Voltiges et Vertiges – Sonnets psychédéliques

Perpignan, Imp. Labau, 1970

Avertissement

Une Constellation de Sonnets… Quel archaïsme !

J’ai voulu enfermer dans l’étui d’une perle l’infini, l’absolu, l’éternité, œuvre insensée, dans une époque où le scientisme jette autour de la terre des bombes orbitales, menace et servitude. Œuvre divine dans la sphère radiante où respire l’Olympe des idées…

Le poète cherche l’essentiel au-delà de l’éphémère, l’universel au-delà des bornes, la liberté au-delà des esclavages. Trépied vivant, il est saisi par l’ouragan des inspirations cosmiques. Il n’espère pas être compris, sauf d’une super-élite. Le troupeau des pygmées glapit cyniquement au pied du géant solitaire.

Mais il faut que, ça et là, des colonnes de marbre et d’or, érigées sur les ruines d’un monde, attestent l’impérissable sourire des Dieux.

François Brousse
Voltiges et Vertiges

 

Avertissement

Une Constellation de Sonnets… Quel archaïsme !

J’ai voulu enfermer dans l’étui d’une perle l’infini, l’absolu, l’éternité, œuvre insensée, dans une époque où le scientisme jette autour de la terre des bombes orbitales, menace et servitude. Œuvre divine dans la sphère radiante où respire l’Olympe des idées…

Le poète cherche l’essentiel au-delà de l’éphémère, l’universel au-delà des bornes, la liberté au-delà des esclavages. Trépied vivant, il est saisi par l’ouragan des inspirations cosmiques. Il n’espère pas être compris, sauf d’une super-élite. Le troupeau des pygmées glapit cyniquement au pied du géant solitaire.

Mais il faut que, ça et là, des colonnes de marbre et d’or, érigées sur les ruines d’un monde, attestent l’impérissable sourire des Dieux.

François Brousse
Voltiges et Vertiges

Article de presse

« VOLTIGES ET VERTIGES » OU LE « NOUVEAU GOETHE »

L’Indépendant, Perpignan, 9 octobre 1970

Extrait

[…] François Brousse réalise le programme de Schiller :

« Il faut deux choses au poète et à l’artiste : qu’il s’élève au-dessus de la réalité et qu’il reste dans le domaine des sens. »

 Synthèse admirable que pétrissent âprement les suprêmes intelligences. Tout en me promenant sous l’étincellement du ciel nocturne, je pensais que Voltiges et vertiges, ce soleil bleu de l’âme, était comme l’étoile Véga de la Lyre, dont le rayonnement azuréen dépasse l’été pour envahir l’éternité.

 Fontvieille‑de‑Provence, 20 septembre 1970

René Espeut

« Voltiges et vertiges » de François Brousse

Le livre de poèmes de François Brousse, récemment sorti des presses de l’Imprimerie Labau de Perpignan, sous le ti­tre Voltiges et Vertiges vient-il à son heure ?

Devant le mou­vement que des jeunes tentent en vue d’une rénovation de la poésie – certes souhaitable dans un monde trop positif – mais avec des œuvres dont la valeur est des plus contestables, on se­rait tenté de le croire.

C’est, en effet, avec un inté­rêt jamais relâché que le lecteur écoute, dans les quelque soixante-dix sonnets composant le livre, répartis en plusieurs titres évo­cateurs de sa culture et de son inspiration, la pensée à la fois curieuse et profonde de l’auteur. Foin des vers libres – et par­fois libertins – de ces jeunes auteurs s’imaginant qu’on doit pour se démontrer et paraître novateurs faire table rase du pesé littéraire et poétique qui valut à la France, au siècle der­nier notamment, un rayonne­ment universel.

Les vers de François Brousse sont, en effet, bien venus et construits avec aisance : on sent le poète-né. Leur forme en est généralement classique et leur inspiration donne à penser que l’auteur dont la grande culture se devine à travers son œuvre n’est pas insensible au charme, ainsi qu’au rythme, des roman­tiques.

De l’ensemble des poèmes que François Brousse nomme d’une formule imagée « une constella­tion de sonnets »,  il est évidemment difficile de faire un choix, le lecteur devant éprouver à les lire un égal plaisir.

Personnelle­ment, cependant, mes préféren­ces iraient à certains sonnets aussi heureux dans leur inspira­tion que dans leur facture gla­nés dans les diverses rubriques de l’ouvrage, passionnante fres­que des événements de l’âme, du cœur, voire de l’histoire et de la science : Soirée, Couchant, Le Silence, Mon pays, La photogra­phie, Eva, Nuit sur la plage, Un baiser, La Forêt des visions, L’excommunié, Montségur, À Shakespeare… Sonnets d’amour à Victor Hugo, Le retour de l’Ai­gle, La coupe, Danse sur la Lune, etc.

Mais que le lecteur, s’il a en ouvrant l’ouvrage, le regard atti­ré par son sous-titre « Sonnets Psychédéliques », se rassure. Il n’y a dans les poèmes de Fran­çois Brousse aucun relent de drogue, mais seulement une « connexion » directe entre le sens et l’âme sans passer par le raisonnement, ce qui explique­rait à nos yeux le terme retenu par l’auteur.

Voilà peut-être en dehors d’un talent réel et incon­testable, le vrai caractère et l’originalité de la poésie de Fran­çois Brousse, assuré d’être com­pris par tous ceux, et ils sont nombreux, qui aiment encore… le langage des dieux !

H. B.

 L’Indépendant, Perpignan, lundi 3 août 1970, p. 5