Nous sommes dans une période que nous appelons le Kali Yuga et qui vient à la fin des temps. Le Kali Yuga, comme tout le monde le sait, c’est la quatrième et dernière partie de la grande année cosmique ; cette grande année cosmique commence par l’année que nous pouvons appeler universelle, et qui peut être comprise par 25 milliards d’années ; c’est un peu long et c’est même excessif pour nous qui vivons le temps d’un souffle, d’un soupir et d’un cri.

Cette première année de 25 milliards d’années comprend habituellement la naissance, le développement et l’explosion d’un univers-bulle. Un univers-bulle, c’est une courbure d’espace. 

Il y a deux conceptions sur l’espace : la conception de Newton et celle d’Einstein.

Ces deux conceptions sont aussi vieilles que le monde, mais elles ont été rénovées par le monde actuel, par la pensée actuelle.

D’après la conception d’Isaac Newton, le monde est infini et rectiligne ; nous sommes dans un espace infini et rectiligne, et le temps est lui aussi rectiligne et immuable.

La conception d’Einstein est tout à fait inverse ; nous sommes dans un monde curviligne, avec un temps qui, lui, n’est pas tellement immuable puisqu’il varie et qu’il varie avec la vitesse, et notamment, quand nous atteignons la vitesse de la lumière, le temps est égal à zéro.

Ces deux conceptions s’opposent fondamentalement, ce qui fait que, lorsqu’Einstein est venu, il a commencé proprement par tuer toutes les théories de Newton.

C’est l’illustration du fameux adage initiatique : « L’initié tue l’initiateur », mais, en vertu également du principe trinitaire qui fait que toutes les vérités sont contradictoires, et qu’elles doivent être, en quelque sorte, remises dans une synthèse supérieure, eh bien, nous montons beaucoup plus haut et nous constatons que l’univers est composé à la fois d’espaces rectilignes et d’espaces curvilignes.

L’espace rectiligne est infini. Il s’étend dans toutes les directions. Il n’y a ni commencement ni fin, et après l’infini, l’infini recommence. Mais, au milieu de cet océan infini d’espace rectiligne, se forment des espaces curvilignes. L’espace s’incurve, et en s’incurvant, il donne naissance à ce que l’on pourrait appeler le temps et l’énergie ; le temps, l’énergie et l’espace donnent naissance à la matière, et à ce moment-là, se forment des milliards et des milliards de mondes, des milliards et des milliards de galaxies, et nous avons affaire à un univers-bulle.

Il est symbolisé par la grenade que Proserpine a mangée dans la profondeur du sol après avoir été ravie par le dieu de l’enfer Pluton. Il y a des milliers de grains de grenades, et, de même, il y a des milliards et des milliards de galaxies ; l’univers-bulle dans lequel nous nous trouvons n’est qu’un univers-bulle parmi d’autres, et dans l’immensité infinie de l’espace rectiligne, il y a des quantités prodigieuses, une quantité infinie d’univers curvilignes ; ces univers curvilignes naissent, s’épanouissent, puis disparaissent ; ils durent, ce n’est qu’une moyenne, environ 25 milliards d’années.

Notre monde actuel, d’après les calculs plus ou moins scientifiques – je dis plus ou moins scientifiques, parce que le propre de la science, c’est d’être essentiellement approximative et de n’arriver à voir que la surface de l’univers ; pour connaître la vérité, ce n’est pas à la science expérimentale que l’on doit s’adresser, elle varie trop souvent, elle est un cimetière d’hypothèses et n’arrive jamais à voir l’univers dans son ensemble et dans sa profondeur ; elle est la première des disciplines que l’on doive franchir pour aller infiniment plus haut et plus loin –, alors, d’après les calculs, mettons scientifiques, l’univers actuel, le nôtre, aurait à peine 15 ou 18 milliards d’années. Il y a 15 ou 18 milliards d’années, le monde aurait explosé à partir d’un Atome primordial, et cet Atome primordial aurait donné naissance à toutes les galaxies comme à tous les soleils comme à toutes les planètes ; tout ceci n’est vrai qu’approximativement. Il a commencé il y a 15 ou 18 milliards d’années, et il doit durer pratiquement 25 milliards d’années, 25 milliards 920 millions d’années en gros.

On le voit actuellement entre deux forces. La première force, c’est la force de lumière. Plus les nébuleuses s’éloignent, plus elles accélèrent leur marche, et elles s’approchent de plus en plus de la vitesse de la lumière ; nous pouvons constater, avec ces nébuleuses, leur fuite éperdue dans l’espace, ce qui traduit l’expansion de l’univers ; mais cette expansion de l’univers s’arrêtera à un moment donné, s’arrêtera au moment où toutes les nébuleuses auront atteint la vitesse de la lumière. Alors, il se produira quelque chose d’assez exceptionnel, c’est que nous deviendrons lumière ; c’est une des connaissances de la Gnose ou de la Kabbale secrète, qui va à l’encontre des théories d’Einstein ; parce que, pour lui, lorsqu’on arrive à atteindre la vitesse de la lumière, la masse devient infinie. Il s’est simplement trompé ; au lieu de mettre un « plus », il aurait dû mettre un « moins ». En réalité, quand nous arrivons à la vitesse de la lumière, la masse devient égale à zéro, exactement comme le temps, et nous devenons nous-mêmes de la lumière, nous sommes transformés en photons.

C’est très exactement ce qui se produit dans les rayons de soleils, qui sont composés de photons ; ces photons sont possiblement matériels, ils ont la vitesse de la lumière et n’ont en aucune façon une masse infinie. L’examen même de la lumière nous montre, semblerait-il, l’erreur, si erreur il y a, d’Einstein.

La conclusion, c’est que, au fur et à mesure que nous devenons proches de la vitesse luminique, nous devenons de plus en plus lumière ; quand nous l’avons atteinte, nous sommes de la lumière pure ; à ce moment-là, c’est extrêmement intéressant, nous sommes non seulement de la lumière, mais également hors du temps, car lorsque nous atteignons la vitesse luminique, le temps est égal à zéro et nous atteignons l’éternité ; les religions l’ont entrevu confusément, c’est ce qu’on pourrait appeler le paradis. Tous les êtres qui vivent sur les planètes et les planètes elles-mêmes deviennent lumière et deviennent éternité.

Mais à côté de cela, il y a une autre force. On l’a lentement découverte. On la connaissait aussi ; c’est au fond Ahriman, les ténèbres, qui lutte contre Ormuz, la lumière. Ahriman, les ténèbres, se traduit par ce que l’on appelle des trous noirs, et ces trous noirs ont ceci de particulier qu’ils dévorent ; ils ont la puissance d’attirer en eux et de dévorer non seulement des systèmes solaires mais aussi des galaxies. C’est la force dévorante et destructrice de l’univers, et nous sommes actuellement dans un équilibre.

Or, cet équilibre peut se rompre. Il peut se rompre d’une manière ou d’une autre. S’il se rompt dans le sens de la lumière, à ce moment-là, on arrive à briser toutes les puissances gravitationnelles et il n’y a plus qu’une série de globes lumineux qui errent dans l’espace, à la vitesse infinie, c’est-à-dire à la vitesse de la lumière, et dans un espace où ils sont purement et simplement éternels, puisque le temps est transcendé.

Il existe une autre manière de finir le monde, c’est la manière absolument opposée : au lieu d’être attiré par la lumière, le monde risque d’être attiré par les trous noirs. Vous voyez à peu près ce que l’on pourrait appeler les trous noirs, c’est extraordinairement complexe et nous le décrivons schématiquement.

  • Il y a d’abord notre matière, qui est une matière où les molécules sont libres, ou à peu près, et qui réagissent les unes sur les autres ;
  • Il y a une autre espèce de matière dans laquelle les molécules sont collées les unes aux autres ;
  • Une troisième espèce de matière, ce sera par exemple la naine blanche, dans laquelle non seulement les molécules, mais les atomes sont collés les autres aux autres ;
  • Ensuite, vous avez une quatrième espèce de matière, la naine noire, dans laquelle non seulement les atomes sont collés les uns aux autres, mais encore l’intérieur même de l’atome : toutes les distances sont supprimées, le proton et les électrons sont l’un contre l’autre, cela forme une substance d’une densité absolument fabuleuse ;
  • Au-delà, il y a quelque chose de pire, les éléments intra-atomiques non seulement se touchent, mais se mêlent. Il y a une confusion inexprimable, et nous aboutissons très probablement à un trou noir et dans ce trou noir, la densité, la masse, est tellement grandiose que l’espace est incurvé d’une manière vertigineuse. Il est tellement incurvé que la matière disparaît et on ne sait pas ce qu’elle est devenue ; on sait simplement que les lois du temps, de l’espace, les lois purement mathématiques, sont entièrement bouleversées. Il y a une puissance d’attraction démesurée, et ces trous noirs deviennent des gueules énormes qui happent la substance lumineuse du cosmos. Lorsque ces trous noirs se multiplient, qu’ils deviennent de plus en plus puissants, ils freinent l’envolée des galaxies vers la vitesse ultime, et les galaxies, au lieu de partir, reviennent. Il y a contraction universelle : au lieu de s’enfuir, comme c’est le cas actuellement, dans une espèce de délires et d’inspirations et d’évasions et d’aventures cosmiques, les galaxies retournent et reviennent vers elles-mêmes. Il se forme alors ce que Héraclite appelait déjà le « Sphéros » ; toute la matière du monde se réunit en un seul soleil d’une condensation prodigieuse, puis ce soleil à son tour devient une naine blanche, puis cette naine blanche devient une naine noire, et l’on aboutit en fin de compte, après plusieurs transformations, à un trou noir, et immédiatement les milliards de soleils qui rayonnaient au fond des cieux disparaissent, et il n’y a plus que des ténèbres.

Dans un cas comme dans l’autre, c’est l’éclatement d’un univers-bulle, pas d’une galaxie ; une galaxie, ce n’est qu’un petit accident, une galaxie ne comprend que quelques centaines de milliards de soleils ; l’univers-bulle, lui, comprend des centaines de milliards de galaxies dont chacune comprend quelques centaines de milliards de soleils.

Alors, cette année dure environ, comme je vous l’ai dit, 25 milliards 920 millions d’années, si nous pouvons le concevoir à travers notre pensée, et au-dessous, nous avons toute une série de cycles qui sont d’ailleurs fondés – car l’esprit divin est un éternel mathématicien –, qui sont fondés sur des mathématiques pythagoriciennes et kabbalistiques.

Parmi ces cycles, nous avons notamment un cycle de 25 millions 920 mille années qui marque habituellement – ce n’est pas beaucoup – la vie d’une humanité. Notre humanité est peut-être un peu moins vieille, elle a environ 18 millions d’années et risque par conséquent de s’évanouir bientôt. […]

 

François Brousse

Conf. « L’Apocalypse – Les prophéties du Roi du Monde », Prades, 21 déc. 1978