Vrais et faux prophètes
Les faux prophètes expectorent la haine des classes, des races ou des individus. Les faux prophètes jettent sur la Terre un glaive trempé de sang.
Les vrais fils de Dieu proclament la bonté, la pitié, la miséricorde. Ils jettent sur la Terre des semences de lumière éternelle. Ils sont les grands semeurs de la charité céleste. Ils proclament l’oubli des injures, la bienveillance envers les hommes et les animaux.
C’est le carrefour où se rejoignent Krishna, Bouddha, Jésus, Manès et Victor Hugo.
François Brousse
« Le Livre des Trois Imposteurs » dans Revue BMP N°134-135, juin-juillet 1995
À quels signes reconnaît-on les faux prophètes?
[…] Les faux prophètes portent sur eux cinq signes : la violence, l’orgueil, les prédictions erronées, l’obéissance et le carnivorisme.
Je ne parle pourtant que du faux prophète à l’état pur. Les trois signes fondamentaux s’imposent dans la violence, l’orgueil et l’obéissance. […]
Tous les grands messies : Gandhi, Bouddha, Pythagore, Jésus ordonnent de rendre le bien pour le mal. Ils proscrivent absolument la violence ! L’homme juste doit tomber sous les coups du méchant comme l’arbre santal qui, en tombant, parfume la hache qui l’a frappé. C’est ce qu’affirment les Écritures hindoues. Les faux prophètes, au contraire, proclament que la vérité doit détruire l’erreur par la force. L’Inquisition et les camps de concentration forment leur farouche postérité.
Les faux prophètes ne savent pas que l’homme, faillible, a le droit de se tromper. Il faut enseigner l’ignorant et non le livrer à la torture et à la mort.
Q. : – Vous rejetez alors la violence révolutionnaire ?
F.B. : Il convient de ne pas se leurrer. Les violences, révolutionnaires ou réactionnaires, émanent de faux prophètes. Dieu est Amour.
Q. : – Vous avez placé après la violence, l’orgueil. C’est un mot équivoque. J’aimerais des éclaircissements sur l’orgueil du messie infernal.
F.B. : Le véritable orgueil consiste à se croire le seul sauveur du monde, l’infaillible. Une exclusivité intransigeante ! Staline croit posséder les véritables clés de l’évolution du monde, Hitler s’imagine être l’interprète de l’histoire des races. Et Torquemada proclame : – Hors de l’Église, point de salut ! Sur un moindre théâtre, un médium moderne s’affirme comme étant Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit réunis en un seul homme.
François Brousse
Revue BMP, N°122, mai 1994, « Réponses à un chéla – 3/4 »
À quels signes reconnaît-on les faux prophètes ?
[…] Les faux prophètes portent sur eux cinq signes : la violence, l’orgueil, les prédictions erronées, l’obéissance et le carnivorisme.
Je ne parle pourtant que du faux prophète à l’état pur. Les trois signes fondamentaux s’imposent dans la violence, l’orgueil et l’obéissance. […]
Tous les grands messies : Gandhi, Bouddha, Pythagore, Jésus ordonnent de rendre le bien pour le mal. Ils proscrivent absolument la violence ! L’homme juste doit tomber sous les coups du méchant comme l’arbre santal qui, en tombant, parfume la hache qui l’a frappé. C’est ce qu’affirment les Écritures hindoues. Les faux prophètes, au contraire, proclament que la vérité doit détruire l’erreur par la force. L’Inquisition et les camps de concentration forment leur farouche postérité. Les faux prophètes ne savent pas que l’homme, faillible, a le droit de se tromper. Il faut enseigner l’ignorant et non le livrer à la torture et à la mort.
Q. : – Vous rejetez alors la violence révolutionnaire ?
F.B. : Il convient de ne pas se leurrer. Les violences, révolutionnaires ou réactionnaires, émanent de faux prophètes. Dieu est Amour.
Q. : – Vous avez placé après la violence, l’orgueil. C’est un mot équivoque. J’aimerais des éclaircissements sur l’orgueil du messie infernal.
F.B. : Le véritable orgueil consiste à se croire le seul sauveur du monde, l’infaillible. Une exclusivité intransigeante ! Staline croit posséder les véritables clés de l’évolution du monde, Hitler s’imagine être l’interprète de l’histoire des races. Et Torquemada proclame : – Hors de l’Église, point de salut ! Sur un moindre théâtre, un médium moderne s’affirme comme étant Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit réunis en un seul homme.
François Brousse
Revue BMP, N°122, mai 1994, « Réponses à un chéla – 3/4 »
Qu’est-ce qu’un prophète ?
Depuis la plus haute Antiquité, il y a des prophètes en Inde, en Égypte, en Judée, en Grèce et dans tous les pays que traverse le souffle de l’esprit.
Un prophète, primitivement, est naturellement celui qui fait des prophéties. J’entends par là qu’il fait des prédictions justes. Et ce n’est qu’à ce moment-là que l’on peut distinguer les vrais prophètes des faux.
Philosophies, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 2011, p. 148
À la lumière s’oppose le déchaînement des ténèbres. Aux vrais prophètes, inspirés par les forces d’En Haut, s’opposent les faux prophètes, jouets inconscients de leur égoïsme.
Sévères pierres de taille, d’âpres qualités entrent dans la construction des vrais prophètes ; désintéressement, universalisme, science occulte. […]
Les faux prophètes, eux, sont les défenseurs de la religion, de l’autorité, de la violence. Ils flattent les passions populaires et les préjugés aristocratiques, les orages d’en bas et les nuages d’en haut. Non seulement ils se trompent dans l’essence embrasée des choses, sur la grande vérité métaphysique dont la charpente étoilée soutient les mondes, mais ils errent aussi dans leurs songeries divinatoires.
François Brousse
Les Secrets kabbalistiques de la Bible, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1987, p. 227
Le Messie authentique proclame une éternelle vérité, Dieu, l’âme, la transmigration, le karma, la libération. Il proclame une morale éternelle, l’amour, la sagesse, la beauté, la justice.
Sa dialectique monte, à travers la thèse Être et l’antithèse Néant, jusqu’à l’absolu. Mais c’est par l’amour, l’intelligence, l’émotion esthétique, qu’il répand sa doctrine, à la fois nouvelle et traditionnelle. Il s’agit, non de tuer l’homme, mais de le transmuter, non de l’asservir, mais de le libérer, non de le contraindre mais de l’éveiller.
Le faux prophète brandit le glaive matériel, guerre ou révolution, pour vaincre le mal et il ajoute ainsi des douleurs nouvelles aux douleurs anciennes.
Le vrai prophète parle au Soi divin de la créature humaine, introduisant ainsi la lumière de la vie dans les ténèbres de la mort. Il remplace les affres de l’anéantissement par les certitudes de l’immortalité. Laissant aux fous les engins nucléaires qui détruiront le monde, le sage combat sans armes.
François Brousse
« La révélation mystérieuse du document de Constantinople » (29-04-1978) dans Revue BMP N°118, janvier 1994
On peut dire que la plupart des théories actuelles sont fondées par des faux prophètes qui, il ne faut pas l’oublier, sont simplement des prophètes incomplets.
Par exemple, certaines sectes hindouistes vous disent qu’il suffit de répéter des mantras et qu’on n’a pas besoin de Mozart, ni de Bach, ni de Beethoven, ni de Berlioz, que tous ceux-ci sont des attraits purement terrestres et qu’il faut les supprimer. Il y a, comme je vous le dis, de terribles erreurs dans tous les domaines et je crois qu’elles proviennent d’un manque de connaissance métaphysique. René Guénon, qui n’est pas totalement à dédaigner, malgré les énormes erreurs qu’il a pu commettre, avait déclaré ceci, qu’il n’existe qu’un domaine où le diable ne puisse pas poser son pied fourchu, c’est la métaphysique.
François Brousse
Commentaires sur les Proverbes de Salomon – t. II, Clamart, éd. La Licorne Ailée, 2015, p. 154
Prophétie
Les vrais sages passeront inconnus au milieu des ignorants, qui prétendront détenir la véritable science. […]
La cinquième race, dominatrice des nouveaux continents, s’achemine donc vers sa destruction. La mort des Dieux et la mort des hommes seront le résultat de sa science négative. Pollution et bombe nucléaire auront raison de la folie et de la violence des peuples.
Les vrais prophètes prêcheront l’ultime espérance, le végétarisme et la pensée d’amour. Espoir tremblant, feux follets sur les marécages du fatal. Si le feu follet ne sauve pas l’espèce humaine, il sauvera des milliers de prédestinés.
Mais les faux prophètes auront des disciples par centaines de millions. Ils diviniseront l’obéissance, la force, la mort, le néant, l’orgie. Des machines effrayantes les serviront. Ils mettront la main sur les énergies occultes de l’âme instinctive et magnétique.
Alors viendra la fin de l’humanité, dans la dernière guerre mondiale, au milieu des geysers de feu montant de la terre et des fusées thermo‑nucléaires tombant des cieux.
François Brousse
La Trinosophie de l’étoile Polaire, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1990, p. 107
Le grand message que j’apporte, c’est qu’il est impossible
d’atteindre à l’illumination sans un maître.
Le discernement spirituel nous fait distinguer les vrais maîtres des faux. Sur la terre grouille une quantité de faux messies qu’il convient, je ne dis pas d’éliminer, mais de combattre. Les faux messies sont remplis de violence et de fanatisme.
François Brousse
« Évocation du comte de Saint-Germain (Vernet-les-Bains, 01-05-1990) » dans Revue BMP N°79-80, juin-juillet 1990
Nous savons, grosso modo, que nous n’avons guère qu’une quarantaine d’années à vivre sur la Terre, après quoi ce sera la destruction complète et inévitable de l’humanité. Quand j’écris inévitable, c’est beaucoup dire. Le propre du prophète c’est d’annoncer et de prédire, mais pas de prédire d’une manière absolument fataliste. Il y a toujours moyen de s’en sortir. Pour empêcher la future guerre atomique, il suffirait de trois choses.
Premièrement, l’alimentation carnée devrait être supprimée étant donné que l’homme et la Terre forment un immense vivant. L’homme est le cerveau du globe et lorsque le cerveau dévore les muscles que forment la multitude des animaux, c’est exactement comme si l’homme était en train de se manger lui‑même. Il y aura, par conséquent, un terrible contrecoup. L’animal doit être respecté, il ne doit jamais être tué pour le plaisir ou pour la nourriture. Cette vérité était bonne jadis pour les initiés seuls. Maintenant, à la fin du Kali Yuga, il faut que tout le monde participe, les initiés ne suffisent plus. Tant qu’il y aura des carnivores sur la Terre, la nécessité inéluctable de la fin des temps se manifestera.
Une autre méthode existe, c’est la pensée d’amour. Il ne faut jamais avoir des pensées de haine, de violence, de colère, de rancœur contre qui que ce soit, car ces pensées découpent dans l’astral universel des tourbillons qui se matérialisent et, quand ils tombent sur la Terre, ils s’appellent : guerres, épidémies, tremblements de terre, révolutions, oppression de l’homme par l’homme. Nous sommes en proie à l’âme ahrimanienne. Cette force négative fait jaillir d’elle‑même, à chaque instant, des étincelles noires : ce sont des désirs de destruction. Mais nous avons notre âme solaire et notre libre arbitre qui nous permettent constamment de remplacer ces pulsions de haine par des pulsions d’amour. Chaque fois que vous avez des souhaits de destruction contre qui que ce soit, remplacez‑les volontairement par des bénédictions vers toute la Terre et vers la personne en particulier qui est le but visé de vos pensées destructrices. Si vous accomplissez ce rite de bienveillance, vous êtes déjà sur le plan de la salvation universelle.
Un troisième moyen apparaît à l’horizon. Actuellement, quarante maîtres réalisés se comptent sur toute la Terre. Notre globe contenant quatre milliards d’individus, l’équilibre se maintient naturellement, il ne sombrera pas dans le chaos. Mais étant donné la démographie de plus en plus grande, les individus violents et sauvages se multiplieront sur la face du monde plus vite que ne se multiplieront les maîtres de sagesse. Ainsi, vers l’an 2015, vous aurez, en face de dix milliards d’êtres humains, une minorité de soixante maîtres. Si on arrivait à former dix libérés de plus, nombre énorme, la Terre éviterait la première et dernière guerre atomique. Mais cette entreprise s’avère extrêmement difficile, aussi difficile que de supprimer l’alimentation carnée et les pensées de haine. Voilà néanmoins les trois moyens bénéfiques pour sauver l’humanité.
En réalité, la prophétie n’est jamais un oracle inéluctable. Ceux qui vous disent que les choses arriveront fatalement sont, je ne dirai pas de faux prophètes, mais des prophètes excessifs, outrepassant leurs droits. Les calamités peuvent ne pas survenir, mais il y a une très grande probabilité pour que les catastrophes annoncées par tous les âges se produisent actuellement.
Encore une fois, ces trois moyens – suppression de l’alimentation carnée, remplacement de la pensée de haine par la pensée d’amour et fabrication de dix grands maîtres supplémentaires – suffiraient pour faire reculer le monstre sanguinaire du massacre atomique. Mais cela réclame une accélération inouïe de l’évolution humaine. C’est d’ailleurs à quoi s’emploient quelques sages épars sur la Terre qui veulent éveiller en nous l’être divin qui sommeille.
L’union de ces trois chemins arriverait sans doute à sauver le genre humain. De toutes façons, l’humanité doit traverser de grandes périodes pour conquérir la surhumanité. Ces périodes pourront être survolées, ou bien facilement à travers les trois méthodes indiquées, ou bien dans les flammes, la guerre et la destruction, si nous continuons à suivre la pente fatale de nos effroyables erreurs.
François Brousse
L’Évangile de Philippe de Lyon, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1994, p. 254-256
Je voudrais vous parler précisément, très rapidement des caractéristiques du maître :
- Premièrement, il est inconnu dans son pays. Jésus a été connu après sa mort. Vous pouvez me citer le cas de Victor Hugo sans doute, mais bien qu’ayant été connu, il n’empêche qu’il a été chassé de son pays et qu’on a mis sa tête à prix. Évidemment c’était un gêneur comme tous les vrais prophètes. C’est la première qualité.
- La deuxième qualité du prophète c’est d’être désintéressé. Si vous avez affaire à un être qui se prétend prophète, qui est à la tête d’une puissante organisation et qui est extrêmement riche, vous pouvez être sûr que ce n’est pas un vrai. Le prophète n’a rien à voir avec l’argent. Il n’a rien à voir non plus avec le prestige social. Il est au-delà. Il y a des écoles extraordinaires qui commettent une erreur que je qualifierai de saducéenne, qui nous affirment tranquillement qu’il y a un rapport entre la puissance sociale, la richesse et le développement supérieur. […] En réalité, la richesse est incompatible avec le véritable prophète. […] Donc : première qualité du prophète : il n’est reconnu ni dans sa famille ni dans sa parenté, ni dans son pays. Deuxième qualité : il est désintéressé. Souvenez‑vous de Jésus qui allait de ville en ville, presque en mendiant son pain pourrait‑on dire, et aussi d’un certain Bouddha qui a abandonné, précisément, ses palais fastueux pour devenir un moine mendiant. Il faut au moins être détaché intérieurement. « Tu ne peux pas servir à la fois Dieu et Mammon. » C’est donc la deuxième qualité du vrai maître ou du vrai prophète.
- La troisième qualité du maître c’est qu’il est non‑violent. Vous avez actuellement un peu partout sur la Terre, des êtres qui se prétendent prophètes et qui sont violents et qui, naturellement, préconisent la violence pour exterminer les ennemis de Dieu – comme si Dieu pouvait avoir des ennemis ! Il est le Père universel, il n’est pas plus ennemi d’une étoile qu’il a créée que d’une âme qu’il a fait naître. Il est impossible que Dieu puisse avoir de la haine pour qui que ce soit. Il faut donc être non‑violent – troisième qualité. C’est terriblement difficile. Très peu le sont vraiment parce que être non‑violent c’est, en quelque sorte, se livrer en pâture à toute la violence. En réalité, le vrai prophète vous dira toujours qu’il préfère être crucifié que crucificateur, et tué que tueur. C’est d’une précision extrême.
- La quatrième qualité du prophète est d’être végétarien. Effectivement il est impossible d’être rempli d’amour universel si l’on se repaît de la souffrance d’une multitude d’êtres vivants et sensibles. Par conséquent, en dehors de quelques exceptions éclatantes, on peut dire que tout vrai prophète est obligatoirement végétarien non seulement par amour pour l’humanité, mais surtout par amour de la vie universelle. Ces quatre qualités sont déjà grandes. Il existe certains « maîtres » actuels qui, non seulement, ne sont pas végétariens, mais qui affirment qu’il est nécessaire que les êtres supérieurs se nourrissent des êtres inférieurs. Cette histoire peut aller très loin, parce qu’à ce moment‑là, on peut soutenir qu’un maître divin ou quelque extraterrestre supérieur à nous, n’a qu’à devenir cannibale, c’est‑à‑dire manger de la chair humaine ! Ce serait faire honneur aux êtres humains que de les manger ! De même certains « maîtres » déclarent qu’il faut manger du poisson car le poisson est très heureux d’être mangé par nous, étant donné qu’il monte d’un degré. J’affirme qu’il est impossible, en dehors de cas exceptionnels d’être un maître, d’être un prophète ou même simplement un étudiant de la science éternelle si l’on n’est pas végétarien. […].
- Une autre caractéristique c’est, évidemment, qu’il fait des prophéties. C’est effectivement quelque chose d’extrêmement intéressant. Il est un prophète mais un prophète relatif, c’est‑à‑dire un prophète conditionnel. Il déclare à l’univers : « Voici ce qui vous arrivera si vous ne vous transformez pas » et il donne les moyens de se transformer. Il annoncera les catastrophes, presque toujours d’ailleurs il tombe juste. Mais elles n’arriveront que si vous continuiez à être violents, à être carnivores, à avoir des pensées de destruction et à ne rechercher que la puissance et l’argent sans vous soucier du reste de l’univers. Effectivement si vous faites cela sans regarder vers l’infini, vous serez inévitablement l’objet des contrecoups de cette loi immense qui s’appelle le karma. Mais si vous changez, le karma n’a plus besoin de tomber sur vous et à ce moment‑là, le vrai prophète devient un faux prophète. C’est à quoi il aspire. Il aspire précisément à ce que les malheurs qu’il vous annonce puissent être conjurés. C’est évidemment tout à fait différent de ce que vous disent les prophètes déterministes, je pense à certains commentateurs de Nostradamus, qui annonçaient pour 1982 ou 1983 une guerre mondiale, l’arrivée des Arabes dans le midi de la France, l’invasion de l’Union soviétique, la destruction de Paris et la destruction de Genève. Tout ceci ne s’est évidemment pas passé, ce qui n’empêche pas ces faux prophètes d’avoir eu une renommée mondiale. C’est normal car à la fin du Kali Yuga, période dans laquelle nous sommes, toutes les valeurs semblent être inversées.
François Brousse
« Soirée – Poésie (Paris, 24-09-1985) » dans Revue BMP N°223-224, juin-juillet 2003
Faux maîtres
Tous les maîtres qui se prétendent maîtres et qui affirment qu’il faut détruire par la violence sont de faux maîtres, c’est bien simple, quels qu’ils soient.
Même s’ils sont capables de faire les miracles les plus sensationnels, s’ils vous déclarent qu’il faut tuer pour un plus grand bien, et qu’il faut faire souffrir pour un plus grand bien, rassurez‑vous, ce ne sont pas les envoyés de Dieu mais les envoyés des forces contraires du monde ; c’est d’ailleurs à ce point de vue qu’on le reconnaîtra.
Ceux qui prêchent la violence ne sont pas les fils de la divinité.
François Brousse
Commentaires sur l’Apocalypse de saint Jean : t. I, 2001, p. 199
Libération finale
Les vrais prophètes nous promettent la Libération finale. Ils la promettent à tous, tandis que les faux prophètes rejettent une partie, ou la quasi‑totalité de l’humanité.
Les âmes humaines, filles de Dieu, doivent revenir au palais de leur Père.
François Brousse
Revue BMP N°12, juin 1984
Messagers divins
Beaucoup de fondateurs de religion croient que leur doctrine pose la pierre suprême. L’édifice de Dieu, ayant atteint sa perfection, demeure dans une grandiose immuabilité. Ils sont les plus grands des prophètes et les derniers. Grave erreur. L’univers se renouvelle incessamment. Chaque religion dure, en moyenne, deux millénaires. D’autres messagers divins naissent le long des siècles pour dévoiler de nouveaux aspects de l’Infini.
Aucun homme, fut‑il géant, ne peut arrêter l’intarissable élan, la colombe, le torrent, la flamme de l’Esprit saint.
François Brousse
Revue BMP N°52, décembre 1987
Réponse de François Brousse à un chéla
Question : – Vous avez placé l’obéissance parmi les marques des apôtres de l’erreur. Pourquoi ? Beaucoup d’institutions réclament une obéissance absolue, de manière à briser l’égoïsme humain.
F.B. : On ne peut briser l’égoïsme que par un effort personnel. L’âme angélique doit subjuguer en nous l’âme animale. Mais quand nous livrons notre personnalité, pieds et poings liés, à une personne étrangère, nous empêchons Dieu d’éclore en nous. Dieu, c’est la force, l’amour, la sagesse, la beauté, la liberté ! Le Vrai s’impose à nous par un multiple rayonnement. Il explique l’expérience intérieure, il éclaire l’esprit déductif, il féconde l’élan sentimental, il resplendit dans l’intuition, il plonge ses racines dans le contentement des livres inspirés. Mais il récompense la recherche intrépide, personnelle, en dehors des préjugés du temps et du lieu, en dehors des voiles du mensonge ! L’obéissance aveugle dégrade l’esclave et corrompt le maître. Les vrais guides vous illuminent par la raison, l’intuition et l’amour. Leurs paroles en flèches de flamme traversent votre âme. Ils apportent la vie ardente, ils n’exigent pas l’obéissance… : –Demandez et il vous sera donné, cherchez et vous trouverez, frappez et l’on vous ouvrira (Matthieu, VII, 7). Paroles qui révèlent l’audace christique et non la soumission hiérarchique. Elles corroborent l’enseignement du Bouddha qui rejette les dogmes, les traditions, les écoles et les jougs.
Q. : – Que deviennent dans ce cas les armées et les couvents ?
F.B. : Ils deviennent ce qu’ils peuvent ! Nous nous occupons de libération intérieure, et non de transformation épidermique.
Q. : – Le cinquième signe des faux prophètes est, avez-vous dit, le carnivorisme. Qu’entendez-vous par là ? Est-ce la nourriture carnée ?
F.B. : Évidemment. Se nourrir de viande est se repaître de souffrance et de meurtre. Nous n’avons pas le droit de massacrer, souvent dans des conditions atroces, le troupeau des animaux dont l’homme est le berger naturel. C’est ce que pensaient notamment Krishna, Bouddha, Pythagore et Apollonius de Tyane, ces merveilleuses lumières de sagesse.
Q. : – Mais Jésus n’a jamais commandé le végétarisme, et c’était l’un des plus grands maîtres de l’univers !
F.B. : Il faut distinguer entre le Jésus des Évangiles canoniques, choisis par l’Église romaine dans des conditions extrêmement suspectes, et le Jésus des Évangiles apocryphes, mot qui veut dire « secret ». Le Jésus apocryphe – notamment dans L’Évangile ésotérique de saint Jean [1] – déclare que la table du démon croule sous les cadavres d’animaux et que la table de Dieu embaume de céréales, de fruits et de légumes.
Q. : – L’Église romaine a donc mutilé le vrai visage de Jésus-Christ ?
F.B. : L’Inquisition, sombre moine debout sur un fleuve de sang, l’a prouvé avec surabondance.
Q. : – Les faux prophètes, ayant comme couronne sombre, la violence, l’orgueil, les prédictions erronées, l’obéissance et le carnivorisme, les vrais prophètes portent donc sur leur front les qualités contraires ?
F.B. : Les vrais prophètes ont sur le front une couronne à cinq étoiles : l’amour, la lucidité, les prédictions vraies, la liberté et le végétarisme. Leur message rayonne de cette quintuple splendeur.
Q. : – Vous parlez, pour les faux comme pour les vrais, d’un archétype idéal, dans la pensée cosmique. Mais sur le plan terrestre ne peut-il exister des images incomplètes du prophète?
F.B. : La palette de Dieu contient une infinité de nuances. Nietzsche, par exemple, violent, carnivore, orgueilleux, mais superbement individualiste, jette un brasier de prédictions véritables. René Guénon déploie un tissu bariolé, où les prophéties brillent près des sombres illusions : il se trompe sur Krishnamurti, sur la Société théosophique, sur la Chine, mais discerne clairement le règne de la quantité. La plupart des fondateurs de secte réalisent un mélange hétéroclite de vrai et de faux, ce sont les léopards de la forêt des visions. Le voyant doit se garder de leurs séductions antithétiques.
[1] SZÉKELY Edmond, L’Évangile de Jésus-Christ par le disciple Jean, Lausanne (Suisse), Pierre Genillard éditeur, 1974
François Brousse
Entretien, Perpignan, 24 mai 1977 dans Revue BMP N°122, mai 1994, « Réponse à un chéla (3/4) » (EXTRAIT)
Deux sortes de prophètes, ceux qui enseignent l’amour, ceux qui enseignent la haine. Jésus est le type des premiers, Nietzsche le type des seconds. Suivre l’amour nous amènerait dans une merveilleuse cité faite de bonheur et d’harmonie. Suivre la haine nous jette tout droit au chaos. Quand l’Évangile condamne les faux prophètes, il vise les prophètes de la haine, les fils de Bélial. Mais l’amour triomphera fatalement, ils seront sauvés eux aussi. Après des millions de réincarnations !
François Brousse
Revue BMP N°88-89, avril-mai 1991
Hitler est un faux prophète, sur le plan symbolique et sur le plan réel.
Sur le plan symbolique, il essaya de détruire la grande morale d’amour pour lui substituer l’exaltation de la cruauté dominatrice. Une race de surhommes implacables voulait dévorer les peuples. Hitler, le flambeau de la haine, est exactement l’antithèse du Christ, le flambeau de l’amour.
Sur le plan réel, la tentative prophétique d’Hitler aboutit à de lamentables échecs. Ce pauvre halluciné déclara qu’il asservirait l’Angleterre, démembrerait la Russie, vaincrait l’Amérique, gagnerait la guerre ! On ne pouvait se tromper plus ridiculement. Mais le nazisme, cette grenouille immonde sortie de la bouche du faux prophète, fut trouvée belle par des millions d’humains ! Petitesse des fils d’Adam…
1er mai 1942
François Brousse
Commentaires sur l’Apocalypse de saint Jean, t. 1, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 2001, p. 152-153
Pour se hausser à la stature du prophète, il faut être totalement impartial. C’est‑à‑dire devenir un miroir libéré de tous désirs personnels, de toutes tendances, de toutes espérances et de toutes craintes. Il faut donc que le prophète soit le miroir de l’infini. C’est alors et alors seulement qu’il reflète la vérité. Mais il très difficile d’arriver à une telle transformation.
François Brousse
Le Livre des révélations, t. I, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1992, p. 40
On peut dire que presque tous les faux prophètes viennent avant les vrais, ils les précèdent, on les appelle les antéchrists.
Ils annoncent toujours des choses fausses mais nous savons qu’immédiatement leur ignorance choque les intelligences et fait jaillir la vérité.
Les faux prophètes sont tels parce qu’ils écoutent avant tout leurs tendances inférieures ; il est très difficile de choisir entre la voix de nos souhaits et de notre inconscient, et la voix divine. On ne peut le faire qu’à la suite d’une véritable ascèse. Le vrai prophète ne sera jamais méchant, tandis que le faux le sera toujours. Le vrai prophète vous dira que vous pouvez être sauvé et l’autre vous dira que vous serez incontestablement perdu.
De plus, le faux prophète fait toujours partie d’une religion, alors que le vrai prophète n’appartient à aucune. Il est en dehors et au‑dessus. S’il appartient à une religion, c’est à la religion universelle, la religion de l’amour et de la sagesse dont on retrouve les traces dans Platon, Pythagore, Confucius, Lao Tseu et tous les grands sages de l’humanité.
François Brousse
« Peut‑on être prophète en son pays ? »
dans Revue BMP N°155, juin 1997
AUTEL
Les faux prophètes, les faux mages
Les adorateurs de l’enfer,
Ceux qui vénèrent les images
Et flattent les trônes de fer,
Nous dédaignons les lourds hommages
Qu’ils adressent à Lucifer.
Les bois souillés de leurs ramages
Trop longuement en ont souffert.
Pour retrouver les équilibres
Les vrais poètes d’un cœur libre
Aiment le Dieu universel.
Délaissant les vaines églises
Leur altitude idéalise
La transparence des autels.
5 mai 1992
François Brousse
Le Baiser de l’archange, Clamart, Éd. la Licorne Ailée, 1993, p. 149
Vous reconnaîtrez un maître au fait qu’il est dépourvu de violence, qu’il est absolument détaché de toute chose, qu’il ne rejette en aucune manière les chemins de la beauté. Quand vous avez un être qui vous dit que l’art ou la recherche de la beauté sont des choses inférieures et inutiles, vous pouvez être sûr que vous avez affaire à un faux maître.
PLANÈTES
Les planètes descendront
Des soleils éblouissants,
Les cœurs humains sèmeront
Le parfum clair de l’encens.
L’amour au fond de sa crypte
Mêlera l’Inde à l’Égypte.
Les faux maîtres, les faux dieux
Deviendront de vrais archanges
Les astres mystérieux
Éclateront en louanges.
L’inconcevable beauté
Chantera l’infinité.
De l’atome aux galaxies
Tout être sera sauvé
D’innombrables éclaircies
En flammes seront gravées.
Et le monde, épris de feu,
Rentrera au cœur de Dieu.
31 octobre 1993
François Brousse
L’Homme aux semelles de tempête, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1995, p. 401
Le règne du Christ est fini, il est terminé ! Le règne du Christ éternel, non, c’est‑à‑dire celui du Verbe universel. Mais le personnage appelé Jésus, qui aurait vécu vers l’an 1 et qui est mort vers l’an 33, il a terminé son rôle, il n’a plus rien à faire sur la Terre. Se mettre sous sa protection, c’est aboutir à des complexités invraisemblables. Voilà pourquoi tous ceux qui sont christiques sont habituellement de faux prophètes.
Cela est facile à voir partout, à commencer par le pape qui, actuellement, vogue sur un océan d’erreurs prodigieuses, et qui confond à peu près toutes choses, qui refuse l’avortement et compare les pratiques contre la naissance des enfants au génocide fait par les nazis.
Il y a là une extraordinaire aberration ! Et pourtant, c’est un homme qui est plein de bonne volonté et qui ne demanderait pas mieux que d’aider l’humanité, mais comme il est en pleine ignorance, il ne peut pas l’aider. C’est terrible, parce que des gens, qui sont pleins de bonne volonté, mais qui sont ignorants, risquent à chaque instant de faire basculer la barque qui porte le bonheur du genre humain.
François Brousse
Entretien, Clamart, 27 août 1991, dans Revue BMP. N°166, juin 1998
Les véritables maîtres sont les génies littéraires, métaphysiques et artistiques, qui, dans des vies antérieures, ont déjà connu la conscience cosmique, et qui, volontairement, se sont réincarnés pour apporter la délivrance aux hommes sous la forme de miraculeux poèmes, de musiques exaltantes ou de peintures divines. Ce sont les véritables maîtres.
François Brousse
Revue BMP N°299, mai 2010, « La vision de Ganeshananda »
Il est évident que s’il y a des êtres enfermés dans leur fatalité, immédiatement ils attirent la fatalité extérieure, ils attirent les tyrans. Tous ceux qui se croient déterminés sont en quelque sorte les constructeurs de toutes les tyrannies.
C’est magnifique pour un tyran de croire que tout est déterminé. D’abord, lui, cela le soulage, il n’est plus responsable, il est déterminé, il est le fléau de Dieu, il est donc l’instrument divin et il est très content de l’être. Alors il multiplie les massacres autour de lui et les faux prophètes, les faux mages, les faux révélateurs l’applaudissent. Et naturellement, ils commencent par dire qu’il n’y a jamais de liberté, cela c’est le point fondamental.
Quand on commence à dire qu’il n’y a pas de liberté, on est perdu ! On est perdu sur le plan physique, on est perdu sur le plan métaphysique et on est perdu également sur le plan collectif.
François Brousse
Entretien, Clamart, 2 janvier 1993, dans Revue BMP N°186-188, mars-mai 2000
Portrait-robot du grand initié
- Il est non-violent ;
- Il est végétarien ;
- Il croit à la réincarnation et à la transmigration des âmes ;
- Il a été annoncé par un prophète ;
- Il annonce lui-même un autre prophète ;
- Autour de lui se produisent des miracles, des signes, des prodiges de toute espèce, des guérisons ;
- Il est désintéressé. Je regrette de dire que tous ceux qui demandent de l’argent pour apporter leur message ne sont pas de vrais prophètes.
François Brousse
Entretien, Clamart, 28 juill. 1989
Maharishi Mahesh
Je considère Maharishi Mahesh comme un maître étant donné que, bien qu’il manipule des millions et des milliards – j’ouvre une parenthèse en disant que le maître est absolument désintéressé […] –, dans le cas de Mahesh, tout l’argent qu’il a entre les mains, il s’en sert pour développer son mouvement et lui-même semble vivre d’une manière très ascétique : il couche sur des planches, il a un régime extrêmement sobre et végétarien. Donc sous cet angle, on peut le considérer comme un maître.
François Brousse
Conf. « Le maître et son maître », Paris, 22 nov. 1981
L’argent et la métaphysique
Il faut que l’intelligence puisse tout comprendre, avec l’impartialité la plus grande et avec le désintéressement le plus parfait.
Tous ceux qui tirent de l’argent de leurs connaissances métaphysiques ne sont évidemment pas des maîtres et ne peuvent pas être des êtres qui ont de véritables connaissances.
Par contre, ceux qui recherchent la connaissance pour le plaisir de connaître, pour le plaisir de se rapprocher de la vérité, ceux-là sont les seuls qui doivent être suivis et ce sont aussi les seuls intelligents.
François Brousse
Philosophies, Conf. « Sciences et religions », 2011, p. 356-357
Sitôt que vous voyez un être vous réclamer de l’argent pour vous donner une illumination, ne cherchez pas, c’est un faux gourou. L’illumination est donnée gratuitement ; elle n’a pas besoin d’argent.
François Brousse
Conf. « Les phases de l’illumination, Paris, 22 janv. 1991
LE JOUEUR
Malgré Paul Valéry et Anna de Noailles
Fonde l’éternité cosmique de l’esprit !
Tous les soleils suivront mes hautes funérailles
Car du rêve des faux prophètes je me ris…
Nulle force ne peut expirer tout entière
Ma pensée est l’acier subtil des univers
La transparence de la feuille a recouvert
Ceux qui veulent la royauté de la matière.
La moindre des idées ne peut être perdue
Elle subsiste au fond de la suprême essence
L’âme des fiers humains est l’énorme puissance
Devant qui le néant se suicide éperdu.
Je plains le sycophante et je plains le sceptique
La substance sans borne a comme fanatiques
Ceux qui doutent de l’astre et qui doutent de Dieu.
Mais le cœur du poète est le magique feu
Dont s’enivre là‑haut la victoire divine,
Un joueur infini brille au fond du grand jeu
Et la candeur des étoiles nous illumine.
7 mai 1994
François Brousse
Rencontre avec l’Être, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1995, p. 380