Le vide de mon cœur retentit sombrement
Comme un noir souterrain où passe un vent sinistre,
Le livide néant a fermé mon registre…
Regarde la rondeur sacrée du firmament !

Ô Temps, le soleil pleure à l’ombre de tes ailes !
Ô Nuit, tes lourdes eaux noient le blé sidéral
Ô Mort, la lune tourne éperdue dans ton bal !
Pense au voyage bleu des âmes immortelles…

Au bloc de la Douleur le Destin nous souda,
Des pleurs tombent du ciel sur mon front solitaire,
De monstrueux sanglots s’élèvent de la terre…
Contemple le sourire infini du Bouddha.

Janvier 1936

François Brousse
L’Enlumineur des mondes
Dans Œuvres poétiques, t. 1, Clamart, Éd. La Licorne Ailée,  1986, p. 336