Le comte de Saint-Germain

Visiteur des millénaires

 

Voltaire a dit de Saint-Germain : – C’est un homme qui connaît tout et qui ne meurt jamais. 

François Brousse
Entretien, Clamart, 18 nov. 1989

Le Voyageur des siècles, Saint-Germain, représente la Haute Magie, dominatrice de la Mort, maîtresse des couleurs et en relation avec le Grand Soleil central de la galaxie. Alchimiste suréminent, il fabriquait de l’or, purifiait les diamants, grossissait les perles, chassait les entités du bas-astral, guérissait les malades et révélait les sombres lueurs de l’avenir.

François Brousse
« L’Oracle d’or », Revue Dialogues (Hors-série), 1982

Le Grand Maître invisible de tous les ordres rosicruciens est l’immortel instructeur Sanctus Germanus plus connu sous le nom du comte de Saint-Germain.

Il inspire, il ne gouverne pas, et les frères sont libres d’accepter ou non ses radiations télépathiques.

François Brousse

« La Rose-Croix, origine, mystère et symbolisme », Revue BMP, N°115-116, oct.-nov. 1993

 

Le  Comte au XVIIIe siècle

Ce Comte était petit, brun, le visage basané, le regard d’une étonnante profondeur. Il y avait en lui la majesté du mage et, en même temps, la douceur et peut-être, un peu, l’égarement du prophète.

Il était vêtu d’une étrange façon, toujours avec des habits admirablement bien taillés, mais ce qui le différenciait de tous les autres courtisans de l’époque, de tous les autres grands seigneurs, c’était le faste, la somptuosité, l’éclat des bijoux. Ses bijoux, il les cachait sous ses dentelles mais ils étaient d’une inestimable valeur ; ses jarretières de diamants, ses boucles de souliers en pierres précieuses, ses boutons de manchette en rubis étaient en train de défrayer les chroniques d’un peuple léger, superficiel, amant néanmoins de la beauté et amant de l’intelligence.

Comment était ce Comte ? D’où lui venaient ces merveilleuses, ces étonnantes ressources ? Eh bien, personne ne le savait. Il devint très rapidement l’ami de la marquise de Pompadour et, par la marquise de Pompadour, il pénétra facilement dans l’intimité du roi Louis XV. Le roi Louis XV avait, pour le comte de Saint-Germain, une véritable admiration, en tout cas un profond respect, et le seul fait que ce roi appelé « l’inamusable », dont l’esprit léger, volage, vagabond, était incapable de se fixer sur une grande cause, par le seul fait que ce roi vouait à un simple seigneur une admiration aussi grande, cela milite en faveur du caractère et du génie du personnage énigmatique dont nous parlons.

François Brousse
Conf. « Le comte de Saint-Germain, 8 avril 1976

Au dix-huitième siècle, le Comte de Phénix était vu et connu de tous.

Il fabriquait de l’or, purifiait les diamants, faisait grossir les perles, ressuscitait les morts et chassait les démons. Il exécutait des peintures d’une extraordinaire beauté, ayant réussi à capter la lumière astrale, ce qui rendait les teintes de ses peintures brillantes, nuancées, fantasmagoriques. Ces œuvres invraisemblables ont toutes disparu. On sait que François Boucher les ayant vues était resté absolument émerveillé, Nicolas Lancret également. Ils ne comprenaient pas comment on pouvait atteindre à de pareils resplendissements de couleurs. Il avait aussi, paraît-il, composé des symphonies qui enchantèrent Rameau.

François Brousse
« Rencontre avec le pèlerin des âges », Revue BMP N°218-222 – janvier-mai 2003

 

Rencontre avec le pèlerin des âges

Certaines énigmes creusent çà et là des trous d’ombre dans la clarté impassible de l’histoire. On voit apparaître des personnages insolites qui semblent défier le souffle irrésistible du temps.

Le Juif errant, Nicolas Flamel, le comte de Saint-Germain (Il s’agit bien sûr de l’authentique comte de Saint-Germain – voir l’œuvre de Moura et Louvet : Saint-Germain le Rose-Croix immortel – et non de l’époux d’une chanteuse bien connue [Dalida]) posent d’inflexibles points d’interrogation aux analystes du passé, surtout le Noble Voyageur des âges. Le Comte immortel s’impose à notre curiosité comme un rocher d’énigme.

Il est mort officiellement au début de 1784, ce qui ne l’empêche pas l’année suivante, d’être le représentant de la France au Convent maçonnique de Vienne, qui réunissait toutes les illustrations de la kabbale et de l’occultisme. Pour un mort, il se portait fort bien !

Madame de Genlis l’a rencontré au Congrès de Vienne, en 1815, toujours aussi jeune et aussi génial.

La Comtesse d’Adhémar le vit, une dizaine d’années plus tard, la veille de sa mort. Il réapparut pour la fondation de la Société théosophique, en 1875. Au bord du Grand Canal de Venise, en 1925, l’indestructible Pèlerin des âges se manifesta.

Enfin, j’ai rencontré moi-même ce mystère vivant, le 14 avril 1966, et il m’a révélé des secrets merveilleux sur la structure de l’univers, l’évolution des âmes, les abîmes de l’avenir et la méthodologie du Nirvana.

 François Brousse
« Rencontre avec le pèlerin des âges », Revue BMP N°218-222 – janvier-mai 2003

À l’aube de la Révolution française

Les Mémoires d’Adhémar racontent aussi la confronta­tion entre Saint‑Germain et Maurepas, le ministre adulé de Louis XVI. Le monarque lui sacrifiera plus tard Necker, ce qui fut une calamité nationale, et comme le cri annoncia­teur des révolutions. Écoutez ce que dit le thaumaturge à l’homme d’État :

– Comte de Maurepas, […] le roi vous avait appelé pour lui donner de bons conseils et vous ne songez qu’à conserver votre autorité. En vous opposant à ce que je vois le monarque, c’est perdre la monarchie, car je n’ai qu’un temps limité à donner à la France, et, ce temps passé, on ne me reverra ici qu’après la descente au tombeau de trois générations consécutives. J’ai dit à la reine tout ce qu’il m’était permis de lui apprendre ; mes révélations au roi auraient été plus complètes ; il est malheureux que vous soyez intervenu entre Sa Majesté et moi. Je n’aurai aucun reproche à me faire lorsque l’horrible anarchie dévastera toute la France [1].

[…] Les révélations non faites à Louis XVI, par la faute de Maurepas, conduisirent cet infortuné monarque à perdre sa tête sur l’échafaud en 1793. Quelles eussent été ces révélations ? D’ordre politique, certes, et probablement aussi d’ordre kabbalistique. Le comte de Saint‑Germain proposa aux dirigeants anglais une alliance avec la Rose‑Croix, et la couronne britannique eut l’intelligence d’accepter. Cela valut au Royaume Uni la domination mondiale pour deux siècles. Une offre analogue avait été présentée à Louis XV qui, pris de peur, refusa. Louis XVI, plus timoré encore, n’envisagea même pas une entrevue avec le Pèlerin des siècles.

On peut rêver sur l’entente manquée du XVIIIe siècle entre l’Angleterre libérale et la France idéaliste. Ces deux nations, jointes par les nœuds fraternels de la Rose‑Croix, eussent imposé à toute la Terre une paix indéfinie dans un progrès constant et magnifique. Au lieu de cela, le pauvre Louis XVI fut décapité à tra­vers la tourmente révolutionnaire. Dans l’ombre, un autre initié de haute classe, Cagliostro, élève rebelle de Saint-­Germain, travaillait à faire de la France une république d’où sortiraient les États‑Unis d’Europe, puis les États‑Unis du Monde. Le rêve de Saint‑Germain avait la même ampleur, mais il voulait le réaliser par des moyens pacifiques, dans une évolution graduelle, pareille aux couleurs de l’aurore, qui vont du gris perle à l’or éclatant jusqu’à la montée du soleil. (Les Visiteurs, p. 62-64)

(1) Auteur non mentionné, Ma Reine infortunée, p. 166 (Biblio SG)

François Brousse
Les Visiteurs des millénaires, p. 62-64

 

Poème du comte de Saint-Germain

On connaît le poème prévisionnel, de 28 alexandrins, que le comte prophète fit passer à la reine Marie-Antoinette, la veille de la Révolution, en 1788. Texte lu et apprécié, mais il était trop tard. Je cite ces paroles qui, d’ailleurs possèdent des significations secrètes, comme tous les messages oraculaires.

 

Les temps vont arriver où la France imprudente,

Parvenue aux malheurs qu’elle eût pu s’éviter,

Rappellera l’enfer tel que l’a peint le Dante.

Reine, ce jour est proche, il n’en faut plus douter,

Une hydre lâche et vile, en ses orbes immenses,

En lèvera le trône, et l’autel, et Thémis.

Au lieu du sens commun, d’incroyables démences

Régneront. Aux méchants, lors tout sera permis.

Oui, l’on verra tomber sceptre, encensoir, balance,

Les tours, les écussons et jusqu’aux blancs drapeaux.

Ce sera désormais dol, meurtre, violence

Que nous retrouverons au lieu d’un doux repos.

De longs fleuves de sang coulent dans chaque ville,

Je n’entends que sanglots, je ne vois que proscrits.

Partout gronde en fureur la discorde civile,

Et partout, la vertu fuit en poussant des cris.

Du sein d’une assemblée, un voeu de mort s’élève,

Grand Dieu! qui va répondre à des juges‑bourreaux.

Sur quels augustes fronts vois‑je tomber le glaive !

Quels monstres sont traités à l’égal des héros !

Oppresseurs, opprimés, vainqueurs, vaincus…

L’orage Vous atteint tour à tour dans ce commun naufrage.

Que de crimes, de maux et d’affreux attentats,

Menacent les sujets, comme les potentats !

Plus d’un usurpateur en triomphe commande,

Plus d’un coeur entraîné s’humilie et s’amende.

Enfin, fermant l’abîme et né d’un noir tombeau

Grandit un jeune lis plus heureux et plus beau.

 

 

Cette prédiction contient 28 vers, et nous savons que 28 constitue la valeur secrète de 7. Petit détail, qui appuie encore l’authenticité de la page prophétique. C’est d’ailleurs une prophétie‑cadre, de caractère universel, qui souligne les grandes convulsions de la France. La Terreur, Napoléon, le Second Empire, la Commune, l’Occupation nazie, tout un collier de perles ténébreuses.

Saint‑Germain n’aime pas les excès aux mains san­glantes, qu’ils viennent de droite ou de gauche. On ne sau­rait mettre sur le même plan la Révolution française, issue d’idées généreusement fécondes, et le nazisme, fondé sur la race et la violence. Mais aux yeux du philosophe tous les crimes sont condamnables, et toutes les Terreurs, rouges, blanches ou noires !

L’être humain, porteur d’une étincelle solaire, possède une dignité divine. Il doit être aimé et respecté. Nul n’a le droit, au nom d’opinions politiques ou religieuses, de l’em­prisonner, de le torturer, de le tuer. Le respect de la vie et de la liberté humaines, écrit en lettres d’or dans la conscience, devait être gravé sur le marbre des nations. C’est dans une lumière fraternelle que doit s’épanouir la civilisation des peuples. Les divers messages des grandes religions et des hautes philosophies ont un confluent unique : la fraternité, la compréhension, l’universel amour.

Si nous revenons au texte de Saint‑Germain, le symbole du jeune lys se rapporte aux images rosicruciennes. Tous les chakras ont des correspondances florales. Deux, la rose et le lys, sautent aux yeux. La rose correspond à la fleur flui­dique aux mille pétales qui brille au‑dessus de la tête et que les hindous appellent « Brahmarandra », siège de la super conscience. Le lys royal, à triple dentelure, se relie au troisième œil, à l’organe de la clairvoyance, la glande pinéale. Donc, le jeune lys représente un mage, un initié, un voyant. Il doit surgir après une époque terrible, une crise sanglante. Le Voyant est alors un don du ciel à la Terre couverte de ténèbres. […]

D’autre part, le vers : « Sur quels augustes fronts vois‑je tomber le glaive » a la majesté augurale des vieux Étrusques, mais concerne très certainement des têtes pensantes, non des têtes couron­nées. Le front marque celui qui crée par l’énergie de la pensée ardente, André Chénier – plutôt que Louis XVI – et Federico Garcia Lorca pendant l’effroyable et absurde guerre d’Espagne ! Ces victimes augustes saignent comme des cadavres de lumière sur la montagne des souvenirs humains. Ils continuent le long martyrologue des poètes et des dieux immolés par la folie des tyrans.

Mais le poème de Saint‑Germain évoque la fin des civi­lisations qui sombrent dans le réalisme et la violence. Le trône, l’autel, Thémis, trois métaphores à vastes réso­nances. Le trône implique la seule royauté légitime, celle de Dieu. L’autel évoque le respect des intelligences devant les hauts mystères de la mort. Thémis, enfin, suppose la vision du karma, de la loi de rétribution qui mène les âmes et les mondes. Quand dans une société les trois idées majeures, Dieu, l’immortalité de l’esprit, et la justice absolue, s’effondrent, la lune noire des malheurs se lève à l’horizon. L’homme sans idéal et sans frein se livre aux démons de la haine, de la destruction, au désespoir. Alors la Bonté ineffable suscite une nouvelle révéla­tion, un nouveau messie, un jeune lys plus heureux et plus beau qui monte comme une flamme de sagesse et d’amour sur le sépulcre refermé.

François Brousse
Les Visiteurs des millénaires – Le Comte de Saint-Germain, Clamart, Éd. La Licorne Ailée,  1990, p. 49-51

Les initiations reçues par Cagliostro

Dans l’article « Rencontre avec le Pèlerin des âges », François Brousse reçoit du Comte le récit de l’initiation que celui-ci donna à Cagliostro : « Une séance fantastique, dans un château de Bavière, où le futur Grand Cophte avait été amené avec Lorenza Feliciani. Tous les deux revêtus de longues robes blanches, avec une ceinture d’or, furent transportés à l’intérieur du château. […] Les préceptes du maître Saint-Germain au disciple Cagliostro furent d’une haute magnificence morale » :

  1. Fuir les sots et les méchants.
  2. Honorer et défendre les hommes supérieurs, les saints, les génies.
  3. Fabriquer l’or alchimique sous son triple aspect : transmutation des métaux profanes en métaux initiatiques, découverte de l’élixir vital qui supprime les maladies et la vieillesse, enfin transfiguration de l’âme humaine en âme divine grâce à la sagesse éternelle.

 Saint-Germain
– Acceptez-vous ce rude travail qui fut symbolisé par l’épopée alchimique d’Hercule ?

Cagliostro et Lorenza Feliciani
– Nous l’acceptons et nous le demandons.

Saint-Germain
Savez-vous les dangers qu’entraîne une telle décision ?

Cagliostro et Lorenza Feliciani
– Nous acceptons n’importe quel danger.

Le Comte s’est alors dressé et leur a dit : – Imprudents, regardez ce qui vous attend !

François Brousse
Immédiatement, par un geste magique, il fit paraître toute une fantasmagorie d’images. On y voyait Isaïe coupé entre deux planches de cèdre, Socrate en train de boire la ciguë, Jésus crucifié, les cathares jetés dans le bûcher de Montségur, les vaudois massacrés sans opposer la moindre résistance, Giordano Bruno brûlé vif sur la place de Rome, Campanella torturé vingt-sept fois dans les prisons de l’Inquisition. Bref ! la série des Purs, des Sages et des Nobles qui ont toujours été persécutés par les hommes. Et il ajouta :

Saint-Germain
– Si vous voulez apporter la vérité aux hommes, ils vous haïront et ils vous déchireront. Acceptez-vous ?

Les mystagogues répondirent : – Oui.

Le Comte de Saint-Germain et les Maîtres de l’Aggartha dans l’œuvre de François Brousse, Canada (Montréal, QC), Éd. Saint-Germain-Morya inc, 2012, p. 203-204

Spiritomancie

 

Je marche à travers les siècles et c’est moi qui suis à la base de toutes les grandes civilisations. J’ai réussi, il y a douze mille ans, dans l’Atlantide, à atteindre la sagesse suprême. J’ai réussi à condenser les rayons de vie émanés, non pas du Soleil, mais du Grand Soleil central, avec des chronons, c’est‑à‑dire des atomes de temps. Lorsque j’ai réussi pour la première fois cette expérience grandiose, je fus détruit, anéanti. Tout mon corps fut désintégré dans une flamme sauvage. Je me suis réincarné immédiatement après, mais avec le souvenir extrêmement précis de ce que j’avais réalisé. Sitôt que j’eus atteint l’âge de trente‑trois ans – j’étais alors le fils d’un des principaux princes de l’Atlantide –, j’ai recommencé mon expérience en prenant cette fois‑ci, comme protecteur, la force retardatrice, lente et sinistre de Saturne. Je suis parvenu à cette extraordinaire synthèse. Mais pour qu’elle puisse exister et ne pas dévorer le récipient qui l’a enfermée, il fallait une véritable pierre philosophale. J’ai réussi à fabriquer de l’or, un or particulier, un or alchimique trois fois plus dense que l’or ordinaire. C’est dans cette coupe d’or ultra alchimique que j’ai pu conserver – et que je conserve toujours – ma liqueur d’émeraude. Il suffit de sept gouttes, prises chaque jour, pour prolonger indéfiniment mon infinie jeunesse. Je suis le maître du nectar et, en même temps, le dompteur des espaces interplanétaires. (« Saint-Germain », BMP, N°160-161, déc. 1997-janv. 1998)

François Brousse
« Spiritomancie », Prades, 08-11-1980 dans Revue BMP N°160-161, déc. 1997-janv. 1998

MANUSCRIT (Extrait)

Théâtre :Le comte de Saint-Germain 

François Brousse
Revue BMP N°271-272-273-274 – nov.-déc. 2007-janv.-fév. 2008

Le collier magique des noms

Comme les paons ont sur leur plumage des yeux mul­tiples, l’aventurier des siècles se parait de noms étranges. On peut compter, depuis le XVIIIe siècle, un nombre mys­tique : neuf. Naturellement, puisque l’arcane l’Ermite ou la Lampe voilée représente le Noble Voyageur, le Civilisateur caché des peuples.

Quels sont les noms du comte fantastique ? En dehors de Saint‑Germain, voici Phénix, Aymar, Belmar, Weldone, Surmont, Montferrat, Saint‑Noël, Tzarogy. Bizarre cliquetis de sonorités ! Mais chaque patronyme renferme une indi­cation, un enseignement peut‑être. Le choix d’un Maître procède de l’Intelligence et non du hasard.

 

  • Saint‑Germain, Sanctus Germanus, c’est le Saint Frère, le roi secret des Rose‑Croix. Aussi bien prétendait‑il avoir trois cents ans, ce qui le confondait avec Christian Rosenkreutz, le fondateur de l’Ordre Mystique. Ce fut alors que par la science alchimique il découvrit mieux que l’im­mortalité, la conscience cosmique.
  • Phénix. Cet oiseau mythique représente, par ses résur­rections, le voyage de l’âme d’organisme en organisme, la loi des réincarnations qui nous porte vers l’absolu. […] Dans l’atha­nor, la matière devient noire – tête de corbeau – puis blanche – petit élixir. Enfin, en plein délire, jaillit la rouge pierre philosophale, que les adeptes nomment « pure tein­ture », « feu caillé du ciel », « enfant de douleur de tous les philosophes », « roi des firmaments », « Saint Phénix ! » En somme, le comte de Saint‑Germain est la vivante pierre phi­losophale du monde… Évidemment, il n’est pas le seul ; d’autres l’égalent ou le surpassent. Mais dans la couronne des maîtres, il brille comme une escarboucle.
  • Aymar ! Ce nom répandu montre dans le Maître un certain goût de l’anonymat, et le Rose‑Croix doit en effet écarter toute publicité tapageuse, pour se consacrer à une œuvre immense et profonde. Sur le plan kabbalistique, Aymar se décompose en Y – Rama. Double reflet, chinois et hindouiste ! Y, c’est la lettre sacrée du Céleste Empire, que l’on retrouve notamment dans Y‑King, le livre reli­gieux par excellence. Quant à Rama, ses exploits épiques remplissent l’aurore tumultueuse de la civilisation hindoue. Il reste le symbole palpitant de la volonté montant vers la Perfection. […].
  • Le comte d’Aymar se nommait également le comte de Belmar. À première vue, c’est le prince de la mer belle, celui qui parcourt les grandes routes océanes. Mais c’est encore le rappel des sagesses chaldéennes, dominées par deux divinités Bel et Mardouk. […] Le comte de Belmar connaît comme Bel‑Mardouk les secrets de l’évolution des peuples. Et sans doute par l’astrologie mondiale, dont les influx rythment la respiration de l’histoire…
  • Avec Weldone on passe de la tradition chaldéenne, pleine d’étoiles, à la sagesse stoïcienne, comblée de feu. Weldone signifie le bienfaisant, et les stoïciens se nom­maient Christoï, les bons, les excellents. Le monde vient du feu et rentrera dans le feu. Mais l’autre nom du feu est le Logos, l’Intelligence et la Parole, la Sagesse qui organise ce temple vivant, la Nature. Le sage doit se rendre semblable à cette Âme du monde, à la fois Feu et Pensée. Il s’accorde avec lui‑même par la volonté, avec les autres humains par la bienveillance, avec l’univers par le patriotisme cosmique. Je suis citoyen, non de Memphis, non de Babylone, non d’Athènes, non de Rome, mais de la grande république planétaire. Le comte de Saint‑Germain ignore les passions inférieures et les fron­tières nationales. Il est l’homme universel.
  • Il a pris comme autre appellation le titre de Surmont. Sur la montagne ou au‑delà de la montagne ! C’est la mon­tagne des sages, qui représente le Sinaï, le Thabor, l’Olympe, l’Himalaya. […] C’est également une allusion au centre secret de la terre, le sanctuaire des Frères Aînés, les cavernes astrales de l’Himalaya, Dans ce lieu inaccessible vivent les surhommes, qui ont réalisé dans l’athanor de leur cœur l’or synthèse de l’amour, de la puissance, de la sagesse, de la joie et de la beauté. Les Maîtres de l’Himalaya composent le parlement des intelligences transfigurées. Ils rayonnent télépathiquement des pensées sublimes et fraternelles dans l’atmosphère mentale du globe. C’est leur seul moyen de gouverner. Ils sont des guides, non des tyrans. Ils ont pour corps une forme éthérique immortalisée par leur alchimie spirituelle. À partir de ce modèle vital, ils peuvent prendre une figure humaine et se mouvoir parmi les races. Tel est le comte de Surmont et d’Aymar, que Nostradamus appelle « le mont Aymar », car le devin pro­vençal connaissait intuitivement l’existence des Nobles Voyageurs.
  • Le marquis de Montferrat, nouveau nom, nouvelles correspondances, nouveaux reflets montés de l’inconnu. Montferrat, c’est la montagne du fer, c’est aussi la mon­tagne de Râ, le soleil dans toute sa gloire. Que représente ce métal robuste : le fer ? Courage et solidité, deux qualités en rapport avec la planète rouge, l’astre brasillant de Mars. Le fer incarne aussi la guerre, mais, quand il s’agit d’un adepte comme Saint‑Germain la guerre devient la croisade intérieure contre les ennemis cachés, les monstres de l’in­conscient. Quant à Râ, le soleil sous son diadème d’éternelles et fécondes splendeurs, il irradie magnifiquement la tradition égyptienne, les secrets d’Isis, d’Hermès et d’Osiris.
  • À Schwabach, le visiteur des temps se faisait appeler comte Tzarogy. Une preuve encore de la royauté stellaire. Ce mot bizarre se décompose facilement en Tzar, Roy et G. Il marque le gouvernement spirituel de Saint‑Germain, qui domine la Russie (Tzar), la France (Roy) et la franc-­maçonnerie, dont le symbole étincelle dans l’étoile flam­boyante, montrant en son cœur la lettre G, Génération, Géométrie et Gnose… L’étoile flamboyante reflète l’Étoile des Mages. Elle marque l’éveil de l’esprit humain, qui s’ouvre aux forces divines…
  • Une étonnante appellation du Visiteur des âges en fait le comte de Saint‑Noël, toujours l’étoile qui brilla sur le ber­ceau du Christ. Noël, c’est le nouveau soleil, le nouvel Hélios. Il signe la naissance de l’éternel dans l’éphémère, quand l’humain prend conscience du Dieu qui vit dans son cœur. L’illumination, l’inspiration, l’intuition, l’imagination créatrice, l’amour universel sont les flèches de son arc tita­nique. En ce qui concerne Saint‑Germain, le titre de Saint-­Noël pose le problème de ses rapports avec Jésus. Le comte refusait de reconnaître la divinité du Nazaréen. Effectivement Jésus est un fils de Dieu, il n’est pas le seul. Krishna, Bouddha, Orphée ont la même taille. Tous les humains sont les enfants inconscients de l’Être suprême ; ils doivent prendre conscience de leur filiation transcen­dante. […]

François Brousse
Les Visiteurs des millénaires – Le Comte de Saint-Germain, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1990, page 65-70

 

Le visiteur des millénaires

J’apparais personnellement à travers les âges, comme une comète éternelle et vagabonde. On m’a vu dans l’an­tique continent atlante, tel un sage aux pouvoirs mysté­rieux. J’ai surgi à la base des grandes civilisations, comme une Providence vivante, sous les masques d’Imouthès, le dieu constructeur de pyramide, d’Amourrou, celui qui sait les chemins de la Montagne, de Zéronavus, le contempla­teur des deux Principes invincibles.

Dans les temps historiques, je fus ce Germain, évêque de Capoue, dont saint Benoît vit l’âme monter au Soleil, centre merveilleux des béatitudes. Plus tard, je pris l’appa­rence du confesseur Saint‑Germain, dont l’arrivée, prophé­tisée par Luc Gauric, causa la mort de Catherine de Médicis.

Au XVIIIe siècle, alchimiste immortel, je fabriquais de l’or, faisais grossir des perles, purifiais des diamants, guéris­sais des maladies, dévoilais l’avenir du monde.

Au XIXe siècle, j’ai fondé, avec Koot-Houmi et Morya, cet édifice de granit, la Société Théosophique où furent étudiés les mystères essentiels de l’univers. Sa fondatrice officielle, l’étonnante Héléna Pétrovna Blavatsky sortait des sanctuaires initiateurs de l’Asie. Elle fut sur la Terre notre disciple bien‑aimée, notre messagère fulgurante.

Depuis, j’ai inspiré le groupe mystérieux « I am Presence », et je me suis manifesté en 1925 aux bords du canal de Venise. Les disciples qui m’ont vu en ont gardé le souvenir exaltant.

Aujourd’hui, c’est à vous [François Brousse] que je me présente, apportant révélations métaphysiques, scientifiques, prophétiques et méthodologiques.

François Brousse
Les Visiteurs des millénaires – Le Comte de Saint-Germain, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, Clamart, 1990, p. 13-14

La mort et l’immortalité

Ainsi que des flambeaux s’échevellent aux vents

La mort inévitable attend tous les vivants,

Quelques‑uns cependant oubliés par la tombe

Restent victorieux dans l’ombre où tout succombe

 

Comme le fabuleux Comte de Saint‑Germain,

Ils s’érigent parmi les maîtres surhumains,

Tel le Juif errant ils rôdent à travers

La vaste mélopée des cieux toujours ouverts. […]

François Brousse
« L’Occident (27 nov. 1994) », Le Refrain de l’absolu, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 2001, p. 31 (Extrait)

L’immortalité éthérique

Saint-Germain a atteint l’immortalité éthérique, ce qui fait qu’il peut prendre un corps physique quand il le veut, tous les cinquante ans par exemple. Ce corps possédera tous les attributs du corps physique que l’on peut voir, que l’on peut toucher, que l’on peut entendre. Mais ce corps, à un moment donné, se désintègre de lui-même.  

François Brousse
Entretien, Revue BMP, N°213, juill. 2002

Saint-Germain, un maître de l’Aggartha

    Les lettres de Saint‑Germain et les Mémoires de Casanova, nous rapportent des paroles véritablement hors du commun :

    Moi qui n’ai d’autres objectifs que mes bons senti­ments envers l’humanité !…

    J’ai foulé aux pieds l’éloge et le blâme, la crainte et l’espérance…

    Je n’ai de compte à rendre de ma conduite qu’à Dieu et à mon Souverain…

    Je suis comme le Père éternel, tout‑puissant et miséri­cordieux…

    Qui doute de ma science et de mon pouvoir n’est pas digne de me regarder en face… »

    On peut bâtir, à travers ces apophtegmes, le schéma rapide du sage. Son cœur, plein d’amour, souhaite aux hommes la dis­parition de la misère, de la guerre, de la haine et du déses­poir. Sa vie se consacre à cette grande tâche. Il s’est forgé une âme de stoïcien, une âme d’or et de fer, au‑dessus de l’éloge et du blâme, de la crainte et de l’es­poir, une âme où le devoir parle avec Dieu. […]

    Saint‑Germain fait partie des vingt‑deux surhommes qui forment la Couronne des Mages.

    Le sage s’identifie au Créateur dans l’éternité ontolo­gique. Il en a la puissance, car sa pensée introduit une lumière dans le mental universel. Étant dépourvu de peur et de faiblesse, l’Homme transcendant devient obligatoire­ment miséricordieux. Seule la bête peureuse ou affamée est agressive. L’invulnérable puise aux trésors sans fin de la sérénité.

    Pour comprendre un être de cette race, le doute doit ­s’abolir. Douter de la science et du pouvoir des mages est un lourd bandeau qui aveugle l’esprit.

    Par la confiance et l’admiration, le disciple comprend le Maître. En le comprenant, il devient son égal.

    François Brousse
    Les Visiteurs des millénaires – Le Comte de Saint-Germain, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1990, p. 47-48

     

    Poème du comte de Saint-Germain

     

    Curieux scrutateur de la nature entière,

    J’ai connu du grand tout Le principe et la fin

    J’ai vu l’or en puissance au fond de sa minière,

    J’ai saisi la matière et surpris son levain.

     

    J’expliquai par quel art l’âme aux flancs d’une mère

    Fait sa maison, l’emporte ; et comment le pépin

    Mis, comme un grain de blé, sous l’humide poussière,

    L’un plante et l’autre cep, sont le pain et le vin.

     

    Rien n’était, Dieu voulut, rien devint quelque chose.

    J’en doutai, je cherchai sur quoi l’univers pose,

    Rien gardait l’équilibre et servait de soutien.

     

    Enfin, avec le poids de l’éloge et du blâme,

    Je pesai l’éternel. Il appela mon âme,

    Je mourus, j’adorais, je ne savais plus rien.

    La bibliomancie sacrée

    Méthode du comte de Saint-Germain

    Je vous donne, moi, le comte de Phénix et de Saint‑Germain, l’ermite éternel, une technique pour entrer en contact avec le Temple des mages qui veillent sur le monde des âmes. Ce procédé, d’une antiquité fabuleuse, remonte aux sorts bibliques et virgiliens. Il repose sur la valeur magique des livres inspirés et sur la secrète providence qui prend le masque du hasard. Il se nomme, d’un terme solennel, Bibliomancie.

    Prenez cinq livres (cinq, le chiffre sacré de l’étoile Vénus), cinq livres d’auteurs en communication avec le Verbe aux multiples concerts. Je suggère l’Évangile, Hermès Trismégiste, la Bhagavad‑Gita, Platon, Victor Hugo. Liste nullement limitative, et qui peut être boulever­sée, transformée, au souffle de votre choix personnel.

    Envoyez des pensées de bénédiction à la grande âme dont vous sollicitez la réponse. Demandez‑lui son concours, et posez une question, évidemment d’ordre méta­physique ou altruiste. Les sentiments personnels doivent être, autant que possible, écartés. Laissez tout lourd métal aux portes du Temple divin ! Maintenant, ouvrez hardiment un livre. Sous votre doigt, gauche ou droit, vous trouverez la réponse.

    Et le dia­logue, ainsi engagé, peut se poursuivre indéfiniment comme les reflets d’une galerie de miroirs. Le visage ainsi reflété, la face aux mille faces énigmatiques, est‑ce vous ? est‑ce nous ? En tout cas, c’est l’esprit, aigle, cygne, colombe, soleil, qui sera près de vous jusqu’à la fin des siècles !

    François Brousse
    Les Visiteurs des millénaires – Le Comte de Saint-Germain, Clamart, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1990, p. 32-33

    Révélations scientifiques

    Actuellement, moi, comte de Phénix et de Saint-­Germain, j’ai la charge de faire évoluer tout un continent de Cadix à l’Oural, de la mer Caspienne à l’océan Arctique, des pays du soleil au royaume des banquises. Je prépare dans l’invisible certaines inventions qui change­ront la face de la Terre.

    Au XVIIIe siècle, j’ai inspiré la locomotive et le bateau à vapeur. Maintenant, je médite une création nouvelle : la colon­ne. Il s’agit d’un appareil présentant la forme extérieure d’un pilier, mais contenant des computers capables d’explo­rer par rayonnement la surface de n’importe quelle planète du système solaire, et même des systèmes solaires voisins.

    On pourra de cette manière visiter les mondes sans danger, et communiquer de sphère en sphère.

    François Brousse
    Les Visiteurs des millénaires – Le Comte de Saint-Germain, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1990, p. 17

    Le Principe éternel

    Il existe une âme universelle qui englobe la diversité des êtres, depuis l’électron jusqu’aux voies lactées.

    Chaque élément du monde est vivant, sensible et pensant. L’union de plusieurs éléments permet la manifestation d’une « vie ­sensibilité‑pensée » plus grande encore. De multiples atomes, en se combinant forment la molécule. Une foule de molécules, unifiées par l’invisible, tissent le corps d’une cellule. Des milliards de cellules, savamment disposées, composent l’organisme d’un humain. À leur tour, les mil­liards d’humains forment le corps humain de l’humanité consciente. Elle‑même prend place, en guise de cerveau, dans l’ensemble harmonieux de la planète Terre. Les pla­nètes et l’astre central manifestent une superconscience, l’âme solaire. Les âmes solaires, mariées dans l’ampleur d’une voie lactée, tressent la couronne prodigieuse d’un hypermental galactique. Les esprits galactiques synthétisés dans l’illimité, deviennent le Verbe incommensurable de l’univers‑bulle. L’infinité des univers‑bulles, épars dans l’espace hypercosmique, et cet espace lui‑même, sont le vêtement sans limites du Dieu ineffable, du Principe éter­nel et absolu.

    Telles s’expriment les vérités transcendantes que l’on trouve sous la robe chamarrée des religions et que procla­me aussi le comte de Saint‑Germain, grand hiérophante d’Égypte.

    François Brousse
    Les Visiteurs des millénaires – Le Comte de Saint-Germain, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1990, p. 74-75