Le saint qui méditait sous le palmier paisible
A reçu dans son cœur une balle égarée ;
Il meurt en s’écriant « Ô lumière invisible,
Quel bonheur de s’enfuir dans ta gloire adorée ! »

Tu ressusciteras, mystérieux ermite,
Dans la joie et la force avec un corps nouveau.
Tu boiras dans ton âme un azur sans limites,
Ton vol dépassera les fabuleux niveaux !

Le fantôme qui passe, au large des Comores,
Gronde pour conquérir l’ineffable absolu,
Il faut monter plus haut que l’ombre et que l’aurore
Et ne rien désirer, pas même son salut !

Ô fantôme, je suis la porte des Élus !

9 juin 1982