Le Verbe est un bohème
Tout habillé de fleurs
Son colossal poème
Se pénètre d’ailleurs.

Comme un roi patriarche
Il va majestueux
Sous les puissantes arches
Criblées d’étranges yeux.

Nul acier ne résiste
Son souffle emporte au loin
Dans l’au delà des pistes
L’hostie et le benjoin.

Son parfum nous réveille
Il enivre les coeurs
Il est l’immense abeille
Des avenirs vainqueurs.

Je veux entrer, ô Verbe,
Dans ton sein éclatant
Comme une ultime gerbe,
Victorieux du temps !

18 septembre 1992

François Brousse
Le Frisson de l’auroreClamart, Éd. La Licorne Ailée, 1993, p. 149