Le formidable éclair de Dieu
Se déverse dans mes prunelles
Et j’entends au paradis bleu
Battre d’immesurables ailes.
Au loin grondent les flots du doute.
Écarte-les avec dédain.
Que ta troisième oreille écoute
Les oiseaux flammes de l’Éden.
« Dieu n’existe point, dit l’onagre,
Puisque le mal est exalté ! »
Je réponds « Bel esprit,
Que fais‑tu de ta liberté ! »
Entre les forêts et les sables
Songe le libre arbitre humain.
Homme, tu te sens responsable
Totalement de ton chemin.
Le doute dit : « Dieu est injuste
Dès l’écart du matin natal,
L’un est génial, l’autre tout juste
Au niveau du souffle animal ».
Je réponds : « L’immortelle essence
Illumine l’être éclipsé ;
L’homme reçoit dès sa naissance
Tous les échos de son passé.
Je ressuscite avec la Troie
De mes errements d’autrefois
Ou de mes élans vers la grâce
Qui couronne les sages‑rois.
De vie en vie et d’âge en âge
La justice immuablement
Règle l’esprit et son voyage
Vers l’ineffable firmament.
Ne doute pas, humain ! Confesse
La consolante vérité.
Tu montes, tu montes sans cesse
Vers l’amour et l’éternité ! »
22 août 1983
François Brousse
L’Aigle blanc d’Altaïr, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1987, p. 75-76