Les sauvages secrets de l’antique Solyme
Tombent sur mon front pur, comme l’ombre des cimes
La voix de l’âme emplit l’éther :
Une planète Hercule engloutit Jupiter.

Plongeons au fond des mers pour y cueillir la Perle 
L’écume des passions sur mes récifs déferle, 
Mais – ô fontaine Baranton ! – 
Je bois voluptueusement ta magique chanson !

Montons, montons toujours ! La lumière dévore
Ce qui n’a pas l’éclat triomphal de l’aurore.
Sur la harpe pâle des fées
Se couchent les soupirs de la Tête d’Orphée…

J’entends dans les forêts un murmure d’abeille
Le vent de l’infini me bouscule et m’éveille
Je me dresse au bord de la nuit
Le regard de l’amour en ton oeil sombre a lui !

3 septembre 1988

François Brousse
Le Graal d’or aux mille soleils, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1989, p. 94