À Aurélie Saint Noël

L’Avatar est parfait. Il dompte la panthère,
Il console le monde, il trace le chemin.
Même quand il est homme il pense en surhumain
Son âme luit, saphir que nulle ombre n’altère.

Des planètes du gouffre aux jardins de Cythère,
Son rêve est une flamme et son verbe une main
Il montre aux malheureux l’éternel parchemin
D’où le mot Paradis illumine la Terre.

Des millions de dieux bouillonnent dans son cœur,
Sur les sept infernaux il se dresse vainqueur ;
La sagesse et l’amour s’épousent sur son faîte.

Quand on le crucifie il meurt en souriant.
Il porte aux affamés d’Occident et d’Orient
Le fruit d’éternité rêvé par les prophètes.

21 mai 1984

François Brousse
L’Aigle blanc d’Altaïr, Clamart, Éd. La Licorne Ailée,  1987, p. 176