Dans l’ombre du soleil et l’éclat des ténèbres,
Les pics m’ont dédié leur cintre d’argent pur.
Qu’importe l’astre d’or et les ombres funèbres !
Nos mains doivent cueillir les roses de l’azur.

Les fantômes du ciel, qu’un luth de feu célèbre,
Poignardent de rayons les flancs du mont obscur.
Le serpent de la nuit ondule en nos vertèbres
Et chante avec ferveur les rois cruels d’Assur !

Les immenses forêts dont le murmure énorme
Hallucine les mers sous des clartés sans forme
Gémissent de Bornéo jusqu’à Sumatra…

Mais toi, prince tranquille au sourire de flamme,
Âme qui peut centrer en toi toutes les âmes,
Construis dans le Soleil le trône de Mithra !

Juin 1982

François Brousse
Revue BMP N°186-187-188, mars-avril-mai 2000, Clamart, Éd. La Licorne Ailée