Dans tes cheveux amers les étoiles de nacre
Sont comme un vol de colibris
Elles vont accrocher au gouffre des feuillages
Leurs symphonies et leurs couleurs.

Le réseau de tes nerfs, le réseau de tes veines
Forment l’olivier de ton corps.
Les deux yeux de la lune ont tes yeux pour prunelles
Quand tu passes au fond des soirs.

Es tu nuit ? Es tu arbre ? Es tu femme ? Es tu monstre ?
Es tu mon rêve qui descend ?
Oh ! je voudrais monter sur les chevaux fantômes
Qui s’enfuient dans l’illimité…

François Brousse
Les Pèlerins de la nuit
Dans Œuvres poétiques – Tome 1, Clamart, Éd. La Licorne Ailée,  1986, p. 239