Veux tu, douce Fée, dont le sein frémit,
M’attendre ce soir quand le ciel ami
Aura, d’un baiser scintillant et noir,
Transformé la Ville en pensif manoir ?

Nous écouterons la divine plainte
Dont le rossignol rythmera les brises
Et les astres, sur les eaux qu’ils irisent,
Epanouiront leur corolle sainte.

L’air mystérieux et vierge des branches
Ploiera tes cheveux, gonflera tes manches

Les étoiles d’or du ciel de velours
Béniront nos coeurs éperdus d’amour.

Viens, déjà le Soir trop ardent décline,
Entends tu gémir l’Ombre cristalline ?