L’Abeille de Misraïm

Chap. XXX – La Grande Pyramide (Extrait)

[…] Bélion, professeur officiel d’Égyptologie, matérialiste à l’in­dulgent scepticisme, avait senti voler en éclats, sous les coups de la momie, les convictions cristallisées depuis son enfance. Aussi, flairait‑il dans la grande Pyramide un relent d’occultisme. Il se plongea alors dans un océan de livres étrangers, en marge du savoir breveté et de la science convenable, dans les Davidson, les Piazzi Smith, les Norton Edgar, les Ralston Skinner et, sur­tout, l’effarante théosophe Blavatsky, dont la Doctrine Secrète, s’érige comme une pyramide de pensée.

Il était là, cette nuit, dans le silence obscur, pour essayer, face à face avec la montagne humaine, de lui arracher son secret. Par moment sa main tâtait une marche de ce prodigieux escalier qui montait dans le mystère et l’infini.

D’abord, la Grande Pyramide était‑elle un simple tombeau ? Un entassement de pierre pour cacher le cadavre d’un despote ? Le caprice tyrannique de Khéops, exécuté, par la sueur et les pleurs de cent mille hommes ?

Bélion pensait qu’une thèse aussi étroite contenait seulement une molécule de vérité. La Grande Pyramide a‑t‑elle renfermé la momie d’un pharaon ? Les cathédrales renferment des tom­beaux d’évêques ; pourtant elles n’ont pas été bâties pour ce modeste usage ! Poursuivant sa comparaison, se basant sur l’ana­logie de l’esprit humain à toutes les époques, Bélion imaginait que la Pyramide était, non seulement le sépulcre d’un pharaon, mais encore un Temple en l’honneur des Dieux égyptiens.

François Brousse
L’Abeille de Misraïm

Chap. XXX – La Grande Pyramide (Extrait)

[…] Bélion, professeur officiel d’Égyptologie, matérialiste à l’in­dulgent scepticisme, avait senti voler en éclats, sous les coups de la momie, les convictions cristallisées depuis son enfance. Aussi, flairait‑il dans la grande Pyramide un relent d’occultisme. Il se plongea alors dans un océan de livres étrangers, en marge du savoir breveté et de la science convenable, dans les Davidson, les Piazzi Smith, les Norton Edgar, les Ralston Skinner et, sur­tout, l’effarante théosophe Blavatsky, dont la Doctrine Secrète, s’érige comme une pyramide de pensée.

Il était là, cette nuit, dans le silence obscur, pour essayer, face à face avec la montagne humaine, de lui arracher son secret. Par moment sa main tâtait une marche de ce prodigieux escalier qui montait dans le mystère et l’infini.

D’abord, la Grande Pyramide était‑elle un simple tombeau ? Un entassement de pierre pour cacher le cadavre d’un despote ? Le caprice tyrannique de Khéops, exécuté, par la sueur et les pleurs de cent mille hommes ?

Bélion pensait qu’une thèse aussi étroite contenait seulement une molécule de vérité. La Grande Pyramide a‑t‑elle renfermé la momie d’un pharaon ? Les cathédrales renferment des tom­beaux d’évêques ; pourtant elles n’ont pas été bâties pour ce modeste usage ! Poursuivant sa comparaison, se basant sur l’ana­logie de l’esprit humain à toutes les époques, Bélion imaginait que la Pyramide était, non seulement le sépulcre d’un pharaon, mais encore un Temple en l’honneur des Dieux égyptiens.

François Brousse
L’Abeille de Misraïm