L’infatigable vol du vaste alexandrin
Dans la sérénité de l’azur nous étreint.
Nous retrouvons la caresse des origines
Parmi le tourbillon brûlant de l’Androgyne
Les Védas, le Livre des Esprits, les Korans
Nous forgent les essors du baiser transparent
Et l’inspiration fatale nous transporte
Jusqu’au fond de la Nuit dont nous brisons les portes
Venez à mon secours archanges et lamas !
Dans les sillons du feu l’aurore nous sema…
Buvons le vin formidable de l’inaudible
Les prophètes sacres accoudés sur les bibles
Contemplent en songeant les fières étendues
Où nos sérénités s’enfoncent éperdues.
Les dragons retirés dans l’obscur des cavernes
Contemplent en hurlant l’éther qui nous gouverne
Mais leurs cris affolés ne peuvent retenir
L’élan tumultueux qui perce l’avenir.
Un matin les humains déchireront les guerres
Et nous retrouverons la beauté de naguère
Quand dans le cœur de Dieu nous boirons l’hydromel
Nous saurons que la Terre est l’épouse du ciel.
17 novembre 1994
François Brousse
L’Idéale Métamorphose, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1998, p. 198