Jésus Christ, fils de Dieu,
A perdu son enjeu ;
Il nous captive peu.
Son enfer nous fait rire
Nous réservons nos lyres
Orphée ou Pythagore
Hermès qu’un feu colore
Et les deux Isidore,
Bouddha rempli d’aurore
Nous émerveillent mieux.
Les nostalgiques flûtes
Qui l’amour répercutent
Font flamboyer nos yeux.
Les maîtres qui vont naître
Posent sur nos fenêtres
Que l’indompté pénètre
Les triomphants banjos.
N’oublions pas Akhenaton
Aux incomparables dictons
Ni Salomon le magnifique
Avec qui l’inconnu trafique ;
Ni Apollonius de Tyane
Forêt aux fécondes lianes
Ni le fantastique Julien
Chlamyde aux innombrables liens.
Ils remplirent l’esprit des mages
De leurs bénéfiques images
Ils dominent les Apennins
Près d’eux les Césars sont des nains.
Tourbillon de condors farouches
Le Verbe flamboie en leurs bouches
Ils posent un tantrique doigt
Dans la lumière qui ondoie.
Grâce à leur haleine, le monde
Continue sa magique ronde
Et tous les êtres entreront
Dans le royaume d’Obéron.
1er avril 1993
François Brousse
Les Miroitements de l’infini, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1994, p. 239-240