Les malheureux qui errent, maudits par les Dieux,
Aux confins du désert de soufre,
Lèvent leurs yeux vers les étoiles
Ce diadème immortel qui couronne la nuit…
Dans l’angoisse et l’amour les errants voyagent,
Leurs gouttes de sueur deviennent des cailloux,
Ô prunelles myriadaires des ténèbres,
Versez la lumière en leur crâne pensif !
À mesure que les maudits s’avancent
Ils grandissent lentement comme des spectres
Bientôt leurs mains nouées de nostalgies
Pourront toucher le visage des Dieux,
Ces Dieux dont les yeux sont les étoiles !
François Brousse
Ivresses et Sommeils, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1989, p. 36