L’immortalité de l’âme

Notre âme est incorporelle, car elle se situe hors de l’espace. Affirmation gratuite, direz-vous. Non ; simple constatation, due aux rigueurs de l’analyse.
En effet notre pensée ne possède ni hauteur, ni largeur, ni épaisseur. Quand je regarde un axiome, quand j’éprouve un esthétique ravissement, quand je désire l’absolu, mon regard, mon extase, mon désir n’occupent aucun lieu. Ils sont un, indécomposables, car ils n’offrent aucune spatialité. Nos habitudes mentales, alourdies de matérialisme, abêties de réalisme, comprennent difficilement cette pure substance. Elles ont perdu la gloire des altitudes, la respiration sublime des montagnes. Pourtant, nous sommes un principe non spatial, qui veut qui pense, qui aime, qui jouit et souffre, un point géométrique vivant. C’est ce que je nomme l’âme. Étant incorporelle, immatérielle, indissoluble, elle se couronne normalement d’immortalité.

L’hindouisme vishnouïte, le judaïsme kabbaliste, le bouddhisme mahayaniste, le christianisme rosicrucien, l’islam soufi sont d’accord avec l’analyse psychologique, et proclament la pérennité du principe spirituel.

Nous ne sommes pas un corps-âme, un monstre hybride, nous sommes une âme enfermée dans un corps, un prisonnier. En prenant conscience de notre prison, nous pourrons en sortir. Nous connaîtrons alors le soleil de la liberté, la Jérusalem céleste, le Nirvâna, le Ciel idéal. Tombent les chaînes de nos incarnations, et les murailles de notre bagne ! C’est pour nous apporter la clef de notre geôle que sont venus les Messagers de l’éternité, Rama, Krishna, Hermès, Zoroastre, Bouddha, Jésus, Manès, Nanak, Hugo, Gandhi et d’autres encore. Le Maître du Feu et du Pôle se devait d’apporter une gnose de Délivrance cosmique. La voici. Ce sont les Huit Méthodes, dont la pratique peut nous conduire, en une seule existence, à la Vie éternelle.

François Brousse

La Trinosophie de l’étoile Polaire, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1990, p. 305-306