Ceux qui jettent le créateur
Pour adorer la créature
N’ont pas du ciel rénovateur
Ressenti la fine structure.

Ils se livrent à l’aventure
Du vieux diablotin menteur
Et n’aspirent pas la senteur
Du diamant qui transfigure.

Ils ne savent pas que le sphinx
Voit plus loin que les yeux du lynx
Que le prophète est une offrande.

Tourbillonnez dans les soleils
Poètes, envoyés vermeils,
L’extase et l’aurore descendent.

8 mai 1992

François Brousse
Le Baiser de l’archangeClamart, Éd. La Licorne Ailée, 1993, p. 154