Je marchais, taciturne,
Mais trempé de ferveur ;
La muse au fier cothurne
Suivait mon pas rêveur.

La furie de Saturne
M’encombrait de faveur.
Le deuil penchait son urne
Bruissante de saveur.

Les stèles funéraires
Disaient : « Priez pour eux ! »
Le vautour dans ses serres

Emportait les heureux.
Il ne restait sur Terre
Où les espoirs sont vains
Que les songeurs divins.

18 avril 1993

François Brousse
Les Miroitements de l’infiniClamart, Éd. La Licorne Ailée,  1994, p.286