Par ta torche céleste, ô Dieu, tu m’as brûlé.
Mon esprit, dans le feu, goûta l’intelligence.
Ton mystère de gloire éternelle s’élance
Comme un griffon géant dans le gouffre étoilé.

Ton souffle a descellé ma bouche d’acier noir
Pour en faire jaillir les hymnes de la force,
Ô Roi des majestés, tu plaças dans mon torse,
Comme une lampe bleue les trésors de l’espoir !

Quel astre, quel soleil, quel archange de flamme
Pourrait sans vaciller se tenir devant Toi ?
Tu regardes, rêveur, dans la fumée des toits
Les planètes périr sous les replis de l’âme.

Je monte vers ton coeur comme un parfum errant,
Comme un élan d’oiseaux, comme une flèche folle,
Ouvre, ô prince des dieux, ton palais de corolles,
De nids et de points d’or aux pas de ton enfant.

 

François Brousse
De l’autre cygne à l’un
dans Œuvres poétiques, t. 2, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1988, p. 351