Que tombe la pluie printanière,
Elle féconde la cité.
Le ciel vif voile sa clarté,
Que tombe la pluie printanière.
Tu retrouveras la lumière
Au coeur noir de l’éternité.
Même le morne cimetière,
Se réveille à l’immensité.
Les cyprès lèvent leur prière
Avec plus de sérénité.
Les rues ont perdu leur poussière
Et cachent leur perversité.
Parmi les forêts millénaires
Les fantômes peuvent chanter
Sur la peau tendre des rivières
Poissons se mettent à sauter.
Que tombe la pluie printanière,
Elle endort la folle cité.
François Brousse
La Rosée des constellations, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1991, p. 216