L’oiseau de l’Âme et l’oiseau du Soleil
Se sont posés sur des branches lointaines,
L’un a le bleu nacré d’une fontaine,
L’autre flamboie comme un foyer vermeil.
Un grand désert plein de tigres moqueurs
Et de serpents ailés comme la foudre,
Un grand désert où tout vient se dissoudre
Semble un obstacle aux élans de leurs cœurs.
Mais, déployant leurs fastueux éveils,
Perçant la sombre illusion du monde,
Ils vont s’unir dans la lune profonde,
L’oiseau de l’âme et l’oiseau du soleil.
2 mars 1950
François Brousse
Au royaume des oiseaux et des licornes, Imp. Labau, Perpignan, 1982, p. 29