Le saint qui méditait sous le palmier paisible
A reçu dans son cœur une balle égarée ;
Il meurt en s’écriant « Ô lumière invisible,
Quel bonheur de s’enfuir dans ta gloire adorée ! »
Tu ressusciteras, mystérieux ermite,
Dans la joie et la force avec un corps nouveau.
Tu boiras dans ton âme un azur sans limites,
Ton vol dépassera les fabuleux niveaux !
Le fantôme qui passe, au large des Comores,
Gronde pour conquérir l’ineffable absolu,
Il faut monter plus haut que l’ombre et que l’aurore
Et ne rien désirer, pas même son salut !
Ô fantôme, je suis la porte des Élus !
9 juin 1982
François Brousse
L’Aigle blanc d’Altaïr, Clamart, Éd. la Licorne Ailée, 1987, p. 53