Le Livre des révélations, t. II

Conférence, Prades, 19 nov. 1979 (Extrait)
[…] Je vais vous donner l’horoscope de la Terre. Il est très simple. D’abord, Gê appartient au signe de la Vierge avec un ascendant Scorpion. Dans toutes les théologies anciennes, la Terre est considérée comme une mère et, souvent, comme une Vierge‑Mère. Elle porte des noms multiples : Déméter, Cérès, Coré, Ishtar, Mout, Dolma, Kâlî, Holda… Tous ces termes rappellent à la fois la virginité et la maternité. Notre planète se manifeste donc sous le signe de la Vierge, lequel est dominé par la planète Mercure. Il nous donne l’intelligence, puissance duelle et contradictoire. D’une part, la pensée transcendantale, qui aboutit à la haute métaphysique, respire sous le signe d’Hermès. Magnifique, puissante, triomphale, elle connaît les secrets essentiels du cosmos. […]. La sagesse d’Hermès, c’est la raison plus l’intuition. La dialectique, dépourvue d’intuition, prend un inquiétant visage. Elle se perd dans la recherche d’une vérité froide, ignorant les échos d’ordre moral. La fleur empoisonnée de Mercure, c’est la science inférieure, inhumaine, qui ne connaît ni le bien ni le mal. Cette neutralité apparente se traduit par des résultats effroyables comme la vivisection. Chaque année, 80 millions d’animaux sont massacrés, rien  qu’en Europe, au nom d’une science destructrice et féroce. Elle qui se prétend hors du bien et du mal est, en réalité, enfoncée dans un mal terrifiant. […] La conséquence de cet axiome nous mène sur les chemins de la pollution et des bombes nucléaires qui, amassées dans des arsenaux lointains, menacent les vivants d’une destruction totale. Voilà, à grands traits, l’horoscope de la Terre.

Les catastrophes que j’évoque pour le futur se sont déjà réalisées dans un passé aboli. La Terre pourrait, après tout, suivre la voie d Hermès au lieu d’arpenter celle du Mercure terrestre.

François Brousse
Le Livre des révélations, t. II, p. 79-80

Extrait
La prophétie a ceci de particulier qu’elle est niée par les uns, exaltée par les autres et, d’une manière générale, incomprise par tous.

Ceux qui la nient sont d’une trempe bizarre. On y dénombre surtout les déterministes. Or, les déterministes devraient précisément affirmer son existence. Si l’univers est entièrement déterminé, tous les événements du futur sont inscrits en lettres de flamme sur les pages de l’Invisible. Par conséquent, il n’est pas impossible qu’un être doué d’une intuition transcendantale puisse lire ces pages merveilleuses où sont écrits les grands phénomènes qui nous attendent. […]

La deuxième théorie est également incohérente. Elle se fonde sur l’idée que Dieu connaît le caprice et le favoritisme. Ils admettent que la Bible contient des prophéties, attendu que Dieu est seul capable de voir l’avenir et seul capable de le révéler à ses élus. Qui sont ces élus ? Naturellement, les prophètes de l’Ancien et du Nouveau Testament, et puis, par-­ci, par‑là, quelques saints dans la lignée étroite du catholicisme traditionnel. Ils admettent, mais de manière étriquée, l’esprit de prophétie. Cette doctrine est également incomplète, limitée, mutilante. En effet, si Dieu existe, Il est éternel, infini, universel et, par conséquent, son Verbe créateur doit s’étendre sur toute la Terre.

Certains Pères de l’Église le comprenaient fort bien. Ils suivirent les traces enflammées de Platon. Le haut philosophe avait dit qu’il existe une ivresse divine, l’ivresse de l’illumination prophétique, provenant d’Hélios‑Apollon. Il se confond avec le Verbe cosmique dont le souffle brille dans tous les soleils de toutes les galaxies.

François Brousse
Le Livre des révélations, t. I, p. 120-121