On voit partout beaucoup de violence, comment faire régner l’amour ?

Question à François Brousse

On voit partout beaucoup de violence, comment faire régner l’amour ?

F.B. : Je crois qu’on pourra faire venir l’amour lorsqu’on donnera une explication rationnelle à tous les maux qui existent sur la Terre. Évidemment, on se demande pourquoi autant d’horreurs sur notre planète, mais si vous faites intervenir les vieilles doctrines sur le péché originel ou même sur le hasard des éléments, vous n’avez aucune espèce de réponse. Par contre, si vous faites intervenir les notions de régénération et de réincarnation, vous savez que tous les maux qui existent sont le résultat des erreurs que nous avons commises dans nos vies passées. On peut dire aussi que la Terre, actuellement, est soumise à la violence pour trois raisons :

Premièrement le karma de nos existences antérieures.

Deuxièmement, le karma actuel que nous accumulons en détruisant les animaux, en les faisant souffrir, et en les torturant sous le prétexte de vivisection. Chaque fois que vous détruisez et que vous faites souffrir des animaux, vous créez des destructions humaines et des souffrances sur la Terre. Voilà deux causes essentielles.

La troisième provient de nos pensées. La pensée est une des forces fondamentales de l’univers, c’est une force terrifiante. L’univers n’existe qu’à travers la pensée de l’homme et la pensée de Dieu. Et si vous créez des pensées négatives, des pensées de haine, de vengeance, de colère, de fureur, elles vont se condenser tôt ou tard sous forme de guerres, d’épidémies, de terrorisme. Si nous avions la connaissance précise de ces trois causes de la violence, je pense que naturellement et normalement cette violence disparaîtrait.

« Le commencement de toute connaissance, a dit Salomon, c’est la crainte du Seigneur », c’est-à-dire la crainte du Seigneur du karma ; si vous saviez que ce que vous faites aux autres vous sera rendu intégralement, je ne pense pas que la violence puisse continuer sur la Terre, car elle serait repoussée uniquement par intérêt, mais c’est un travail de très longue haleine et il faudra persuader la quasi totalité de l’humanité que ce que je viens de dire est la vérité absolue.

François Brousse

« Entretien avec François Brousse », Paris, 23 février 1983, dans Revue BMP N°110 – avril 1993