La Vénus de Milo


Fresque poétique créée au festival-off d’Avignon 1997

Mise en scène par Jean-Jacques Charrière

Au bord lointain des mers, la belle Eunice dort, sous l’oeil bienveillant d’Omni. Dans ses rêves, mais peut-être est-ce autour d’elle, tout un monde se révèle, veille sur son sommeil, célèbre sa beauté, glorifie la nature, magnifie la nuit…

François Brousse 

« La Vénus de Milo », dans Les Contes du gouffre et de l’infini

Présentation

L’aurore se lève, éblouie, l’héroïne s’éveille et ses pensées volent vers Phydias, son bien-aimé. Le sculpteur, fou amoureux, est en marche pour la retrouver. Une lente et intense progression rapproche alors les amants qui se déclarent leur amour.

Puis vient le soir qui voit le couple marcher lentement au front des granits enracinés dans la mer. Enfin, brisés d’extase les amants s’endorment, sur la falaise noire. C’est alors que les jalouses sirènes dérobent la trop belle amante et l’entraînent dans leurs demeures. Phydias sait qu’il ne reverra plus Eunice. Il implore Phoïbos afin qu’il lui donne la force de sculpter l’harmonie supérieure des formes mortes qu’il aimait… Il y donnera sa vie et rejoindra dans la mort, son inspiratrice.

Mêlant fantastique et mystères antiques, ce théâtre de poèmes et de proses de François Brousse évoque la lente progression de l’homme, de l’amour humain à l’amour universel.

Accompagné par des êtres plus ou moins tangibles, le sculpteur mythique de la fameuse Vénus, ouvre son coeur à la belle Eunice, puis aux ténèbres du désespoir. Emporté par la roue ardente de la création, il pénètre alors dans la douce splendeur des immensités de la nuit.

La poésie peut-elle répondre aux secrets espoirs de l’homme titubant dans sa solitude sous le ciel du monde ? Cette mosaïque de poèmes vertigineux est un hymne à l’inspiration poétique.

Dates de représentations

La Vénus de Milo

 

. Spectacle créé au festival-off d’Avignon 1997

. 27 septembre 1997 à Roinville sous Dourdan

. 25 octobre 1997 à Avignon dans le cadre du soutien à l’association « La poésie dans un jardin »

. 1er novembre 1997 à Paris

. 21 février 1998 à Montpellier

. 12 mars 1998 à Saint Maur

. 31 octobre 1998 au festival « Terre de Scènes »

 de Villefranche-sur-Saône

Mise en scène

Il s’agit dans « La Vénus de Milo » de pétrir cette poésie sculpturale comme une pièce de marbre.

Les personnages dans leur gestuelle sont ces blocs endormis qui s’éveillent, reflets du sommeil puis de l’éveil d’Eunice, l’héroïne, l’inspiratrice du poète-sculpteur, Phydias, son amant. Ils sont ces colonnes qui  s’animent et prennent forme comme prend corps et vie la « Vénus ». Les personnages sont ce paros que façonne la lumière, du brut vers le modelé suave.

La musique, faite de percussions, suggère d’abord le martèlement du maillet sur la pierre, mais s’apparente ensuite plus largement aux pulsations de la vie : celles du coeur, du souffle, de l’amour, celles du rythme originel de toute gestation, celles plus éthérées de la mort.

L’évocation de l’antiquité par le thème « La Vénus de Milo » est renforcée par la mise en scène d’un choeur. Ce choeur, contemporain par sa structure complexe de neuf comédiens, cisèle L’Histoire comme Phydias sa Vénus. Il s’installe au coeur de la pièce pour n’en plus devenir que l’unique personnage. Il  est cette fusion de la statue avec l’inspiration du sculpteur empli de toutes les énergies, de tous les  ébranlements, de toute les modulations de la création.

Sa force et son expression transfigurent ainsi l’émotion du spectateur.

Metteur en scène : Jean-Jacques Charrière

Son périple théâtral est varié, puisqu’il va de Sophocle à Claudel, en passant par Corneille, Musset, Beaumarchais et de Shakespeare à Cocteau, en s’arrêtant à Goldini, Courteline et beaucoup d’autres.

Il a créé bon nombre d’oeuvres contemporaines, parmi lesquelles La pâtisserie Myriam du tchèque Ivan Klima, et Hypothèses de la bulgare Tzvetane Ninova – pièces alors censurées dans ces pays.

La Compagnie tchèque de pantomime Milàn Sladek lui a confié le rôle du récitant dans le chef d’oeuvre de Ramuz et Stravinsky, L’Histoire du Soldat – qui a été un énorme succès un peu partout en Europe, et ce pendant plus de 3 ans.

Jean Delpierres lui a écrit 2 pièces : Pour un instant d’éternité – pièce contre la peine de mort, créée au Festival d’Avignon aux côtés de 2 comédiens aujourd’hui disparus : Anne-Marie Coffinnet et Jean-Roger Caussimon. Puis : Reading C.33, au même Festival, dans une mise en scène de Louis Arbessier de la Comédie Française. Cette pièce a connu une seconde version, rebaptisée Oscar et Wilde, produite à Paris au Théâtre Les Déchargeurs, dans une inoubliable mise en scène de Jean-Paul Cisife. C’est sous les traits d’Oscar Wilde que Jean-Jacques Charrière a trouvé l’un de ses meilleurs rôles, faisant l’unanimité de la presse parisienne.

Idriss lui a confié le pittoresque rôle de Rognespèces dans un vaudeville méconnu de Victor Hugo : A quelque chose hasard est bon. Puis au Guichet-Montparnasse, avec le même metteur en scène, Délires à deux d’Eugène Ionesco.

Sous la direction de Vicky Messica et au Théâtre Les Déchargeurs, il a joué dans 2 très grands succès parisiens : Les fils du Soleil de l’anglais Christopher Hampton et surtout L’étonnante famille Brönte de l’australienne Noël Robinson, création saluée comme le meilleur spectacle parisien.

Incursions nombreuses à la radio, à la télévision, au cinéma. Jean-Jacques Charrière a trouvé son rôle le plus surprenant dans un film hindou : An evening in Paris, de Samanta Shakti, une comédie musicale à grand spectacle ! Et aux côtés des grandes stars hindoues Sharmila Tagore et Shami Kapoor !

Rebelotte de Jacques Richard, long métrage, technique du muet, avec Jean-Pierre Léaud et une multitude de stars, reste un souvenir inoubliable, tout comme le film américain de Franck-D.Gilroy : Once in Paris.

Depuis quelques années, il se consacre à l’enseignement de l’art dramatique, au Conservatoire Darius Milhaud d’Antony, et à la mise en scène, auprès de nombreuses troupes parisiennes. Là encore, son répertoire est varié, puisqu’il va d’Anouilh à Dürrenmatt, en passant par Albee, Grumberg, Ionesco, Genet, Tennessee Williams, et pour finir récemment avec René de Obaldia au Théâtre Le Berry et une reprise au Théâtre Montorgueil.

Mais il aime bien revenir de temps en temps à ses premières amours. Il a été Jean-Jacques Rousseau dans une pièce d’Annie Seurat, Hé, Messieurs ! c’est à cette émeute que la Nation doit sa liberté, au Théâtre Déjazet. Puis, il a joué Harpagon de l’Avare au Théâtre de la Mare au Diable. Deux créations importantes au Festival de Bagnolet, Celui qui pense à mal d’Eudes Renant et Bien à l’ombre des pigeons en rut d’Olivier Dague.

Il vient de reprendre le rôle de Descartes dans la pièce de Jean-Claude Brisville, L’entretien de Mr Descartes avec Mr Pascal le jeune pour le compte du Théâtre de Sarah et qu’il continuera à jouer en tournée cet automne 1999.

Depuis 1996, il accompagne la Compagnie de l’Etoile, mettant en scène deux pièces poètiques de François Brousse : La Vénus de Milo et Le poème de la Terre, et un conte philosophique : La mésaventure de Méphistophélès.