Prophéties et cycles

Les poètes essentiels sont à la fois pontifes et prophètes. Pontifes, ils donnent aux hommes les clefs de l’émotion purificatrice. Prophètes, ils dévoilent l’avenir des peuples et des âmes. Toutes les grandes ères enfantent des poètes essentiels.

François Brousse, Pensées divines, Revue BMP N°39, octobre 1986

François Brousse et les prophéties

François Brousse entre sur la scène de la prophétie en mai 1939 avec la parution de l’article « Les Tours de la Nuit » dans la revue Astrosophie (N°5). Cet article, résultat de sa méditation enthousiaste des textes hugoliens, prophétise le paysage du second conflit mondial et son dénouement, l’écroulement du fascisme.

Dans les années 1940-1945, sa fréquentation assidue de Nostradamus aboutit à la découverte de cycles historiques qui non seulement confirment ses précédentes conclusions mais aussi précisent l’année de la fin de la guerre, 1945.

Sous le pseudonyme de Charles Amazan, François Brousse reprend à son compte dès 1945 la grande prophétie et espérance de Victor Hugo concernant la construction européenne dont il se fera le chantre (L’Avenir des peuples).

Dans la même lignée des cycles, son article « Le Secret des Tombes royales », paru dans la revue Destins (N°16 à 27, mai 1947 à mai 1948) révèle, à travers l’histoire des rois de France, le devenir de l’humanité avec une période très critique aux environs de l’an 2015. En 1949, il rédige La Prophétie des papes qui dormira une trentaine d’années avant d’être publié en 1981 ; le nombre réduit des papes de l’avenir corrobore, à ses yeux, la fin prochaine de l’humanité. En 1965, il fait paraître Les Clés de Nostradamus (Revue Sources Vives, N°32) où il annonce, 4 ans à l’avance, le départ du Général de Gaulle.

Sa fascination pour les prophéties le conduit à scruter un grand nombre de textes obscurs comme les prophéties de Frère Johannès, Sainte Odile (1940), Isaïe (1967), Plaisance (1967), Saint Kosmas de l’Étolie, le Padre Pio (Conf., Perpignan, 1979), le secret de Fatima (1977, 1980), etc., dont certains commentaires figureront dans La septième Erreur de l’humanité (1991).

Au début des années 1980, à l’aspect cyclique il adjoint la numérologie en utilisant la « somme théosophique » d’une année quelconque pour obtenir une méthodologie prophétique originale. Ainsi, lors de l’hiver de chaque année, il a plaisir à formuler des prophéties pour l’année qui commence. Celles-ci sont parfois publiées : Midi Libre (30 déc. 1985, 27 déc. 1986, 4 févr. 1987), revue L’Inconnu (N°117, févr. 1986), etc.

François Brousse s’insurge avec force contre le pessimiste ambiant qui « pressent » une guerre mondiale pour 1983-1984 (Revue L’Inconnu-1980, magazine Paris-Match-1982) ; il s’insurge également contre les interprétations erronées de Nostradamus (« Le Pape sera-t-il assassiné à Lyon ? », dans Le Monde inconnu, N°75, sept.1986). Enfin, suprême regard, il annonce l’année de son décès 23 ans à l’avance.

Jean-Pierre Wenger

Panneau Exposition François Brousse, poète et philosophe, son œuvre et la presse, Médiathèque Perpignan (déc. 2006 – janv. 2007)

 Les Tours de la nuit (Extrait)

 

À tous les âges d’horreur, lorsque les puissants marchent dans les nations comme des éléphants dans les roseaux, on entend retentir de grandes voix. Les prophètes se dressent et défient les tyrans. Les rois de la solitude bravent les rois du glaive. Les maîtres de l’esprit menacent les maîtres de la guerre. L’ordre des cieux intervient dans le chaos du monde.

Ce phénomène est de tous les siècles. On a vu les prophètes hébreux se lever contre les chefs militaires, les sages de l’Inde anéantir des radjahs, des poètes grecs attaquer les despotes d’Asie. Ces hommes lumineux forment une chaîne d’or terrible qui part de l’antique Manou et aboutit actuellement au mage Olympio.

Olympio est ce penseur vaste et orageux que la littérature connaît sous le nom de Victor Hugo. Ses livres sont pleins de prophéties fulgurantes désignant avec une implacable clarté les tyrans de l’Europe actuelle.

Et ces prophéties ne se contentent pas de les désigner. Elles annoncent leur écroulement inévitable.

 

Charles Amazan

L’Avenir des peuples, 1945, p. 23  

Question : Qu’est‑ce que le prophétisme ?

F.B. : Je définis le prophétisme comme étant une rela­tion entre différentes ondes douées de vitesses inégales. L’événement prend sa source dans le plan mental dont la vitesse est un million de fois supérieur à celle du plan phy­sique. Donc, un million de phénomènes fulgurent dans l’onde mentale avant que la sphère physique matérialise le premier d’entre eux.

Puis du plan mental on tombe sur le plan astral cent fois moins rapide, mais dix mille fois plus que le monde concret. De l’astral on choit dans l’éthérique, à peine cent fois plus véloce que la pierre immobile des faits. Enfin l’on­de mentale, de cascade en cascade, se gèle dans l’événement terrestre.

Le prophète monte à la montagne de l’intelligence et, de cette hauteur, promène son regard sur l’avenir de l’hu­manité. Il peut même s’envoler dans le ciel du supra mental et contempler, du zénith, les cycles immenses qui brassent les planètes et les soleils.

Les rêves prémonitoires s’élèvent habituellement sur les niveaux de l’éthérique et de l’astral, c’est pourquoi leurs images se réalisent dans un espace de quelques journées ou quelques mois. Mais les prophètes jonglent avec les mil­lénaires.

François Brousse
La Trinosophie de l’étoile Polaire, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, , 1990, p. 267-268

 

 

Je me penche parfois sur l’ombre du futur,

 

Comme un prophète étreint par le quadruple azur

 

Et j’entends, souriant dans la vaste clarté,

 

Les mille clairons d’or de la célébrité.

 

 

François Brousse
Le Graal d’or aux mille soleils, 1989, p. 101

 

 

Les cycles régentent le tourbillon de l’atome et l’envol colossal des galaxies.

Or, la science des Mages repose sur la connaissance des nombres qui gouvernent les vibrations de l’infini.

L’histoire, comme toutes les disciplines, rampe sous la loi des rythmes. L’homme respire. L’humanité – qui est un Grand Homme – respire également.

Connaître les respirations de l’histoire, c’est posséder les clés de l’avenir. C’est la marque des vrais prophètes depuis Daniel jusqu’à Hugo – en passant par Nostradamus.

François Brousse

Nostradamus ressuscité, t. 2, p. 62

 

Les cycles historiques


Nostradamus resuscité

La clé de tous les cycles cosmiques permettait d’ouvrir la lourde porte du futur. Par malheur, cette clé est perdue. Nostradamus la possédait, lui, dans ses mains souveraines. Mais il s’est bien gardé de la donner au monde. Une seule chose nous reste à faire, la rechercher avec un âpre amour que rien ne déconcerte, grande œuvre hallucinatoire.

Quelques cycles sont épars dans les vieux textes.

Platon nous parle de la Grande Année, de 25 920 années ordinaires. C’est la précession des équinoxes. La Grande Année se fragmente en 12 parties comprenant chacune 2 160 ans, chacune dominée par un signe zodiacal qui la caractérise. Voilà une première lueur.

Christian, élève de Balzac, nous indique une chaîne septénaire composée de cycles ayant chacun 36 années, et vivifiés par sept génies planétaires. Voilà une seconde lueur.

Les Chaldéens nous offrent le Saros, composé de 3 600 ans, et le Naros, composé de 120 années terrestres.

Les néoplatoniciens nous dévoilent un cycle religieux de 360 années. De nos jours, de nombreux chercheurs parviennent à saisir des étincelles.

Volguine nous apprend un cycle neptuno‑plutonien de 246 ans.(1)

Matuschka nous désigne une cycle saturno‑jupitérien de 60 ans, avec ses multiples 120 et 360, ce qui rejoint les secrets chaldéens et néoplatoniciens. (2)

Stromer nous exhibe une période de 279 ans, qui fait se répondre les mêmes événements à l’intérieur de groupes ethniques analogues. (3)

Brück redécouvre un cycle Millénaire, qui joue un rôle fondamental dans l’histoire du monde. (4)

Wolner, enfin, plonge dans Nostradamus et en ressort avec une floraison de cycles : de 36, 40, 60, 200, 207, 294, 360, 962, 1002 ans. (5)

En réalité, même la découverte de tous les cycles nostradamiens ne résoudrait pas l’énigme, car il resterait à découvrir leur enchaînement, leur combinaison, les façons variées dont ils s’épousent dans le mouvant chaos humain. Là s’entrelace le noeud du mystère. Il faudrait encore la torche échevelée de l’Inspiration, cette lumière divine qui vient d’en haut. En somme, pour déchirer le grand voile des Centuries, un second Nostradamus serait nécessaire. Comme dit Hugo : « Comprendre, c’est égaler. »

(1) – VOLGUINE Les Astres parlent.
(2) – MATUSCHKA Deutscblands grosses Schicksaljahr
(3) – « Le Grand Nostradamus – N°7 » – L’historionomie.
(4) – BRÜCK L’Humanité, son développement et sa durée.
(5) – WOLNER Das Mysterium das Nostradamus.


François Brousse
Nostradamus ressuscité, t. I, 1996, p. 48-49

 

Principaux cycles utilisés par François Brousse

 

  • Cycle de 7 ans (Sept périodes de sept ans)
  • Cycle de 11 ans (Cycle undécennal)
  • Cycle de 16 ans
  • Cycle de 19 ans (La lampe de Trajan / Cycle de Méton)
  • Cycle de 36 ans (7 cycles de 36 ans – Génies planétaires)
  • Cycle de 40 ans (Cycle de Moïse)
  • Cycle de 44 ans
  • Cycle de 60 ans (Cycle saturno‑jupitérien)
  • Cycle de 70 ans (Cycle de Victor Hugo)
  • Cycle de cent ans (La clé d’Isaac)
  • Cycle de 120 ans
  • Cycle de 130 ans (La clé de Mars / Cycle des conquérants)
  • Cycle de 138 ans (La clé de Cromwell)
  • Cycle de 200 ans
  • Cycle de 210 ans
  • Cycle de 264 ans (La clé de Noé)
  • Le cycle de 271 ans (Cycle des profondeurs)
  • Cycle de 295 ans (La clé d’Abraham)
  • Cycle de 300 ans (La clé d’or)
  • Cycle de 324 ans
  • Cycle de 360 ans
  • Cycle de 365 ans (L’Année d’années)
  • Cycle de 400 ans (Cycle François Brousse)
  • Cycle de 500 ans (Cycle quinquaséculaire)
  • Cycle de 600 ans
  • Cycle de 665 ans ou 666 ans
  • Cycle de 700 ans (Le Septénaire)
  • Cycle de 800 ans (L’Ogdoade)
  • Cycle de 1 000 ans (Clef de diamant)
  • Cycle de 1260 (Cycle johannique)
  • Cycle de 2 000 ans
  • Cycle de 2 145 ans (2 145 = 25 740 / 12)
  • Cycle de 2 160 ans (Mois cosmique / 4 x 540)
  • Cycle de 3 600 ans (Le Saros, Les Chaldéens)
  • Cycle de 6 000 ans (24 000 / 4)
  • Cycle de 12 000 ans
  • Cycle de 21 000 ans (Année cosmique / Cycle des périhélies)
  • Cycle de 24 000 ans
  • Cycle de 25 740 ans (Grand cycle pyramidal – 12 x 2145)
  • Cycle de 25 765 ans (Précession des équinoxes)
  • Cycle de 25 920 ans (Grande année platonicienne – 12 x 2160)

 

Sources – Principaux ouvrages de François Brousse
Nostradamus resuscité, t. I, II, III / Le Secret des tombes royales / Le Livre des révélations, t. I, II /
L’Apocalypse de saint Jean, t. I

Très grands cycles

 

  • Cycle de 365 000 ans (Année divine)
  • Cycle de 432 000 ans (Le Kali Yuga / règne des démons)
  • Cycle de 864 000 ans (Le Dvapara Yuga / Splendeur humaine)
  • Cycle de 1,296 millions d’années (Le Treta Yuga / splendeur céleste)
  • Cycle de 1,728 millions d’années (Le Krita Yuga / splendeur divine)
  • Cycle de 7 millions d’années
  • Cycle de 2,190 milliards d’années (6000 x 365 000 ans)
  • Cycle de 24 milliards d’années

Les clés de Nostradamus

La compréhension du futur fait partie de la Quatrième Dimension. L’auteur [François Brousse] procède à une véritable révolution copernicienne de l’exégèse en utilisant les deux principales clés que sont l’intuition prophétique et les cycles : 324 ans, 138 ans, 70 ans, 36 ans… et surtout le cycle de 130 ans, « Le Sépulcre du Grand Romain» qui rythme l’apparition des empires. À travers le cycle de onze ans, il exprime dès 1965 l’une de ses plus éclatantes prophéties: De Gaulle quittera le pouvoir en 1969, ce qui n’a pas manqué de se produire ; cette prophétie en contient une autre, la réélection du Général à la Présidence de la République française aux élections de fin 1965.

Jean-Pierre Wenger
François Brousse l’Enlumineur des mondes, Saint-Cloud, Danicel production, 2005, p. 310

Autres textes

 Le prophétisme sera l’apanage d’une surhumanité future. Les prophètes sont les reflets précurseurs de ce grandiose avenir.

François Brousse, Pensées divines,  Revue BMP N°155, juin 1997