Patrie ! ô mon pays ! France douce et sublime !
Déesse au casque d’or, à l’étendard flottant
Dont la cime
Se baigne en un jour éclatant !

France, reine du Monde et mère de la Gloire !
Montre à tes ennemis ton glaive étincelant
Ô pays souverain, toi dont l’ardente Histoire
Va de la Vierge Jeanne au paladin Roland !

Je t’aime, ô ma Patrie, oui, je t’aime, ô ma France !
J’aime ta voûte bleue et tes immenses bois
Que balance
Le vent aux murmurantes voix !

J’aime tes ruisseaux clairs et tes fleuves superbes,
Qu’ils soient tranquilles, lents, ou forts et furieux,
J’aime tes monts géants, j’aime tes frêles herbes,
J’aime ton sol empreint d’un passé glorieux

C’est là que mes parents sont nés, que mon enfance
S’écoule sous l’azur de ton ciel plus radieux,
Douce France,
Que le ciel où vivaient les dieux…

Parmi la chaîne Alpine et sur les Pyrénées,
On aperçoit parfois l’aigle, enfant du ciel d’or,
Par les cimes, de neige et de rocs couronnées,
Lorsque, vers le soleil, l’oiseau prend son essor

On songe à l’Empereur (1) en voyant, dans le vide,
Cet aigle audacieux qui fend l’air, s’élançant
Plus rapide
Que l’aile du fier ouragan !

France, fille des cieux, élève sur le monde
Ton drapeau surmonté de la croix de Jésus
Et dont les plis altiers, bougeants ainsi que l’onde,
Semblent du ciel, des lis et des flammes issus.

(1) Napoléon 1er

Note : Ce poème a été écrit entre treize et quinze ans. C’est-à-dire entre 1926 et 1928.

François Brousse
Fantaisies, Clamart, Éd. La Licorne Ailée,  2000, p. 75-76