Indra

Indra est le dieu de l’héroïsme et en même temps le dieu du soleil.

François Brousse, Revue BMP N°167, juill. 1998

Indra le Dieu solaire

Dans l’Inde resplendit un dieu vivant et guerrier, qui guide le char du soleil dans l’azur, qui détruit les dragons avec sa foudre, et qui, lorsqu’il vient sur Terre, a pour monture le grand éléphant sorti du primitif océan de lait. Sur ce dieu chevaucheur de mastodontes, s’arrondit à travers l’ampleur de l’air le signe magique, l’arc‑en‑ciel. Ce dieu solaire et pluvial, c’est Indra. Il a pour messager un aigle fabuleux qui apporta aux hommes le soma, ce nectar bouillonnant d’ivresses divines, le symbolique vin de la sagesse infinie.

François Brousse
« L’extravagant Tervagant » dans Revue BMP N°35-36, mai-juin 1986

Indra, le dieu solaire des hindous, est aussi le dieu des orages. Il a pour arme la foudre.
Il crève le ventre des nuées monstrueuses pour répandre sur terre les trésors de la féconde pluie.

François Brousse
« Les noms divins » dans Revue BMP N°137, oct. 1995

Apollon-Indra

Dans la fluide mythologie hindoue, Indra, Agni, Surya s’équivalent. Aussi les traits de la vie d’Indra sont épars dans cet océan. Mais le dieu des guerriers est éminemment sympathique. C’est l’ivrogne du grand azur. Il rutile d’un héroïsme jovial.

Le nœud de la légende se situe dans la lutte contre l’immense dragon Vritra. Le dieu, tout d’abord vaincu, dut s’engager à ne pas attaquer son ennemi avec une arme de bois, de pierre ou de fer, soit le jour, soit la nuit. Le serpent rassuré s’endormit dans sa victoire.

Or un matin, à cette heure indécise où la nuit étant disparue, le jour n’est pas encore levé, Vishnou s’incarna dans une gigantesque colonne d’écume, et le dieu Indra, s’emparant de cette arme magique, extermina le terrible serpent.

Indra, sous le nom de Surya, avait une femme, qui, fatiguée de vivre dans l’éblouissement perpétuel de son époux, l’abandonna pour aller méditer au fond des forêts ténébreuses. Elle laissa à sa place une ombre d’elle-même. Cependant Indra ne fut pas longtemps trompé par l’ombre vivante. Il reprit sa femme, mais pour éviter à l’avenir de semblables mésaventures, il se dépouilla d’un huitième de son éclat fulgurant. Cette parcelle de flamme servit à forger le disque de Vishnou, le trident de Siva et la lance de Skanda.

 

François Brousse
Les Mystères d’Apollon, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1992, p. 47-48

Indra, dieu de l’espace, déclare qu’il voit tout, qu’il connaît tout et que jamais quelque chose ne pourrait échapper à son regard

François Brousse
Poésie langage de l’âme, Vitrolles Éd. de la Neuvième Licorne, , 2008, p. 126

Prière de Shamballa

Puissé‑je voir l’étoile mystique
Se lever sur les murs de Shamballa !
Loups monstrueux de la Lune,
Taisez‑vous au bruit de mes pas !
Appuyé sur mon bâton de feu,
Je chemine, là‑bas, là‑bas…
Vers les jardins où s’accouplent
Les éléphants ailés d’Indra.
Puissé‑je voir l’étoile mystique
Se lever sur les murs de Shamballa !

François Brousse
« Prière de Shamballa », Les Pèlerins de la nuit, Œuvres poétiques – Tome I,
éd. La Licorne Ailée, Clamart, 1986, p. 193

Les 108 visages d’Indra

Il y a une légende dans laquelle le sage Brahma pénètre à l’intérieur d’une caverne pour rencontrer Indra, le seigneur du soleil, et il trouve dans cette caverne des centaines d’Indras.

Indra est en quelque sorte une fonction, comme le Christ ou Maitreya, fonction dans laquelle il peut passer des milliers ou des centaines de milliers de personnages. Ils sont tous Indra, comme il y a une quantité invraisemblable de Bouddhas, ils sont tous Bouddha. Ce serait cent-huit rayons ou cent-huit divinités. Bien que ce soit les mêmes divinités, elles sont égales avec quelque chose de différent.

François Brousse
Entretien, Clamart, 10 mai 1986

Les cadavres d’Indra

Dans la mythologie hindouiste, il est question d’un être qui était devenu un sage et le sage était devenu Indra, le grand dieu du soleil.

On le fit rentrer dans une grotte, il trouva des milliers de cadavres d’Indra et il comprit que lui‑même devait mourir en tant qu’Indra, c’est‑à-dire en tant que maître du soleil et qu’un autre devait le remplacer. Il y a, dans l’évolution du cosmos, un changement et une métamorphose permanente. 

 

François Brousse

Conf. « Le Comte de Saint-Germain », Perpignan, 2 mars 1982

La lutte d’Indra contre Tchvatri aux trois têtes

La première lisait les Védas, la seconde mangeait, la troisième surveillait l’horizon. Indra eut peur de la sagesse grandissante de ce monstre. Il le foudroya.

Mais le cadavre du jeune sage répandit dans le monde une si étonnante clarté que le cœur du dieu se serra de crainte. Il ordonna à un bûcheron de couper les trois têtes, et des vols de colombes jaillirent, tourbillons de neige, de la plaie purpurale (1).

On reconnaît dans ce symbole la lutte des sectateurs d’Indra contre un nouveau prophète : Tchvatri.

Tchvatri avait organisé un peuple avec trois institutions fondamentales : le groupe des prêtres – la tête lisant les Védas – le groupe des marchands et des paysans – la tête qui mangeait – et le groupe des guerriers – la tête surveillant l’horizon. Les fidèles d’Indra combattirent ce peuple et tuèrent le prophète, mais ses doctrines illuminèrent le monde même après sa mort. Des migrations – les colombes – furent la conséquence de ce drame.

Les hindous ont toujours un génie prodigieusement complexe et archi‑symbolique. 

(1) – MASSON‑OURSEL Paul et MORIN Louise, Mythologie de l’Inde

François Brousse
La Coupe d’Ogmios, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1993, p. 49-50

 

Indra

Le loup pontifical
Gémit comme un chacal

Il ignore l’orange
Des fantastiques Ganges !

J’écris en vers latin
La valse du Destin

Mais la chanson mutine
Veut coiffer Éponine.

Sous les arbres du mail
J’ouvre mon éventail.

La nuit prodigieuse
Murmure sous les yeuses

Les triomphants clairons
Sauveront les barons

Tout être rentrera
Dans le parfum d’Indra.

 12 décembre 1994

François Brousse
Le Refrain de l’absolu, Clamart, Éd. La Licorne Ailée,  2001, p. 58

Sabaoth et Indra

Le nom guerrier de Dieu, Sabaoth, jaillit de Savitar.

Savitar est un des noms du Principe éternel. Roi du firmament, il étend ses innombrables bras d’or dans l’immensité qu’il bénit. Sa force communique l’immortalité aux dieux, ses humbles serviteurs. Les dieux solaires, Sourya, Indra, participent de son essence. Or, entre l’Indra védique et le Sabaoth juif éclatent de curieuses ressemblances.

Indra est un dieu guerrier. Il renverse des armées redoutables, il chevauche les nuées, il brandit la foudre. C’est le dieu des héros, le maître des batailles. Sabaoth, le dieu des armées, n’est que son reflet, agrandi par le monothéisme hébraïque. 

François Brousse
« Les noms divins » dans Revue BMP N°137, oct. 1995

Nirvana

Colossale Métaphysique
Communique‑moi ta musique !

Elle agite ses encensoirs
Devant l’horreur des derniers soirs

L’homme par l’homme est invincible
On se heurte aux murs inflexibles

Pourtant le bonheur renaîtra
Devant la majesté d’Indra !

La fureur des apocalypses
N’est qu’une passagère éclipse

Le choc de la céleste main
Va recréer le surhumain

Le doigt troublant des amazones
Nous montre les sublimes zones

Le genre humain ressuscité
S’illuminera de bonté.

Le Nirvana met ses orchestres
Dans les clartés supraterrestres

 4 octobre 1993

François Brousse
L’Homme aux semelles de tempête, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1995, p. 323