Quand vous vous envolez du clair aéroport
Comme des papillons vers une fleur nouvelle
Un arc‑en‑ciel circulaire, rutilant d’or,
Accompagne souvent la marche de votre aile.
Quel géant a jeté cet augural trésor,
Bracelet de lumière aux millions d’étincelles ?
On dirait un grand œil où la vie et la mort,
Le gris et l’azuré, composent deux prunelles.
Ainsi quand le poète, en son vol tout‑puissant
S’élève au fond des cieux comme des flots d’encens,
Loin de la sombre terre où tinte l’agonie,
Il domine le vaste océan des étoiles
Et le Maître infini dans la flamme idéale
D’un œil resplendissant féconde son génie.
25 avril 1981
François Brousse
L’Aigle blanc d’Altaïr, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1987, p. 18