La Kabbale
L’Arbre de vie et d’éternité
Une forme nouvelle de kabbale
La Kabbale, science des analogies universelles, lien d’or et d’acier entre les lettres, les nombres, les idées, les constellations, les planètes, les couleurs, les sons, les saveurs, les odeurs, les phénomènes tactiles, les formes géométriques, déploie comme un temple hindou une forêt de piliers, à la fois colossaux et magiques. L’erreur des kabbalistes traditionnels est d’enfermer la forêt dans un seul arbre, et la multitude des piliers dans un seul pilastre : la langue hébraïque. Je ne conteste pas que l’hébreu soit une langue sacrée, mais Dieu est le polyglotte cosmique : il parle toutes les langues connues, et même les inconnues. Si l’hébreu est magnifique, le sanscrit est surhumain, le grec est sublime, le latin est divin, et le français accepte, dans le lac merveilleux de son essence linguistique, le reflet du soleil des soleils.
Enfermer le Verbe dans les seuls caractères hébreux est une aberration aussi absurde que d’emprisonner la vérité multiforme dans une seule forme religieuse. L’Éternel ne se trouve pas uniquement dans le judaïsme, il montre l’éventail de ses visages prodigieux dans toutes les religions du passé, du présent et de l’avenir de l’homme. […]
J’ai tenté dans les pages qui suivent, de présenter aux intelligences affamées de lumière, les pommes d’or de la Kabbale française. Il ne faut pas oublier que dans l’histoire, quatre peuples ont imprimé quatre impulsions salvatrices à toute la masse humaine : l’Inde a révélé les hautes vérités métaphysiques, la Judée a proclamé le Dieu Un et Tout‑Puissant, la Grèce a forgé les marches resplendissantes de l’art transfigurateur, la France a jeté sur tous les peuples le brandon impérissable de la liberté.
François Brousse
L’Arbre de vie et d’éternité, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1992, p. 7- 8 (EXTRAIT)