François Brousse le poète aux cent visages

de René Espeut

Perpignan, Imp. Labau,, 1954

Extrait

Le poète François Brousse, né le 7 mai 1913, sous le soleil du Roussillon, se présente à nous avec une abondante brassée d’œuvres. Il débuta par un coup de maître, Le Poème de la Terre, série de trente-cinq sonnets dédiés « À la Science Secrète, Isis an triple voile illuminé de constellations ». Ce thème, sur les destinées du globe, excita l’enthousiasme de Frédéric Saisset.

Puis vinrent Les Chants dans le Ciel, que le critique Albert Janicot égala aux plus beaux vers d’Edmond Rostand ; À l’Ombre de l’Antéchrist, pièces pleines du reflet des guerres, « épopée moderne » si l’on en croit Raymond Cahisa.

L’élan du poète prend alors une direction tout à fait inédite, et c’est La Tour de Cristal, d’une inspiration oni­rique, « dont les pages [Pierre Fontdame] réussissent à découvrir les abîmes des songes épouvantant les hommes de toute éternité », « palpitation mystique du monde s’éva­dant, à travers un enfantement douloureux, des profon­deurs de l’abîme pour atteindre à la lumière, à l’univer­selle vérité, tel est le sens caché que – d’après Gabriel Blanc – François Brousse, prophète, nous révèle dans ses poèmes ».

Un autre jet nous donne Le Rythme d’or que Jean Rousselot a trouvé romantique et pythagoricien, et dans lequel il décèle la griffe d’un « vrai poète ».

« Poésie ima­ginative à souhait, aux riches sonorités », au jugement de Paul‑Bernard Lupon qui ajoute : « Le rythme d’or est à la portée de François Brousse, pour ne pas affirmer à sa mesure », et Jean Vidal opine : « Sur le terrain de la forme, l’auteur démontre beaucoup d’aisance, même lors­qu’il rencontre Victor Hugo ».

Rama aux yeux de Lotus Bleu, qui sera l’enfant chéri de François Brousse parce que né de ses chaudes admira­tions pour l’Inde, célébrera les amours des dieux et leur quête de l’absolu. […]

Mais le chef-d’œuvre de François Brousse reste son tout dernier recueil, Les Pèlerins de la Nuit, où il tâche de retrouver, dans la Quatrième Dimension, le flux des éner­gies éternelles et divines. Charles‑Henry Reymont évoque, à ce propos, le souvenir du poète mystique Novalis. Pierre Cusin place cet ouvrage parmi les classiques de la littérature Zen. Henri Aragon parle de « l’incantation d’un Verbe qui suggère l’invisible dans ses plus lointaines concordances ».

 

Antoine Orliac déclare : « Comme dans les cosmogonies orientales, l’ombre le dispute à la lumière à travers des prétextes imprévus, des magies évocatrices, des ultra visions rapides, des symphonies stellaires où évolue l’étoile Figurine, douce-amère ballerine de l’espace. »

Robert Amadou, le Grand Occultiste, conclut ainsi : « François Brousse est un kabbaliste ; il est le poète de la Kabbale et je ne suis pas sûr que la marche de son intuition, sa résonance entière aux harmonies cachées, sa participation des secrètes analogies, ne retrouvent pas plus sûrement, selon leur méthode même, les illumi­nations des premiers sages. »

Ce panorama critique se couronne de nombreuses émis­sions radiophoniques, parmi lesquelles se détachent notam­ment deux royaux fleurons : une interview remarquable du poète par Hélène André et une allocution admirable du célèbre écrivain Maurice Chauvet, sur les antennes de la Radiodiffusion nationale.

René Espeut
François Brousse le poète aux cent visages, p. 7-9

Extrait

Le poète François Brousse, né le 7 mai 1913, sous le soleil du Roussillon, se présente à nous avec une abondante brassée d’œuvres. Il débuta par un coup de maître, Le Poème de la Terre, série de trente-cinq sonnets dédiés « À la Science Secrète, Isis an triple voile illuminé de constellations ». Ce thème, sur les destinées du globe, excita l’enthousiasme de Frédéric Saisset.

Puis vinrent Les Chants dans le Ciel, que le critique Albert Janicot égala aux plus beaux vers d’Edmond Rostand ; À l’Ombre de l’Antéchrist, pièces pleines du reflet des guerres, « épopée moderne » si l’on en croit Raymond Cahisa.

L’élan du poète prend alors une direction tout à fait inédite, et c’est La Tour de Cristal, d’une inspiration oni­rique, « dont les pages [Pierre Fontdame] réussissent à découvrir les abîmes des songes épouvantant les hommes de toute éternité », « palpitation mystique du monde s’éva­dant, à travers un enfantement douloureux, des profon­deurs de l’abîme pour atteindre à la lumière, à l’univer­selle vérité, tel est le sens caché que – d’après Gabriel Blanc – François Brousse, prophète, nous révèle dans ses poèmes ».

Un autre jet nous donne Le Rythme d’or que Jean Rousselot a trouvé romantique et pythagoricien, et dans lequel il décèle la griffe d’un « vrai poète ».

« Poésie ima­ginative à souhait, aux riches sonorités », au jugement de Paul‑Bernard Lupon qui ajoute : « Le rythme d’or est à la portée de François Brousse, pour ne pas affirmer à sa mesure », et Jean Vidal opine : « Sur le terrain de la forme, l’auteur démontre beaucoup d’aisance, même lors­qu’il rencontre Victor Hugo ».

Rama aux yeux de Lotus Bleu, qui sera l’enfant chéri de François Brousse parce que né de ses chaudes admira­tions pour l’Inde, célébrera les amours des dieux et leur quête de l’absolu. […]

Mais le chef-d’œuvre de François Brousse reste son tout dernier recueil, Les Pèlerins de la Nuit, où il tâche de retrouver, dans la Quatrième Dimension, le flux des éner­gies éternelles et divines. Charles‑Henry Reymont évoque, à ce propos, le souvenir du poète mystique Novalis. Pierre Cusin place cet ouvrage parmi les classiques de la littérature Zen. Henri Aragon parle de « l’incantation d’un Verbe qui suggère l’invisible dans ses plus lointaines concordances ».

Antoine Orliac déclare : « Comme dans les cosmogonies orientales, l’ombre le dispute à la lumière à travers des prétextes imprévus, des magies évocatrices, des ultra visions rapides, des symphonies stellaires où évolue l’étoile Figurine, douce-amère ballerine de l’espace. »

Robert Amadou, le Grand Occultiste, conclut ainsi : « François Brousse est un kabbaliste ; il est le poète de la Kabbale et je ne suis pas sûr que la marche de son intuition, sa résonance entière aux harmonies cachées, sa participation des secrètes analogies, ne retrouvent pas plus sûrement, selon leur méthode même, les illumi­nations des premiers sages. »

Ce panorama critique se couronne de nombreuses émis­sions radiophoniques, parmi lesquelles se détachent notam­ment deux royaux fleurons : une interview remarquable du poète par Hélène André et une allocution admirable du célèbre écrivain Maurice Chauvet, sur les antennes de la Radiodiffusion nationale.

René Espeut
François Brousse le poète aux cent visages, p. 7-9

Articles – Revues et presse

 

Revue Madeloc

Ce n’était pas tâche aisée de présenter un poète aussi divers que François Brousse dont l’œuvre évocatrice des vieilles magies, dépasse le thème de la simple poésie pour se rattacher aux rythmes éternels.

Une telle œuvre forcément ne s’adresse pas au vulgaire ; il est indispensable si on veut la comprendre d’être initié.

Dans une élégante plaquette sortie des presses de l’imprimerie Labau, René Espeut qui professe pour le poète la plus vive admiration nous donne la clef de ces mystérieux arcanes.

Gabriel Blanc
Revue Madeloc, Perpignan, N°27, août 1954 

Revue Tramontane

L’admiration de René Espeut pour l’œuvre de François Brousse s’exprime passionnément dans une plaquette consacrée à ce « poète aux cent visages ». L’œuvre poétique déjà abondante du Roussillonnais François BROUSSE est évoquée à travers les citations élogieuses qu’ont suscitées chacun de ses livres : Le Poème de la Terre, Les Chants dans le ciel, La Tour de cristal, Le Rythme d’or, Rama aux yeux de lotus bleu, Les Pèlerins de la nuit.

Le poète épique, le poète lyrique, le poète mystique sont successivement présentés et des citations de strophes ou de poèmes adéquats accompagnent les appréciations de l’exégète désireux de transmettre son enthousiasme.

Selon lui, « la poésie broussienne ruisselle constamment sur les vapeurs de flamme d’un ésotérisme transcendé » et voici le jugement qui, sans intention d’hyperbole, constitue la conclusion de son étude :

« François Brousse compte parmi les titans de la poésie mondiale… La postérité le mettra à sa véritable place, là-haut, près de Dante, de Shakespeare et de Hugo. »

Au demeurant, cette véhémence dans l’admiration est infiniment sympathique.

Une brillante causerie radiodiffusée, intitulée « François Brousse, l’Alchimiste du Rêve », consacrée au dernier livre du poète, accompagne l’étude qui exalte l’œuvre complète.

Revue Tramontane, N°370 – juillet & août 1954, p. 229

Article de J. D 

Journal L’Indépendant

Dans une plaquette d’une vingtaine de pages, René Espeut analyse l’œuvre poétique de François Brousse « Le poète aux cent visages ». Son enthousiasme s’exprime avec fougue en des termes dont la vigueur admirative pourrait paraître excessive si on ne savait que René Espeut ne s’embarrasse d’aucune contingence lorsqu’il s’agit de donner libre cours à l’expression passionnée de ce qu’il aime.

Cela ne veut pu dire que l’œuvre de François Brousse ne mérite pas l’éloge de son ami ; mais il est justement assez rare qu’un ami prodigue avec tant de sincérité le bien qu’il pense de celui qu’il veut faire connaître.

René Espeut, après avoir cité les critiques particulièrement élogieuses que ses oeuvres déjà nombreuses ont values à François Brousse présente le poète épique, le poète lyrique, le poète mystique. Il appuie ses appréciations de citations bien choisies, rapproche le poète des plus grands que l’histoire de la poésie ait connus et lui prédit un avenir éblouissant.

L’auteur de la plaquette se montre d’ailleurs poète à son tour. Il exprime en mots sonores et colorés sa compréhension et l’émotion que lui a procurée l’œuvre d’un philosophe qui pare ses idées de la plus grande richesse des images et de l’expression.

La communion de l’auteur et de son « sujet » est l’attrait majeur de l’œuvre de René Espeut. Elle honore le critique comme celui qui l’a inspiré.


L’Indépendant, Perpignan, 19 juin 1954, « François Brousse vu par René Espeut »

Article non signé