Gandhi l’Astre des sages
Fresque poétique créée au festival-off d’Avignon 2008
Mise en scène par Élisabeth Martin-Chabot
Extrait
Quand l’ombre est sur le point de submerger les cieux
Quand les pâles mortels se heurtent anxieux,
Dans le déchaînement aveugle des ténèbres ;
Quand l’hydre de la nuit, en ses replis funèbres,
Environne le globe, et, sous ses noeuds pervers,
Menace d’écraser le tremblant univers.
Comme un python étouffe une biche sauvage
Quand les temps sont venus du meurtre et du ravage
Quand, pareil au hibou posé sur un cercueil,
Satan trône, ébloui, sur les peuples en deuil
Quand les cloches d’enfer dans les poitrines grondent,
Le Dieu Vivant envoie un rédempteur au monde. […]
Toi, tu sus combiner le rêve et l’action.
Tu viens, vêtu de blanc comme les alcyons
Pour renouer la chaîne héroïque des sages.
Ton coeur vibrant d’azur donne au monde un message
C’est l’appel fraternel qui domine les temps,
La douceur inflexible et l’amour combattant
Pour vaincre la doctrine infâme de l’épée.
Quand les fureurs, troupeau de chiennes échappées,
Parcourent en hurlant le monde épouvantable,
Ton verbe lumineux les ramène à l’étable.
Pas de massacre ! Pas de haine ! Pas de mort
L’amour, malgré l’aspic féroce qui le mord
Demeure souriant au choc des violences.
Les colombes du ciel sur ton front pur s’élancent,
Et de tes mains sacrées tombent sur nos clameurs
Les graines du silence, ô mystique semeur !
Jamais tu ne frappas ton cynique adversaire.
Tu n’es pas le vautour dont l’orgueil est la serre,
Mais le cygne aux flancs clairs comme l’éternité.
Tu n’es pas le lion plein d’une âme irritée
Mais l’agneau qui voulut devant la haine immense
La vaincre seulement par ses propres souffrances.
François Brousse
La Mort du Mahatma Gandhi
Extrait
Quand l’ombre est sur le point de submerger les cieux
Quand les pâles mortels se heurtent anxieux,
Dans le déchaînement aveugle des ténèbres ;
Quand l’hydre de la nuit, en ses replis funèbres,
Environne le globe, et, sous ses noeuds pervers,
Menace d’écraser le tremblant univers.
Comme un python étouffe une biche sauvage
Quand les temps sont venus du meurtre et du ravage
Quand, pareil au hibou posé sur un cercueil,
Satan trône, ébloui, sur les peuples en deuil
Quand les cloches d’enfer dans les poitrines grondent,
Le Dieu Vivant envoie un rédempteur au monde. […]
Toi, tu sus combiner le rêve et l’action.
Tu viens, vêtu de blanc comme les alcyons
Pour renouer la chaîne héroïque des sages.
Ton coeur vibrant d’azur donne au monde un message
C’est l’appel fraternel qui domine les temps,
La douceur inflexible et l’amour combattant
Pour vaincre la doctrine infâme de l’épée.
Quand les fureurs, troupeau de chiennes échappées,
Parcourent en hurlant le monde épouvantable,
Ton verbe lumineux les ramène à l’étable.
Pas de massacre ! Pas de haine ! Pas de mort
L’amour, malgré l’aspic féroce qui le mord
Demeure souriant au choc des violences.
Les colombes du ciel sur ton front pur s’élancent,
Et de tes mains sacrées tombent sur nos clameurs
Les graines du silence, ô mystique semeur !
Jamais tu ne frappas ton cynique adversaire.
Tu n’es pas le vautour dont l’orgueil est la serre,
Mais le cygne aux flancs clairs comme l’éternité.
Tu n’es pas le lion plein d’une âme irritée
Mais l’agneau qui voulut devant la haine immense
La vaincre seulement par ses propres souffrances.
François Brousse
La Mort du Mahatma Gandhi
Il est mort saintement sur les cimes
Pour l’Inde et l’Univers,
Abattu par la balle du crime
Sous les grands cieux ouverts.
François Brousse
Le Livre des révélations – Tome 2, 1992, p. 8
Gandhi la Grande Âme
Film documentaire (20 min.)
Deuxième partie du spectacle
Une fresque en trois moments
D’abord une série de textes rappelant les principales pensées de M. K. Gandhi.
Ensuite une projection d’un film d’époque (20 min.).
Enfin un grand poème de François Brousse : « La mort du mahatma Gandhi »
Mise en scène
Il s’agit dans « La Vénus de Milo » de pétrir cette poésie sculpturale comme une pièce de marbre.
Les personnages dans leur gestuelle sont ces blocs endormis qui s’éveillent, reflets du sommeil puis de l’éveil d’Eunice, l’héroïne, l’inspiratrice du poète-sculpteur, Phydias, son amant. Ils sont ces colonnes qui s’animent et prennent forme comme prend corps et vie la « Vénus ». Les personnages sont ce paros que façonne la lumière, du brut vers le modelé suave.
La musique, faite de percussions, suggère d’abord le martèlement du maillet sur la pierre, mais s’apparente ensuite plus largement aux pulsations de la vie : celles du coeur, du souffle, de l’amour, celles du rythme originel de toute gestation, celles plus éthérées de la mort.
L’évocation de l’antiquité par le thème « La Vénus de Milo » est renforcée par la mise en scène d’un choeur. Ce choeur, contemporain par sa structure complexe de neuf comédiens, cisèle L’Histoire comme Phydias sa Vénus. Il s’installe au coeur de la pièce pour n’en plus devenir que l’unique personnage. Il est cette fusion de la statue avec l’inspiration du sculpteur empli de toutes les énergies, de tous les ébranlements, de toute les modulations de la création.
Sa force et son expression transfigurent ainsi l’émotion du spectateur.
Metteur en scène : Jean-Jacques Charrière
Son périple théâtral est varié, puisqu’il va de Sophocle à Claudel, en passant par Corneille, Musset, Beaumarchais et de Shakespeare à Cocteau, en s’arrêtant à Goldini, Courteline et beaucoup d’autres.
Il a créé bon nombre d’oeuvres contemporaines, parmi lesquelles La pâtisserie Myriam du tchèque Ivan Klima, et Hypothèses de la bulgare Tzvetane Ninova – pièces alors censurées dans ces pays.
La Compagnie tchèque de pantomime Milàn Sladek lui a confié le rôle du récitant dans le chef d’oeuvre de Ramuz et Stravinsky, L’Histoire du Soldat – qui a été un énorme succès un peu partout en Europe, et ce pendant plus de 3 ans.
Jean Delpierres lui a écrit 2 pièces : Pour un instant d’éternité – pièce contre la peine de mort, créée au Festival d’Avignon aux côtés de 2 comédiens aujourd’hui disparus : Anne-Marie Coffinnet et Jean-Roger Caussimon. Puis : Reading C.33, au même Festival, dans une mise en scène de Louis Arbessier de la Comédie Française. Cette pièce a connu une seconde version, rebaptisée Oscar et Wilde, produite à Paris au Théâtre Les Déchargeurs, dans une inoubliable mise en scène de Jean-Paul Cisife. C’est sous les traits d’Oscar Wilde que Jean-Jacques Charrière a trouvé l’un de ses meilleurs rôles, faisant l’unanimité de la presse parisienne.
Idriss lui a confié le pittoresque rôle de Rognespèces dans un vaudeville méconnu de Victor Hugo : A quelque chose hasard est bon. Puis au Guichet-Montparnasse, avec le même metteur en scène, Délires à deux d’Eugène Ionesco.
Sous la direction de Vicky Messica et au Théâtre Les Déchargeurs, il a joué dans 2 très grands succès parisiens : Les fils du Soleil de l’anglais Christopher Hampton et surtout L’étonnante famille Brönte de l’australienne Noël Robinson, création saluée comme le meilleur spectacle parisien.
Incursions nombreuses à la radio, à la télévision, au cinéma. Jean-Jacques Charrière a trouvé son rôle le plus surprenant dans un film hindou : An evening in Paris, de Samanta Shakti, une comédie musicale à grand spectacle ! Et aux côtés des grandes stars hindoues Sharmila Tagore et Shami Kapoor !
Rebelotte de Jacques Richard, long métrage, technique du muet, avec Jean-Pierre Léaud et une multitude de stars, reste un souvenir inoubliable, tout comme le film américain de Franck-D.Gilroy : Once in Paris.
Depuis quelques années, il se consacre à l’enseignement de l’art dramatique, au Conservatoire Darius Milhaud d’Antony, et à la mise en scène, auprès de nombreuses troupes parisiennes. Là encore, son répertoire est varié, puisqu’il va d’Anouilh à Dürrenmatt, en passant par Albee, Grumberg, Ionesco, Genet, Tennessee Williams, et pour finir récemment avec René de Obaldia au Théâtre Le Berry et une reprise au Théâtre Montorgueil.
Mais il aime bien revenir de temps en temps à ses premières amours. Il a été Jean-Jacques Rousseau dans une pièce d’Annie Seurat, Hé, Messieurs ! c’est à cette émeute que la Nation doit sa liberté, au Théâtre Déjazet. Puis, il a joué Harpagon de l’Avare au Théâtre de la Mare au Diable. Deux créations importantes au Festival de Bagnolet, Celui qui pense à mal d’Eudes Renant et Bien à l’ombre des pigeons en rut d’Olivier Dague.
Il vient de reprendre le rôle de Descartes dans la pièce de Jean-Claude Brisville, L’entretien de Mr Descartes avec Mr Pascal le jeune pour le compte du Théâtre de Sarah et qu’il continuera à jouer en tournée cet automne 1999.
Depuis 1996, il accompagne la Compagnie de l’Etoile, mettant en scène deux pièces poètiques de François Brousse : La Vénus de Milo et Le poème de la Terre, et un conte philosophique : La mésaventure de Méphistophélès.