Péhadrita parmi les étoiles

Clamart, 2e éd., La Licorne Ailée, 2013 – 12 euros

ROMAN FANTASTIQUE

Chap. I – Égarée dans l’espace (Extrait)

La planète Myrrha, grande comme deux lunes, tourne sur elle‑même en vingt heures, et autour des soleils colorés, en deux cents jours. C’est pourquoi les Myrrhaens disent qu’elle a été faite par l’aspect féminin du Maître Suprême, par la Gloire Divine dont le nombre est « 2 ».

Quelle géométrie merveilleuse rythme les mouve­ments de Myrrha, monde formé de substance blanche, à peine plus tangible que la fumée ?

Des forêts de fleurs géantes et transparentes, qui ondulent comme les vagues de la mer, tendent leurs innombrables corolles vers les cinq soleils aux feux multicolores. Le grand astre central brille d’une intense lumière d’azur, et entraîne dans sa rotation quatre soleils plus petits, l’un doré, l’autre pourpre, le troisième rose, et le dernier d’un violet profond.

Suivant leurs courses, une féerie toujours nouvelle de couleurs enveloppe Myrrha. Dans l’atmosphère d’un air exquisement subtil flottent les Myrrhaens. Les cinq soleils ont peint leur forme délicieuse. Imaginez une tête de femme, d’un bleu ciel, avec un seul œil immense dont le violet flambe au milieu du front, sous la cheve­lure fulgurante d’or. Du cou sortent cinq longs tenta­cules fluides, rose tendre, terminés par des pointes rouge vif. Tout cela se meut dans l’air, au gré d’un caprice qui utilise les courants magnétiques de Myrrha.

Les créatures sans sexe de ce globe bizarre se repro­duisent par le baiser et le regard sous l’enchevêtrement des chevelures et des tentacules. Un éclair bleuâtre jail­lit quand s’éloignent bouches et yeux, éclair qui prend forme, devient un bébé Myrrhaen dansant dans le vide. Au bout de vingt jours, le bébé atteint le stade adulte, qu’il conservera deux mille ans. Puis la mort le dissout comme un nuage, et sème les molécules de son corps dans les courants universels. Plus doux qu’un sommeil, le trépas couronne dignement leur existence enchantée.

Or donc, par une belle aurore bleuâtre naquit Péha­drita, myrrhaen ou myrrhaenne, comme il vous plaira.

François Brousse
Péhadrita parmi les étoiles

ROMAN FANTASTIQUE

Chap. I – Égarée dans l’espace (Extrait)

La planète Myrrha, grande comme deux lunes, tourne sur elle‑même en vingt heures, et autour des soleils colorés, en deux cents jours. C’est pourquoi les Myrrhaens disent qu’elle a été faite par l’aspect féminin du Maître Suprême, par la Gloire Divine dont le nombre est « 2 ».

Quelle géométrie merveilleuse rythme les mouve­ments de Myrrha, monde formé de substance blanche, à peine plus tangible que la fumée ?

Des forêts de fleurs géantes et transparentes, qui ondulent comme les vagues de la mer, tendent leurs innombrables corolles vers les cinq soleils aux feux multicolores. Le grand astre central brille d’une intense lumière d’azur, et entraîne dans sa rotation quatre soleils plus petits, l’un doré, l’autre pourpre, le troisième rose, et le dernier d’un violet profond.

Suivant leurs courses, une féerie toujours nouvelle de couleurs enveloppe Myrrha. Dans l’atmosphère d’un air exquisement subtil flottent les Myrrhaens. Les cinq soleils ont peint leur forme délicieuse. Imaginez une tête de femme, d’un bleu ciel, avec un seul œil immense dont le violet flambe au milieu du front, sous la cheve­lure fulgurante d’or. Du cou sortent cinq longs tenta­cules fluides, rose tendre, terminés par des pointes rouge vif. Tout cela se meut dans l’air, au gré d’un caprice qui utilise les courants magnétiques de Myrrha.

Les créatures sans sexe de ce globe bizarre se repro­duisent par le baiser et le regard sous l’enchevêtrement des chevelures et des tentacules. Un éclair bleuâtre jail­lit quand s’éloignent bouches et yeux, éclair qui prend forme, devient un bébé Myrrhaen dansant dans le vide. Au bout de vingt jours, le bébé atteint le stade adulte, qu’il conservera deux mille ans. Puis la mort le dissout comme un nuage, et sème les molécules de son corps dans les courants universels. Plus doux qu’un sommeil, le trépas couronne dignement leur existence enchantée.

Or donc, par une belle aurore bleuâtre naquit Péha­drita, myrrhaen ou myrrhaenne, comme il vous plaira.

François Brousse
Péhadrita parmi les étoiles