La science actuelle donne
Un triste tableau du cosmos
Je pense qu’il y a maldonne,
Je suis un chien qui ronge un os.

De dix millions de galaxies
Elle compose l’univers.
Ce petit nombre m’asphyxie,
Le ciel réel va de travers

Vénus, planète féerique
Sous son voile aux vives couleurs,
Pleut de l’acide sulfurique,
Quatre cents degré de chaleur.

Quoi ! mille milliards de cellules
Fabriquent l’organisme humain.
Mon coeur joyeusement circule
Dans ces prodigieux chemins.

Et l’on voudrait nous faire croire
Que cet énorme tourbillon
N’offre qu’un compte dérisoire,
Dix milliards de constellations

Brisons ces voûtes étouffantes
Montons jusqu’à l’infini pur
La vie aux forces triomphantes
Chante dans l’innombrable azur

Rien ne te borne, ô Dieu des mondes
Qui crée l’astre et le séraphin
Dans tes immensités profondes
L’esprit humain plonge sans fin !

11 octobre 1989

François Brousse
La Rosée des constellations, Clamart, Éd. La Licorne Ailée,  1991, p. 134-135