Mon cœur ingénu
Rêve que les hommes
Étaient devenus
Doux comme les pommes
Du ciel d’harmonie.
Plus de folles guerres,
Plus de tyrannie,
Rien que toi lumière
Les peuples s’aimaient
Fraternellement
Sous l’orbe enflammé
Du clair firmament.
Une seule aurore
Couvrait les manoirs ;
Plus de carnivores !
Plus de dogme noir !
Les bêtes vivaient
En paix avec nous.
L’histoire écrivait :
« Ni chasseur, ni fous ! »
J’ouvris mes prunelles
Sous le ciel présent ;
Ô gloire éternelle,
Viens‑tu maintenant ?
Un flot sur la grève,
Un oiseau qui fuit,
Ce merveilleux rêve
S’est évanoui.
3 janvier 1989
François Brousse
Revue BMP N°86, février 1991