qui sont morts avec la mort de leur religion.
François Brousse
Conférence, Paris, 15 déc. 1985, « Victor Hugo »
Les vingt-quatre maîtres de l’Aggartha
L’Aggartha comprend vingt-deux [ou vingt-quatre] grands maîtres, ceux qui ont atteint la conscience cosmique et l’illumination permanente. Ils sont à la fois volontaires comme Napoléon, intelligents comme Einstein, créateurs comme Victor Hugo et saints comme Jésus-Christ. Ces vingt-deux [ou vingt-quatre] grands sages sont les points de convergence de l’humanité tout entière.
En l’Aggartha, il y a la puissance, l’amour, la sagesse et la création de la beauté, ce qui fait que l’homme devient semblable à Dieu, Dieu qui est à la fois le grand poète, le grand
géomètre et le grand amoureux éternel. Ce collège initiatique se nomme aussi la Grande Fraternité blanche qui domine le monde. Ces maîtres ont atteint l’immortalité du corps éthérique. L’Aggartha a une autre fonction : elle représente Dieu présent dans tout le système solaire. Shambhala et l’Aggartha envoient des pensées d’amour, de sagesse et de beauté à travers le monde. […]
En voici les noms :
- Rama aux yeux de lotus bleu ;
- Helena Petrovna Blavatsky l’auteur génial de La Doctrine secrète ;
- Zorah qui nous a délivré le yoga des Postures divines ;
- Hermès Thot le constructeur inspiré de la Grande Pyramide ;
- Jésus le Nazoréen qui exalta la loi de l’amour universel ;
- Manès l’illuminateur ;
- Osiris le ressuscité ;
- Krishna l’être parfaitement Homme et parfaitement Dieu ;
- Patanjali le révélateur du yoga ;
- Le comte de Saint-Germain le Rose‑Croix immortel ;
- Bouddha qui fit tourner la roue de la Loi morale ;
- Padma Sambhava le créateur du tantrisme ;
- Al Hallaj l’incarnation de la force divine qui dansait et chantait sur la Croix ;
- Morya qui traduit la volonté éternelle ;
- Koot-Houmi l’incarnation de l’harmonie cosmique ;
- Milarépa le grand magicien et le grand poète de l’Himalaya ;
- Simon le Mage qui égala le génie de Jésus ;
- Lao Tseu qui trouva le Tao plus haut que le Yang et le Yin ;
- Orphée qui dompta les tigres et les panthères ;
- Gœthe dont l’esprit a couvert tous les domaines de la pensée ;
- Roumi le créateur du soufisme ;
- Victor Hugo l’Avatar des avatars ;
- Adonis qui sut pénétrer jusqu’au cœur métaphysique du monde ;
- Les deux Tara qui introduisirent la sagesse cosmique au Tibet ;
Et enfin Babaji, le Roi du monde, l’initiateur suprême, l’éternel adolescent aux seize printemps.
François Brousse
Revue Fontaine des Lumières, N° 2, (sept. 1985?) / François Brousse l’Enlumineur des mondes, Saint-Cloud, Danicel production, 2005, p. 400-401
Adonis a réellement existé, il a créé la religion babylonienne avec probablement Gilgamesh.
François Brousse
Entretien, Perpignan, 28-09-1987
XX – La tombe ouverte
Cet arcane = 20 = T. Il exprime dans le Monde Divin, la Vie éternelle ; dans le Monde Intellectuel, l’Illumination ; dans le Monde Physique, l’espérance.
Un ange sonne de la trompette à travers les cieux bouleversés. À ces stridences éclatantes répond l’ouverture de la Tombe. Trois ressuscités se dressent, regardent le ciel illimité. Un homme dans la force de l’âge, une jeune femme gracieuse et pâle, un enfant rieur. C’est le renouvellement, la transformation du corps physique, de l’âme et de l’esprit aux immenses devenirs. La trompette clame à tous vents le message rénovateur des prophètes et des mages.
François Brousse
La Trinosophie de l’étoile Polaire, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1990, p. 191
Chaque tarot étant en rapport avec un Maître, le Maître du tarot XX est Adonis, tué par un monstrueux sanglier, puis emporté au fond des enfers par la déesse Perséphone, mais Vénus en personne a plongé au fond des enfers pour le ramener à la clarté. C’est l’image de la mort et de la résurrection du Maître.
Le Maître meurt, c’est-à-dire qu’il traverse une terrible phase dans laquelle il perd :
- son génie,
- son intelligence,
- son espérance
- et pratiquement sa vie.
Mais au bout de trois jours, il ressuscite avec une âme nouvelle, c’est-à-dire qu’il a pris conscience de sa divinité.
François Brousse
Entretien, Clamart, 26 mai 1988
Résurrection
Historiquement, on peut compter de nombreuses résurrections, des siècles avant l’arrivée de Jésus‑Christ.
Rama, tué par les serpents d’un magicien noir, est ressuscité par le parfum des fleurs himalayennes,
Adonis, abattu par un sanglier monstrueux, ressuscite grâce à l’amour d’Ishtar,
Osiris, démembré sous les mains démoniaques de Typhon, renaît sous l’influx des magies d’ISIS la savante transcendante
Orphée, descendu dans le royaume des morts, en remonte après avoir charmé par sa lyre Pluton, le maître des fantômes…
Tous les dieux sauveurs de l’antiquité sont morts et ressuscités.
François Brousse
« Maximes de l’école de sagesse Agni » dans Revue BMP N°27, sept. 1985
Le lion ailé
Le lion ailé de Babylone était le symbole d’une religion extrêmement profonde, fondée par Gilgamesh, Adonis et Oannès, c’est-à-dire des prophètes dont les noms sont déjà perdus dans l’Antiquité fabuleuse, mais qui ont marqué d’une manière impérissable l’évolution de la Terre. Adonis était un dieu qui meurt et qui ressuscite, et il était antérieur d’environ 2 000 ans à Jésus.
François Brousse
Conférence « L’Apocalypse », Prades, 17-11-1980
William Shakeaspeare
William Shakespeare fut, dans un lointain passé, le voyant Adonis, puis dans un entourage biblique, le prophète Ézéchiel, enfin dans l’aurore grecque, le dramaturge Eschyle, avant de se réaliser, dans l’Angleterre de la Renaissance, en tant que Poète majeur, clairon de la splendeur éternelle.
François Brousse
« La vérité sur les maîtres de l’Aggartha » dans Revue BMP N°6, nov. 1983
Mille ans avant Jésus, se lève un Mage que l’on peut qualifier de grand et qui s’appelait Zoroastre.
Mille ans auparavant, nous trouvons les initiateurs chaldéens, parmi lesquels Adonis.
François Brousse
Le Livre des révélations – Tome 2, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1992, p. 87
Le mystère absolu
Je vous rappelle la légende d’Ishtar – que j’ai racontée une centaine de fois, ce sera une cent et unième fois. Ishtar qui recherchait le dieu absolu caché au fond de l’abîme, qui s’appelait Adonis, a été obligée de descendre dans cet abîme :
- On lui a demandé pour franchir la première porte, sa tiare ; elle l’a donnée ;
- pour franchir la deuxième porte, ses sandales d’or ; elle les a données ;
- pour franchir la troisième porte, ses bagues ; elle les a données ;
- pour franchir la quatrième porte, son voile ; elle le donne ;
- pour franchir la cinquième porte, sa robe intérieure ; elle la donne ;
- et pour franchir la sixième, le triangle d’or qui cachait sa féminité ; elle donne tout cela.
Lorsqu’elle s’est dépouillée, elle voit le dieu endormi, Adonis. Elle embrasse le dieu, il se réveille et c’est l’androgynat spirituel. C’est très exactement ce que nous devons faire.
Notre âme est à la recherche de l’absolu. Tous les corps dont je vous ai parlé, il faudra les libérer un jour, même le corps glorieux mêlé au corps éthérique immortel, et nous serons alors l’âme de l’univers.
Nous serons l’âme du cosmos, nous serons l’âme de l’absolu si j’ose dire, nous serons l’infini, nous serons l’éternité et nous serons la perfection, sans oublier d’être nous-mêmes : c’est là le mystère de l’absolu.
L’absolu c’est le contradictoire, c’est l’union de tous les contradictoires. Nous ne sortons pas du néant divin pour, après quelques milliers ou quelques centaines de milliers ou millions d’incarnations, si nous en croyons Krishna, retourner dans le néant divin.
Qu’est-ce que ce serait que cette plaisanterie ?
Non, nous entrons dans l’absolu, nous devenons Un avec Dieu sans perdre notre personnalité. C’est là le Grand mystère, le mystère des mystères et quand nous arriverons à le connaître dans la profondeur totale, nous aurons atteint la véritable et grandiose ouverture de Dieu, la grande porte, l’Initiation suprême. Mais à ce moment-là, ce n’est pas fini, il ne faut pas se croiser les bras sous prétexte que l’on a atteint l’infini, l’absolu et l’éternité. Non, il y a autre chose. Parce que l’infini est une infinité d’infinis. Quand vous aurez atteint l’infini de l’amour, il vous reste à atteindre l’infini de la sagesse. Quand vous aurez atteint l’infini de la sagesse, vous avez l’infini de la beauté. Quand vous avez atteint l’infini de la beauté, il vous reste l’infini de la justice.
Après l’infini de la justice, il vous reste l’infini de la joie.
Et après l’infini de tout cela, il vous reste une infinité d’autres infinis que vous ne connaîtrez pas car votre esprit actuel est enfermé dans une dizaine de qualités et au-delà de ces dix qualités, il y en a en nombre infini. Ce qui fait que nous parcourons l’infini pendant l’éternité, tout en étant nous-mêmes infini, éternel et parfait.
Il semble qu’il n’y ait aucune limite à l’épanouissement de l’âme humaine qui est un reflet de l’âme divine. Comme disait Roumi [1207-1273] : – Après avoir été Dieu, je serai quelque chose qui n’a aucun nom dans aucune des langues de la Terre et dont les langues célestes peuvent à peine balbutier la splendeur.
François Brousse
Conf. « L’homme et ses corps subtils », Perpignan, 28 févr. 1985

Ishtar représente l’âme humaine qui a perdu Adonis, l’esprit divin qu’elle ne peut retrouver qu’en donnant tout ce qu’elle a, pour ne conserver que le désir d’atteindre le Dieu universel.
François Brousse
Entretien, Clamart, 16 janv. 1986
Le troisième nom du Dieu biblique, Adonaï possède un profond retentissement.
Il semble être le reflet de la déesse hindoue Adonaï monstre double à quatre bras qui symbolisent les quatre éléments, les quatre colonnes du cosmos. Mais le cinquième élément l’éther impalpable où vivent les esprits, manque dans cette figure bizarre. Adonaï est donc l’architecte de l’univers matériel, le tailleur de pierres tangibles, le démiurge. Au-dessus de lui suivant la tradition gnostique, s’étagent des plans mystérieux dont il n’a qu’une vague connaissance. Les esprits supérieurs forment le plérôme éternel, le royaume du Père. Le démiurge est un père aussi, non des âmes, mais simplement des corps. Il apparaît comme le reflet inférieur des hiérarchies divines. Adonaï se dédouble aussi en Adonis, le pur adolescent tué par un sanglier infernal, puis ressuscité dans une gloire merveilleuse. Adonis, préfigure phénicienne de Jésus. Le fils de Marie descend donc bien d’Adonaï. Et les Juifs ont eu tort de le rejeter. Mais Adonis, différent de Jésus, démontre la multiplicité du prophétisme éternel. Les juifs ont donc raison d’attendre le messie car, s’il est déjà venu avant Jésus, il viendra encore après lui. Dans l’occultisme s’unissent les contradictions religieuses. Il construit le pont de lumière entre les doctrines opposées. Comme dit Vishnou, le verbe sans limites : « Quand la justice chancelle et que le désordre se dresse, alors je me fais moi-même créature, et je nais d’âge en âge pour la défense des bons, pour la ruine des méchants et pour le rétablissement de l’ordre. »
Il s’agit bien entendu de l’ordre cosmique, de l’harmonie transcendante entre l’Amour infini et ses enfants…
François Brousse
« Maximes de l’École de sagesse Agni » dans Revue BMP N°253-257– mars-juill. 2006
ADONIS
Comme un aigle de flamme il monte d’un vol sûr ;
Sa blanche robe éclaire au loin les tours d’Assur ;
Il s’arrache aux tombeaux sans cesse reformés
De la mer s’empourprant sous ses pieds embaumés.
Le glaive des rayons vibre entre ses doigts purs.
Son rire, en un tonnerre heureux, remplit l’azur,
Ses ailes déployant leurs plumes enflammées,
Sur ton cœur ébloui, monde, sont refermées.
Oh ! Courez tout le long des écumes sauvages,
Courez, vierges sacrées, dans le feu des rivages
L’envol de vos cheveux effare les démons !
Les millions de bras du dieu fort vous terrassent,
Les panthères rayées bondissent sur vos traces,
Mais vos cymbales d’or font chanceler les monts !
3 octobre 1935
François Brousse
Le Rire des dieux, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 2006, p. 79