L’évolution entre la mort et une naissance sur Terre est‑elle aussi importante que l’évolution sur Terre ?

Questions à François Brousse (Extraits)

Q. : L’évolution entre la mort et une naissance sur Terre est‑elle aussi importante que l’évolution sur Terre ?

F.B. : Cela peut être aussi important. Par exemple, nous pouvons consacrer notre vie entre les deux mondes à jouir de tous les plaisirs, à travers des expériences plus ou moins bizarres, ou au contraire, nous pouvons la consacrer à aider les êtres humains, quels qu’ils soient : d’abord tous les êtres qu’on a aimés, et, d’une manière générale, tous les êtres humains. À ce moment‑là, nous évoluons d’une manière grandiose. La liberté est totale. Elle peut s’exercer aussi bien à l’intérieur d’une vie que dans l’intervalle séparant deux vies terrestres. Des maîtres sont là, exprès, pour les aider, pour leur ouvrir le livre de l’absolu et, s’ils arrivent à le connaître et à l’aimer, alors ils peuvent être sauvés dans l’Au‑delà.

Q. : Ne peut-on pas aller dans ces écoles pendant le sommeil ?

F.B. : On peut aller dans ces écoles, la nuit, pendant le sommeil. On peut aller n’importe où. Cela dépend de notre libre arbitre et nous pouvons faire ce que nous voulons.

Q. : Peut-on arriver à l’illumination entre deux incarnations ?

F.B. : On peut atteindre l’illumination entre deux incarnations si on se consacre uniquement à l’amour, à la sagesse, à la beauté et à l’instruction des âmes inférieures. Alors il n’y a aucune raison pour que nous ne parvenions pas à l’illumination. Il suffit d’être de bonne volonté. C’est ce que disait Kant, le grand philosophe, et ce que disaient aussi les stoïciens : « La bonne volonté suffit. » Alors, nous arriverons à découvrir la vérité absolue et à être illuminé par elle.

Q. : Quel est le karma que l’on peut se créer entre deux incarnations si on ne pense qu’à jouir, par exemple ? Ce karma est‑il moindre que le karma terrestre ?

F.B. : Cela dépend. Il est quand même moindre. Mais si on essaie par la pensée de pousser des êtres faibles au crime, alors le karma est aussi fort [que le karma terrestre] et peut‑être même plus fort.

Q. : On a l’impression qu’on n’a jamais de vacances : que ce soit en ou hors incarnation, on est toujours responsable !

F.B. : Rien ne t’empêche de choisir des vacances. Tu déclares que tu veux des vacances. Ces vacances consistent en quoi ? Qu’est-ce que tu veux comme vacances ?

Q. : Comme vacances, je voudrais une espèce d’assurance de ne pas faire d’erreurs majeures, du repos.

F.B. : Eh bien d’accord ! Tu le souhaites avec ardeur et en le souhaitant avec ardeur, cela se réalisera !

Q. : J’aurai le repos éternel.

F.B. : Tu auras le repos éternel si tu veux ! C’est-à-dire, tu seras dans la bénédiction éternelle à tout jamais, dans le paradis.

Q. : Il faut une vigilance permanente.

F.B. : La vigilance est nécessaire !

Q. : Puisqu’on est toujours responsable de tout.

F.B. : Oui, c’est magnifique. C’est très beau d’être responsable de tout ce qui nous arrive : ce n’est plus Dieu ni le diable ni la société ni la chimie ni l’astrologie, c’est nous et nous seuls. Nous sommes responsables de tout ce qui nous arrive. Et, par conséquent, n’accusons pas les dieux ni Dieu ni la destinée ni personne. C’est nous que nous devons accuser. Nous avons ainsi une force démesurée.

Q. : Peut-on jouir des beautés du ciel ?

F.B. : Ceux qui ne veulent pas jouir des beautés du ciel, ne vont pas au ciel ; ils iront au purgatoire ou bien où ils voudront, car leurs désirs s’y opposent. Ils seront malheureux sans doute, et ils finiront par accepter d’être heureux. Cela peut durer des milliers d’années, c’est leur affaire ! Il y a un karma : le karma du bien ou le karma du mal.

Q. : Mais si on profite des plaisirs ou du bonheur d’être au ciel ?

F.B. : Très bien. Mais il faut quand même, à un moment donné, savoir qu’on ne doit pas le garder pour soi, mais qu’on doit le donner aux autres. Nous sommes responsables si nous ne le donnons pas aux autres.

Q. : Dépend‑il de nous que vous nous enseigniez après notre désincarnation ?

F.B. : Cela dépend de vos désirs. Mais oui, si vous l’acceptez !

Q. : Faites-vous des classes de nuit ?

F.B. : Oui, cela m’arrive d’enseigner pendant que je dors.

Q. : Faut-il s’inscrire maintenant François, parce que si la mort arrive…

F.B. : Même si la mort arrive, je vous enseignerai toujours.

Q. : La clairvoyance est-elle une étape incontournable avant la réalisation ? Peut-on s’en passer ?

F.B. : Pour être réalisé, il faut avoir toutes les qualités et la clairvoyance est une qualité.

Q. : Mais quand on clairvoyant, on voit peut-être plus le mal que si on ne l’était pas.

Quand on est clairvoyant, on voit aussi bien le bien que le mal, on a donc une connaissance plus profonde, plus nette et plus lumineuse de nous‑mêmes.

Q. : Mais il y a des niveaux dans la clairvoyance ; il y a la clairvoyance astrale et la clairvoyance mentale. Au niveau de la clairvoyance des idées métaphysiques, ce doit être extraordinaire ?

F.B. : Tous ceux qui ont cette clairvoyance, cela touche à l’intuition, arrivent à une merveilleuse montée vers l’infini.

Q. : Faut-il passer par la clairvoyance astrale pour arriver à la clairvoyance mentale ?

F.B. : En principe oui, on passe à travers la clairvoyance astrale avant de parvenir à la clairvoyance mentale ; tout se fait par palier : d’abord la clairvoyance astrale, puis on va à la clairvoyance mentale et on monte jusqu’à la clairvoyance supramentale. Tout évolue. On passe graduellement d’une zone à la zone supérieure. De même que l’être est d’abord une pierre, puis une algue, un poisson, un reptile, un mammifère et enfin un être humain, après il deviendra un surhomme et ensuite un dieu, un sur‑dieu, un hyper‑super‑dieu, etc., sans jamais s’arrêter. C’est l’Évolution qui va inévitablement du plus bas vers le plus haut sans jamais s’arrêter et sans jamais être interrompue, même si momentanément, elle semble se figer.

Q. : L’être qui vient de l’Inconscient divin passe-t-il nécessairement par le plan minéral ?

F.B. : Il passe de l’Inconscient divin et va dans le corps d’une pierre, un corps minéral, puis dans un corps végétal, ensuite vers un corps animal, ensuite dans un corps humain et ensuite vers un corps divin. Cette évolution du minéral au divin est, dirai‑je, presque inévitable. C’est le propre de l’évolution qui n’a jamais de commencement et n’aura jamais de fin, car lorsqu’un être est complètement réalisé, immédiatement, un autre être non-réalisé surgit, qui doit recommencer le même périple. Tous sont appelés et tous seront élus.

François Brousse

« Entretien avec François Brousse » (Extraits), Clamart, 31 août 1991, dans Revue BMP N°156, juill. 1997