Les Visiteurs des millénaires – Le Comte de Saint-Germain

Clamart, 2e éd. La Licorne Ailée, 1990 – 9 euros

Chap. I – L’INSOLITE RENCONTRE

L’insolite rencontre eut lieu, le 14 avril 1966, sur la route qui va de Vernet‑les‑Bains, ce paradis des Pyrénées, à ­Casteil, aimable village riant sous sa couronne de pommes blanches ou vermeilles.

Je marchais nonchalamment à l’ombre des platanes balancés par la brise, tandis que le printemps rayonnait dans un ciel d’inaltérable azur.

Mes pensées flottaient confusément, avec un agréable désordre. Quelques vers de Hugo, quelques paroles de Ramakrishna, quelques souvenirs de promenades au bord des mers, quelques aspirations vers le Parfait… Des par­fums caressaient par intervalles mes narines. J’étais bien, en harmonie avec moi‑même, avec l’univers, et avec ce suprême mystère que, faute d’un nom plus grand, nous appelons Dieu. La route se livrait aux plaisirs du désert, ne connaissant ni piétons, hors moi, ni voiture. J’arrivai à la hauteur d’une sente qui conduit vers l’hôtel Alexandra, lorsque mon attention fut brusquement sollicitée.

Un homme dans la force de l’âge cheminait sous le dais vaste des feuillages. Il avait ce front haut et large qui signe fréquemment les esprits supérieurs. Ses yeux d’un bleu gris pailleté de vert dardaient un regard extraordinaire, où se mêlaient puissance et intelligence. Malgré sa taille moyen­ne, il paraissait gigantesque. Des vêtements clairs, de coupe moderne, lui donnaient une certaine allure d’hiérophante. Mon attente, aiguisée, remarqua le long collier d’or, que terminait une croix d’or portant à l’embranchement trois roses ciselées. Deux bagues brillaient à ses mains, d’une finesse aristocratique. L’annulaire droit arborait un chaton rouge, un rubis flambant. L’annulaire gauche montrait un chaton bleu, un saphir céleste.

Avais‑je affaire à un charlatan, à un illuminé, à un maître ?

Indécis, je saluai d’un mouvement de tête l’homme énigmatique. Il me rendit mon salut avec un étrange souri­re, puis, s’approchant il dit d’une voix nette :

– Vous avez eu raison de prophétiser la chute du général De Gaulle pour l’année fatidique 1969.

Un peu surpris, je répondis du tac au tac :

Je suis heureux de constater que ma prédiction est allée jusqu’à vos oreilles. En effet, j’ai annoncé la chute du Général dans mon livre Les Clés de Nostradamus, paru en 1965, Éditions Sources Vives. C’est la conclusion normale du cycle de onze ans, qui marque les pas des grands autoritaires français, Napoléon Ier, Napoléon III, De Gaulle. Un même rythme fulgure dans les destinées d’Hitler, de Mussolini et de Staline… Mais puis‑je vous demander votre nom ?

– Le comte de Phénix !

Un souvenir cria dans ma mémoire : le comte de Phénix est l’autre appellation du comte de Saint‑Germain, l’alchimiste royal, l’immortel Rose‑Croix.

Je vivais en pleine fantasmagorie… En tout cas, le per­sonnage debout devant moi s’auréolait d’un magnétisme exceptionnel. Mage ou halluciné, il dépassait le niveau des hommes ordinaires. Aigle ou chat‑huant, il volait plus haut que les oiseaux de basse‑cour.

Je l’interrogeais longuement et il me répondit avec une politesse élégante, qui sentait son dix‑huitième siècle.

Nous restâmes deux heures à parler de choses exubé­rantes en prodiges et miracles, tandis que l’azur du ciel s’as­sombrissait tendrement. Quand, dans les bleus presque noirs, les premières étoiles étincelèrent, il me salua de la main, et s’éloigna d’un pas à la fois puissant et souple. Il disparut derrière le coude que fait la route à cet endroit.

Frappé de stupeur, je demeurai un instant immobile. Puis je m’élançai, contournant avec rapidité la voie ombra­gée de feuillages frémissants. Mais tout était désert. Pas une silhouette humaine. Et la brise fraîche souffla sur ma tête, roulant en elle des questions insolubles.

Ce livre relate le souvenir d’un entretien extraordinai­re, extra‑terrrestre peut‑être, et je l’ai divisé en trois cas­settes : métaphysique, prédictions, méthodes. Il mérite que l’on se penche sur ses bijoux.

François Brousse

Les Visiteurs des millénaires – Le Comte de Saint-Germain, 1990, p. 7-9

 

Chap. I – L’INSOLITE RENCONTRE

L’insolite rencontre eut lieu, le 14 avril 1966, sur la route qui va de Vernet‑les‑Bains, ce paradis des Pyrénées, à ­Casteil, aimable village riant sous sa couronne de pommes blanches ou vermeilles.

Je marchais nonchalamment à l’ombre des platanes balancés par la brise, tandis que le printemps rayonnait dans un ciel d’inaltérable azur.

Mes pensées flottaient confusément, avec un agréable désordre. Quelques vers de Hugo, quelques paroles de Ramakrishna, quelques souvenirs de promenades au bord des mers, quelques aspirations vers le Parfait… Des par­fums caressaient par intervalles mes narines. J’étais bien, en harmonie avec moi‑même, avec l’univers, et avec ce suprême mystère que, faute d’un nom plus grand, nous appelons Dieu. La route se livrait aux plaisirs du désert, ne connaissant ni piétons, hors moi, ni voiture. J’arrivai à la hauteur d’une sente qui conduit vers l’hôtel Alexandra, lorsque mon attention fut brusquement sollicitée.

Un homme dans la force de l’âge cheminait sous le dais vaste des feuillages. Il avait ce front haut et large qui signe fréquemment les esprits supérieurs. Ses yeux d’un bleu gris pailleté de vert dardaient un regard extraordinaire, où se mêlaient puissance et intelligence. Malgré sa taille moyen­ne, il paraissait gigantesque. Des vêtements clairs, de coupe moderne, lui donnaient une certaine allure d’hiérophante. Mon attente, aiguisée, remarqua le long collier d’or, que terminait une croix d’or portant à l’embranchement trois roses ciselées. Deux bagues brillaient à ses mains, d’une finesse aristocratique. L’annulaire droit arborait un chaton rouge, un rubis flambant. L’annulaire gauche montrait un chaton bleu, un saphir céleste.

Avais‑je affaire à un charlatan, à un illuminé, à un maître ?

Indécis, je saluai d’un mouvement de tête l’homme énigmatique. Il me rendit mon salut avec un étrange souri­re, puis, s’approchant il dit d’une voix nette :

– Vous avez eu raison de prophétiser la chute du général De Gaulle pour l’année fatidique 1969.

Un peu surpris, je répondis du tac au tac :

Je suis heureux de constater que ma prédiction est allée jusqu’à vos oreilles. En effet, j’ai annoncé la chute du Général dans mon livre Les Clés de Nostradamus, paru en 1965, Éditions Sources Vives. C’est la conclusion normale du cycle de onze ans, qui marque les pas des grands autoritaires français, Napoléon Ier, Napoléon III, De Gaulle. Un même rythme fulgure dans les destinées d’Hitler, de Mussolini et de Staline… Mais puis‑je vous demander votre nom ?

– Le comte de Phénix !

Un souvenir cria dans ma mémoire : le comte de Phénix est l’autre appellation du comte de Saint‑Germain, l’alchimiste royal, l’immortel Rose‑Croix.

Je vivais en pleine fantasmagorie… En tout cas, le per­sonnage debout devant moi s’auréolait d’un magnétisme exceptionnel. Mage ou halluciné, il dépassait le niveau des hommes ordinaires. Aigle ou chat‑huant, il volait plus haut que les oiseaux de basse‑cour.

Je l’interrogeais longuement et il me répondit avec une politesse élégante, qui sentait son dix‑huitième siècle.

Nous restâmes deux heures à parler de choses exubé­rantes en prodiges et miracles, tandis que l’azur du ciel s’as­sombrissait tendrement. Quand, dans les bleus presque noirs, les premières étoiles étincelèrent, il me salua de la main, et s’éloigna d’un pas à la fois puissant et souple. Il disparut derrière le coude que fait la route à cet endroit.

Frappé de stupeur, je demeurai un instant immobile. Puis je m’élançai, contournant avec rapidité la voie ombra­gée de feuillages frémissants. Mais tout était désert. Pas une silhouette humaine. Et la brise fraîche souffla sur ma tête, roulant en elle des questions insolubles.

Ce livre relate le souvenir d’un entretien extraordinai­re, extra‑terrrestre peut‑être, et je l’ai divisé en trois cas­settes : métaphysique, prédictions, méthodes. Il mérite que l’on se penche sur ses bijoux.

François Brousse

Les Visiteurs des millénaires – Le Comte de Saint-Germain, 1990, p. 7-9

Table des matières

Les visiteurs des millénaires – Le Comte de Saint-Germain (1990)

 

I – L’Insolite Rencontre …………………………………………. 7

II – De l’Être Suprême aux Maîtres …………………………. 11

III – Les Voyages et les Visions du Phénix ………………. 13

IV – La Couronne des Mages ………………………………… 15

V – Révélations Scientifiques ………………………………… 17

VI – Les Points-Rayonnements ………………………………. 19

VII – Méthode des quatre Voiles déchirés ……………….. 21

VIII – L’eau-Lumière …………………………………………… 23

IX – Les Trois Faces de Dieu …………………………………. 25

X – Les Cornes de Rubis, de Saphir et d’Or …………….. 27

XI – Les Cornes d’Émeraude et d’Améthyste …………… 29

XII – La Bibliomancie Sacrée ………………………………… 32

XIII – À propos du Comte de Saint‑Germain ……………. 35

XIV – Un sonnet de révélations ……………………………… 53

XV – Le Mage, la Reine et le Ministre …………………….. 59

XVI – Le Collier Magique des Noms ………………………. 65

XVII – Le Testament du Comte immortel ………………… 71

XVIII – Saint‑Noël ………………………………………………. 91

XIX – Les Révélations du Comte immortel …………….. 103