Le surhomme

L’univers n’a pas besoin d’exis­ter en lui‑même. Il n’existe que parce qu’il est le théâtre de l’évolution des âmes. Toutes les planètes sont, ou furent, ou seront habitées. C’est à quoi elles servent, sinon elles ne servent à rien.

Toutes les galaxies ont pour but de produire des soleils, ces soleils ont pour finalité de fabriquer des planètes, ces planètes ont pour conclusion d’enfanter des êtres humains, et ces êtres humains ont pour épanouissement de créer des êtres surhumains, divinisés et parfaits.

 François Brousse

L’Évangile de Philippe de Lyon, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1994, p. 34

Le surhomme

L’évolu­tion gigantesque ne s’arrête pas à l’homme. Il n’est pas un escarpement. Au‑delà, existe le surhomme, qui réunit habituellement en lui toutes les qualités de l’homme plus une qualité nouvelle.

L’homme monte vers l’amour, la sagesse et la beauté. Existe en plus quelque chose de nouveau appelé ou l’intuition, ou l’inspiration, ou l’illumination, ou ces trois rayons réunis en une seule flamme éclatante. Le vrai maître, par conséquent, ne va pas à l’encontre de l’homme, mais le prolonge. Il représente, actuellement, ce que sera l’humanité dans trois ou quatre mille ans. Il est donc nettement en avance, sur le plan humain, de l’évo­lution cosmique. Il apparaît comme le Frère Aîné, et cela lui permet de guider l’homme vers le chemin mystérieux et combien difficile de l’illumination. Le travail de la Terre depuis quatre milliards d’années, c’est de préparer cette immense mutation. 

 

C’est parce que Dieu, l’Esprit cosmique, l’Être infini, le Maître absolu, le Grand Tout, cet Être mystérieux et fondamental a prévu l’existence des surhommes que le monde a prévu la vie. Elle ne se comprend que dans la finalité de la transcendance parfaite. Sinon, elle ne ser­virait à rien et ne serait qu’une espèce de balancement sinistre dans les ténèbres fatales. Le monde est fait d’après une intelligence cosmique dont on voit nette­ment la marque dans les grandes lois qui meuvent les atomes et les galaxies.

François Brousse

L’Évangile de Philippe de Lyon, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1994, p. 11-12

Le surhomme

L’évolu­tion gigantesque ne s’arrête pas à l’homme. Il n’est pas un escarpement. Au‑delà, existe le surhomme, qui réunit habituellement en lui toutes les qualités de l’homme plus une qualité nouvelle.

L’homme monte vers l’amour, la sagesse et la beauté. Existe en plus quelque chose de nouveau appelé ou l’intuition, ou l’inspiration, ou l’illumination, ou ces trois rayons réunis en une seule flamme éclatante. Le vrai maître, par conséquent, ne va pas à l’encontre de l’homme, mais le prolonge. Il représente, actuellement, ce que sera l’humanité dans trois ou quatre mille ans. Il est donc nettement en avance, sur le plan humain, de l’évo­lution cosmique. Il apparaît comme le Frère Aîné, et cela lui permet de guider l’homme vers le chemin mystérieux et combien difficile de l’illumination. Le travail de la Terre depuis quatre milliards d’années, c’est de préparer cette immense mutation. 

C’est parce que Dieu, l’Esprit cosmique, l’Être infini, le Maître absolu, le Grand Tout, cet Être mystérieux et fondamental a prévu l’existence des surhommes que le monde a prévu la vie. Elle ne se comprend que dans la finalité de la transcendance parfaite. Sinon, elle ne ser­virait à rien et ne serait qu’une espèce de balancement sinistre dans les ténèbres fatales. Le monde est fait d’après une intelligence cosmique dont on voit nette­ment la marque dans les grandes lois qui meuvent les atomes et les galaxies.

 

François Brousse

L’Évangile de Philippe de Lyon, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1994, p. 11-12

Après le règne humain, viendra le règne surhumain, comme l’ont proclamés sol­ennellement

le sombre Nietzsche et le resplendissant Hugo.

Nietzsche fait du surhomme une peinture mutilée et terrible ; il aura cet ultime fruit des forces : la volonté, le courage, l’intelligence, le sens esthétique et, mal­heureusement, l’absence d’amour, la cruauté implacable. Vision absurde !

Hugo, bien avant Nietzsche, en avait donné une esquisse bien plus conforme aux lois divines. Le surhomme possédera la puissance, la sagesse, la création poétique et artistique, l’amour, l’esprit de prophétie et l’union avec l’âme du monde. Le talisman de la bonté couronne le Mage. Ces exemplaires de sur­humanité existent déjà sur la Terre ; ce sont les grands poètes, les grands philosophes et les grands scientifiques, triple cohorte dont le génie illu­mine l’histoire. Ils forment les germes de la race future.

François Brousse

« La vérité sur les maîtres de l’Aggartha » dans Revue BMP N°6, nov. 1983

On distingue, dans l’histoire de l’humanité ordinaire, le surgissement d’êtres exceptionnels

[…], c’est‑à‑dire les prophètes, les philosophes, les poètes, les artistes et les chercheurs de vérité.

On ne peut pas faire figurer parmi eux les conquérants baignés de sang humain. Il ne peut y avoir, parmi les grands maîtres, que des êtres purs de tout meurtre, quels qu’ils soient. Au‑delà, existent les Frères Aînés ayant réalisé en eux la puissance, l’intelligence, l’amour, la beauté créatrice. On peut en compter environ vingt-deux, qui réalisent la Grande Loge blanche de l’Himalaya, avec qui on peut rentrer en communication grâce à certaines méthodes. […]

Nous devons être à la fois non‑violent comme Gandhi, sage comme Aurobindo, poète comme Homère, pour être sauvé. Tant que vous n’aurez pas concrétisé ces trois réalisations fabuleuses, tant que vous n’aurez pas la tiare du surhomme, vous serez condamnés à revenir, soit sur cette Terre, soit sur une autre terre, où la vie est composée de désir et de souffrance.

Voilà les quelques vérités que l’on découvre.

François Brousse
Le Livre des révélations, t. 2, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1992, p. 106

Tout évolue.

On passe graduellement d’une zone à la zone supérieure. De même que l’être est d’abord une pierre, puis une algue, un poisson, un reptile, un mammifère et enfin un être humain, après il deviendra un surhomme et ensuite un dieu, un sur‑dieu, un hyper‑super‑dieu, etc., sans jamais s’arrêter. C’est l’évolution qui va inévitablement du plus bas vers le plus haut sans jamais s’arrêter et sans jamais être interrompue, même si momentanément, elle semble se figer. […] L’être passe de l’Inconscient divin et va dans le corps d’une pierre, un corps minéral, puis dans un corps végétal, ensuite vers un corps animal, ensuite dans un corps humain et ensuite vers un corps divin. Cette évolution du minéral au divin est, dirais‑je, presque inévitable. C’est le propre de l’Évolution qui n’a jamais de commencement et n’aura jamais de fin, car lorsqu’un être est complètement réalisé, immédiatement, un autre être non-réalisé surgit, qui doit recommencer le même périple. Tous sont appelés et tous seront élus !

François Brousse
« Entretien avec François Brousse », 31 août 1991 dans Revue BMP N°156, juill. 1997

Nietzsche a très bien compris que l’évolution de l’homme ne s’arrêtait pas et que, au-delà de l’homme, il y avait un surhomme. Ce surhomme sera aussi supérieur à l’homme que l’homme est actuellement supérieur au singe. […] Mais comment a-t-il dépeint ce surhomme ? […]. Il a décrété, lui, Nietzsche, que l’homme supérieur, ou plutôt le surhomme, serait une synthèse d’intelligence, en quoi il a raison, de sens esthétique, et il a plus raison encore, de volonté, et il a triplement raison, mais il a malheureusement ajouté, de cruauté impitoyable, car pour lui le surhomme doit être un super singe dépourvu de toute amitié, de toute fraternité, de tout amour et de toute bienveillance. Ces facultés, selon lui, ne sont que des facultés de dégénérescence. En quoi, précisément, il se trompe. En réalité, la bienveillance, l’amour, la fraternité sont précisément des forces souveraines qui ont pris naissance dans l’homme, et c’est parce que l’homme possède ces forces qu’il est véritablement et totalement homme, et lorsqu’il les oublie, il retombe dans l’animal. Donc Nietzsche, d’un geste large, a ouvert la porte de la lumière et d’un geste terrible, il a ouvert la porte des ténèbres.

Le surhomme véritable sera l’alliance éblouissante de l’intelligence, de l’intuition, du sens esthétique, de la volonté et de l’amour universel. […] Or, que devons-nous faire ? Nous devons normalement essayer d’égaler cette stature.

François Brousse
Conf. « Prophéties », Prades, 9 janv. 1979

Les Frères Aînés

Nous sommes, nous, les Frères Aînés, Koot‑Houmi, Morya, Saint‑Germain, les résultats d’une évolution prodi­gieuse. Nos êtres, plus anciens que les vôtres plongent dans une antiquité inconcevable. Ils ont acquis la réalisation définitive.

Notre suprématie se met au service de l’ascension humaine. Par nos pensées, torrent perpétuel d’amour, de puissance, de sagesse, de beauté, de joie, nous baignons d’un flux vivifiant les multitudes et les penseurs.

Parfois, nous nous manifestons directement à quelques privilégiés.

François Brousse
Les Visiteurs des millénaires – Le Comte de Saint-Germain, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1990, p. 11-12

Chaque fois que le mal semble triompher sur la Terre, la providence envoie un combattant de l’Idée, un gladiateur de Dieu. En somme, à chaque mutation de l’humanité surgit un mage, un surhomme, un révélateur.

Le propre de l’espèce humaine, c’est de transformer la Terre dans le sens de la fraternité universelle, de transformer son âme à la recherche d’un idéal divin, de transformer son esprit de manière à ce qu’il soit le reflet de la volonté de Dieu, de la perfection divine. La méditation des grands livres inspirés, la bienveillance universelle et la contemplation des chefs-d’œuvre sont les ailes qui nous emportent vers l’éternité.

François Brousse

« Réflexions sur les sept sauveurs de l’humanité » (avril 1988) dans Revue BMP N°56, avr. 1988

L’évolution se produit d’une manière irrépressible, avec des retours en arrière, avec des cycles, avec des décadences. Mais, de façon générale, l’humanité évolue. Surtout en tant qu’individus, beaucoup plus, semble‑t‑il, qu’en tant que masse. On rencontre des personnalités prodigieuses qui sont, en quelque sorte, le point le plus haut où puisse monter le génie humain. Je les place parmi les surhommes.

Nietzsche a parlé de la surhumanité, très mal d’ailleurs, car il l’a complètement défigurée. Il a bien dit :

Qu’est‑ce que le singe pour l’homme ? Une dérision, une honte douloureuse.

Qu’est-ce que l’homme pour le surhomme ? Une dérision, une honte douloureuse.

Mais Nietzsche a fait, malheureusement, du surhomme un soushomme. Il lui a donné l’intelligence, d’accord. Également le sens esthétique, c’est juste. Il lui a enfin offert la volonté et le courage, parfaitement exact. Seulement, il a rejeté – on se demande pourquoi –, l’amour, la bienveillance et la bonté, ce trésor propre à l’humanité, ce qui fait l’homme tout à fait différent de l’animal. La bête ne connaît que la loi de l’instinct et la loi de justice. Mais elle ignore l’amour et le pardon. Seul, l’homme a été assez grandiose pour les découvrir. Gandhi prétendait que la marque indélébile de la dignité de l’homme, c’est l’acte de sacrifice que constitue la non‑violence. En cela, il dépasse incommensurablement l’instinct animal. Gandhi a très bien vu l’image du surhomme à travers Bouddha, Krishna, Jésus, Manès, à travers même Confucius et Lao Tseu. Tandis que Nietzsche s’est perdu dans la nuit. Il semble qu’il ait été aveuglé par une espèce d’orgueil et d’incompréhension. Cette infirmité peut arriver, même aux esprits les plus brillants de la Terre. Le surhomme de Nietzsche constitue la vision terriblement déformée et affreusement sanglante de ce qu’est le véritable surhomme.

Cette déformation, cette mutilation, dans un siècle de ténèbres, c’est‑à‑dire le nôtre, a donné naissance au nazisme et à tout ce qui s’y rattache, la violence, la destruction, la suppression brutale, sans aucune pitié, de ceux que l’on n’ose considérer comme des êtres inférieurs. Hitler a voulu le faire pour les Juifs et les gitans. Il a voulu le réaliser ensuite pour les francs‑maçons et pour tous les esprits qui s’occupaient de sciences secrètes. Il s’est alors heurté à des forces beaucoup plus robustes et il a été balayé. C’est ainsi qu’agiront et arriveront à leur chute inévitable tous ceux qui suivront les traces monstrueuses du surhomme nietzschéen et hitlérien, bien que je ne fasse pas à Nietzsche l’outrage de le mettre aussi bas qu’Hitler. Nietzsche n’était pas du tout raciste et il croyait que le surhomme pourrait se trouver dans toutes les races de la terre. […] Mais enfin, il prônait l’idée de la violence et de la destruction des inférieurs.

Le vrai surhomme, c’est tout autre chose. C’est le colosse qui réunit en lui l’intelligence, l’intuition, la volonté, l’amour et le sens esthétique. Il ne manquait au surhomme de Nietzsche que l’amour. À peu près comme s’il manquait le soleil au système solaire. Voilà pourquoi sa doctrine était remplie essentiellement de ténèbres malgré sa grandeur. Une question, est‑ce que les surhommes existent ? Oui. Ils existent et quelques-uns apparaissent dans l’histoire. Ce sont, d’une manière générale, les grands fondateurs de religion, mais aussi les grands métaphysiciens et les grands poètes ­mages. Au‑delà, planent les Frères Aînés, ceux qui ne sont pas visibles, selon la tradition hindouiste, et qui réunissent dans leur tête les courants les plus nobles de la pensée universelle. Une couronne de Sages veille sur les destinées spirituelles de la terre. Cette couronne de sages, on la nomme l’Aggartha ou l’Aggarthi. Elle est dominée par le Roi du Monde. On a déversé sur elle beaucoup d’erreurs et d’illusions. Il est parfaitement faux de dire que l’Aggartha ait appuyé Hitler. C’est exactement l’inverse. L’Aggartha n’a jamais voulu créer un surhomme par des moyens biologiques et par la violence. L’Aggartha se compose de surhommes qui, eux-­mêmes, pratiquent l’amour, la sagesse et la beauté. Parmi ces êtres supérieurs, cachés aux yeux des humains, remarquez notamment le Roi du Monde. Il est le Maître secret des yogis, une des incarnations parfaites du Verbe.

François Brousse
Le Livre des révélations, t. I, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1992, p. 130-132

 

Comme vous le savez, les Maîtres de l’Himalaya dont on parle beaucoup d’ailleurs – et beaucoup trop et d’une manière effroyablement fausse depuis quelques années –, les Maîtres de l’Himalaya sont les Géants et les Frères Aînés de l’esprit humain.

Il semble bien que depuis le commencement des temps – un commencement des temps qui ne remonte pas plus haut que quatre milliards d’années – existe un vaste mouvement qui va vers les hauteurs.

On a commencé par la création des protozoaires au sein brûlant des océans primitifs. Puis, à travers une multitude de métamorphoses, sont venues, lentement et brutalement, par adaptation lente et par mutations brusques, toutes les espèces vivantes qui grouillent sur la face du globe. Des protozoaires sont sortis d’abord les plantes, des plantes ensuite les poissons, des poissons les amphibiens, des amphibiens les reptiles, des reptiles les oiseaux d’un côté, les mammifères de l’autre ; enfin dernière étape de l’évolution, l’homme qui est la fleur du grand arbre de la vie, l’homme qui d’ailleurs n’est qu’un commencement, car il est le début de la surhumanité, celle qui nous attend, soit à travers des cataclysmes, soit à travers une évolution normale et harmonieuse.

Voilà dont une extraordinaire évolution qui a eu lieu, et elle s’est poursuivie pour la création du surhomme et nous voyons apparaître, à travers l’histoire, d’authentiques surhommes.

Vous avez les faux surhommes qui sont les conquérants, et comme ils sont faux, ils ont naturellement un prodigieux rayonnement, car les peuples se reconnaissent en eux ; ils reconnaissent leur violence, ils reconnaissent leur sottise, ils reconnaissent leur impérialisme, car la plupart des êtres humains sont des tyrans qui n’osent pas se manifester. Il faudra en quelque sorte aboutir à tirer de ces tyrannies intérieures l’homme divin, l’homme véritable, celui qui connaît les lois de la sagesse, de l’amour et de la beauté, et non pas une espèce d’animal au visage humain qui ne songe qu’à écraser les autres pour aboutir à l’épanouissement de son égoïsme personnel. Il semble que nous soyons à un moment donné de l’histoire du monde où tout risque de basculer soit d’un côté, soit de l’autre.

À côté des faux grands hommes qui sont des conquérants, vous avez les vrais grands hommes. Mais ceux-là, on n’en parle que très peu : ce sont les grands poètes, les grands philosophes et les grands artistes, et, au-delà, les Mages, les véritables Mages, ceux qui ont sur eux la double couronne du génie et de la connaissance du monde essentiel.

Ces mages apparaissent par-ci, par-là. Quand ils surgissent sur le plan de l’histoire, ils s’appellent Rama, Bouddha, Jésus, Krishna, Pythagore, Ramakrishna, Gandhi, Krishnamurti et Aurobindo Ghose, pour parler des contemporains.

Au-delà, s’érigent les Frères Aînés. Ils unissent en eux la puissance, la sagesse, l’amour et la beauté. Ce sont des colonnes de lumière resplendissante qui éclairent le monde même si le monde ne sait pas d’où provient cette lumière surnaturelle. Ces Frères Aînés sont cachés, mais ils existent authentiquement et ils veillent sur les destinées de l’univers. C’est ce qu’on appelle l’Aggartha ou Shamballa.

François Brousse
Conf. « Voyage à Shamballa – Agni Yoga », Perpignan, 3 avr. 1978

 

Il est difficile de traduire et de donner une véritable charte de l’évolution spirituelle, mais il semble que nous devions développer ce qu’il y a de plus haut en nous. Ce qu’il y a de plus haut en nous, c’est d’abord la recherche de la vérité, ensuite, la recherche de la beauté, enfin, la recherche de l’amour.

Ce triangle étincelant, éblouissant, indestructible, qui plane au-dessus des êtres humains, a été entrevu pratiquement par toutes les religions. Nous devons donc aboutir à plus d’amour, plus de beauté et plus de sagesse. Comment y parvenir ? Et en quoi consiste tout ceci ? Nous pouvons y parvenir par l’amour, par la suppression complète de toute pensée de haine, de violence, d’envie, de colère, et remplacer tout ceci par un immense fleuve de bienveillance universelle. C’est déjà énorme.

Les grands maîtres du passé, les grands maîtres du présent, les grands maîtres de l’avenir sont d’accord là-dessus, et Bouddha avait dit : « Si la haine répond à la haine, où s’arrêtera la haine ? » Avant lui, Krishna avait dit : « L’homme juste doit tomber sous les coups du méchant comme l’arbre santal qui, en tombant, parfume la hache qui la frappe. » Et il a dit également d’autres paroles aussi belles comme celle-ci : « La terre répond au socle qui la déchire en lui donnant des moissons bienfaisantes. Ainsi, le juste doit répondre aux méchants qui le poignardent. »

Après Krishna, après Bouddha, il y a Jésus qui, naturellement a déclaré, et ce n’était pas simplement du sentimentalisme, c’était la connaissance d’une loi profonde : « Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, tends la joue gauche. » Et il a dit également : « Priez pour vos ennemis et pardonnez à ceux qui veulent vous faire du mal. » En quelque sorte, il a également dit : « Le royaume des cieux est aux miséricordieux. » Il y a en somme, dans Jésus comme dans Manès plus tard, comme dans Bouddha avant lui, la même immensité d’amour, si vous préférez, de fraternité, et la compréhension du lien mystérieux qui unit tous les êtres entre eux.

La future religion portera très probablement sur la communauté des âmes. Elle nous apprendra que l’homme est à l’intérieur de l’humanité ce qu’une cellule est à l’intérieur d’un organisme, et, de même, que la cellule doit travailler pour le bien-être de l’organisme total, l’homme doit travailler pour le bien-être de l’humanité.

La formule, sans doute, de la religion future sera la suivante : « Vis pour autrui et sacrifie-toi à l’humanité. » Mais il ne faut pas oublier, à côté de cela, qu’il existe aussi la beauté et la sagesse. La beauté est nécessaire.

François Brousse
Conf. « Prophéties », Prades, 9 janv. 1979

L’homme a évolué depuis l’Antiquité la plus reculée jusqu’à notre époque. Est-ce que ce devenir, qui est la respiration même du cosmos, doit s’arrêter ? Est-ce que l’immense esprit enfermé dans le monde, qui a produit d’abord les pierres, ensuite les plantes, puis les poissons, puis les batraciens, puis les reptiles, puis les oiseaux, puis les hommes, est-ce que tout ceci va s’arrêter ? Du mammifère à l’homme, ce fut un pas gigantesque ; est-ce qu’il n’y aurait pas un pas plus gigantesque encore à faire, de l’homme au surhomme ?

Beaucoup de savants admettaient que l’évolution était arrêtée. Arrêtée définitivement, et que nous étions en quelque sorte dans une période de décadence où la vie n’était plus suffisamment énergique et jeune pour créer des formes nouvelles. C’est l’opinion par exemple du grand poète Lucrèce qui disait que la Terre avait enfanté une multitude d’êtres, mais que maintenant elle cessait de pouvoir les enfanter, car les vieilles Terres sont – c’est lui qui le dit – comme les vieilles femmes, elles ne peuvent plus mettre des enfants au monde.

À l’opposé de ces théories, il y a la théorie de l’évolution universelle et permanente, qui ne s’arrête jamais. Cette idée a été défendue notamment par Frédéric Nietzsche qui a déclaré qu’après l’humanité il y aura une surhumanité et il déclare : « Qu’est-ce que le singe pour l’homme ? Une dérision, une honte douloureuse ! Qu’est-ce que l’homme pour le surhomme ? Une dérision, une honte douloureuse ! » Mais l’image que Nietzsche se faisait du surhomme était une image caricaturale, et si je n’avais pas peur d’abuser du terme, luciférienne. C’est-à-dire qu’il attribue à l’homme futur l’intelligence, la volonté, l’héroïsme, le sens esthétique, mais il lui retire l’amour, il lui retire la générosité, il lui retire la bonté, il lui retire la fraternité, qu’il considère comme des vertus bonnes pour les vaches et les épiciers – c’est exactement son expression ! Et évidemment, il a une vision complètement faussée du monde et pour lui, ce qui est essentiel, c’est la volonté de puissance.

Avant Nietzsche, Hugo avait parlé de l’évolution, et il avait également donné une image du surhomme. Cette image, vous la trouvez parmi Les Contemplations, et dans ce poème remarquable intitulé « Les Mages ». Que dit-il ? Eh bien, il considère les Mages comme l’évolution la plus haute de l’humanité : ce sont des prophètes, des poètes, des devins, des métaphysiciens, des mystiques, mais jamais, au grand jamais, des conquérants. Et Effectivement, c’est assez exceptionnel pour Hugo, dont vous connaissez l’admiration profonde envers Napoléon. Eh bien, Napoléon ne lui paraît pas digne de figurer dans cet aréopage surhumain qu’il appelle « Les Mages ».

Et nous voyons en effet toute une gradation qui se produit à travers le monde, à travers les âges. Cette gradation – je vous en ai parlé –, c’était le règne animal, auparavant, le règne végétal, auparavant le règne minéral ; est-ce que cela va continuer et qu’après le règne humain, nous aurons un règne surhumain ?

Je vous ai déjà dit que cela continuerait. Effectivement, cela fait mieux que continuer, cela continue car, au-delà de l’homme ordinaire, vous avez toute une série de surhommes : les grands poètes, les grands artistes, les grands philosophes, les grands philanthropes ; ceux-là concentrent en eux les flammes éblouissantes de l’âme humaine et ils dépassent les autres êtres humains, comme l’Himalaya dépasse toutes les montagnes de la Terre.

Cette évolution, est-ce qu’elle va se continuer ?

Nous avons dit que nous avions déjà, d’un côté, les hommes ordinaires, de l’autre côté, les surhommes. Au-delà, y a-t-il autre chose encore ?

Eh bien, d’après les théosophes qui raisonnent fort bien, à la suite d’ailleurs des hindous, après les surhommes, représentés par les hommes de génie transcendant de la Terre, il y a les maîtres de l’Aggartha, c’est-à-dire des êtres entièrement réalisés qui ont en eux l’intelligence, la volonté, l’amour, la sagesse et le sens esthétique. Ces êtres, qui sont des têtes étonnantes de grandeur et de lumière, concentrent en eux toutes les forces de l’évolution universelle. Et il est probable que ce n’est pas fini et qu’après eux, il y en aura d’autres encore plus vertigineux.

François Brousse
Conf. « Les Maîtres de l’Aggartha », Paris, 29 nov. 1983

Connaissance

 

Ils ont créé d’ardents chefs-d’œuvre

Les maîtres du savoir divin

Ils ont dénoué les couleuvres

Qui fourmillaient sur leur chemin.

 

Leur flèche a percé les pieuvres,

Ils ont lu le grand parchemin,

L’étoile admire les manœuvres

De leur navire surhumain.

 

Musiciens, mages, philosophes,

Dompteurs de l’océan des strophes

Consolateurs des sombres jours

 

Vous êtes l’espoir de l’aurore

Les astres existent encore

Par le souffle de votre amour.

 

13 août 1990

François Brousse
La Rosée des constellations, Clamart, Éd. la Licorne Ailée, 1991, p.230

La conscience cosmique

Du singe, nous sommes passés à l’homme, de l’homme nous devons passer au surhomme qui aura toutes les qualités dont je viens de vous parler, du surhomme, nous passerons au dieu et du dieu, nous passerons au sur dieu et c’est une évolution qui n’aura jamais de fin, ou si elle a une fin, c’est lorsque nous prendrons conscience de la totalité de notre être dans ce que les hindous appellent la conscience cosmique, c’est-à-dire nous serons en même temps nous-mêmes et des milliards d’autres êtres. 

François Brousse
Conf. « La communication des sens et de l’esprit », Perpignan, 27 juin 1979

La marche de Dieu

Une des réalités les plus sublimes est que Dieu est en train de se mouvoir à travers les espèces et qu’il a pris successivement la forme d’un rocher, d’une plante, d’un poisson, d’un serpent, d’un mammifère, d’un oiseau, et enfin d’un homme.

Il ira plus loin, car on n’arrête pas la marche de Dieu et après l’homme, viendra le surhomme ; et après le surhomme, viendra l’être possédant la conscience cosmique. Au-delà de l’être cosmique, apparaîtra l’être divin, et au-delà de l’être divin, viendra le prince de l’unité.

Cet immense cheminement se trouve dans le simple symbole qui s’appelle le Sphinx.

François Brousse
Conf. « Dans le labyrinthe secret de l’Égypte », Paris, 25 nov. 1981 

Il y a toute une évolution depuis l’amibe jusqu’à l’homme qui monte ensuite de l’homme au surhomme. Au-delà des hommes de génie, vous avez les surhommes ; on les appelle les mahatmas qui composent la couronne glorieuse de l’humanité.

Ils dirigent les intelligences, non pas à travers des sociétés secrètes, sur le plan politique ou économique, mais au moyen des grandes ondes d’amour, de sagesse et de beauté. Ces phares surhumains rayonnent perpétuellement. Nous devons nous éclairer à leur aveuglante clarté. Une des erreurs sur les mahatmas, c’est de croire qu’ils sont naturellement les rouages secrets de la politique universelle et qu’ils suscitent les guerres, les révolutions et toutes les crises sanglantes de l’histoire.

Si une telle croyance était vraie, il n’y aurait plus qu’à créer un parti des anti-maîtres et les renverser définitivement car ils font leur travail d’une manière abominablement défectueuse ! Non ! Les guerres comme les révolutions et l’extermination de l’homme par l’homme, ce n’est pas la volonté des grands maîtres qui dirigent le monde. Ils ne s’occupent pas, sauf exception bénéfique, de l’univers physique. Ils se contentent de préparer l’évolution spirituelle et morale de l’humanité. Nous devons les connaître et aller vers eux. Lorsque nous serons devenus leurs disciples, semblables à eux, nous aurons brisé le cercle infernal et nous nous élancerons vers le point suprême. 

François Brousse

Conf. « Les mystères de l’initiation », Strasbourg, 15 juin 1985

Pensée

 

Un homme supérieur, pour vaincre, n’a besoin que de son génie. On croit se heurter à un isolé, on se heurte à des millions d’anges dont le tourbillon couronne et défend un front suprême.

Dans l’invisible, une armée d’élémentals sert fidèlement le surhomme.

François Brousse
Revue BMP N°81, septembre 1990

LE LOGOS SOLAIRE

Le Soleil est le maître resplendissant des planètes qui tournent, liées par les chaînes de l’attraction, autour de l’astre central. Il donne à toutes la lumière et la chaleur; et, pour quelques-unes, la vie. Il est le sublime dispensateur des forces cosmiques

À cette splendeur physique correspond une splendeur spirituelle. Comme le globe flamboyant dirige le cortège des mondes, les esprits solaires dirigent les esprits planétaires. Le Soleil, source de la vie universelle, en est aussi le merveilleux séjour. Des intelligences supérieures, vêtues de fluides corps de feu, habitent parmi les architectures fulgurantes de l’étoile. Les Trônes chez les chrétiens, les Dieux chez les païens représentent ces entités à demi-divines. Elles épanchent parmi les humains planétaires les torrents impétueux de la sagesse, de l’amour et de la puissance. Elles forment un être collectif, comme une ruche aux millions d’abeilles, et l’âme de la ruche solaire se nomme le Logos. Ce qui n’empêche pas chaque entité de posséder sa conscience personnelle. Ainsi commencent les mystères de l’absolu, où se fondent tous les contradictoires.

Parfois, de cette ruche transcendante, s’échappe une abeille messagère. C’est un prophète, un mage ou un messie qui descend s’incarner sur une des planètes obscures. La Terre a vu passer quelques‑uns de ces lumineux visages. Ils s’appellent Krishna, Bouddha, Lao‑Tseu, Pythagore, Jésus, Manès, Ramakrishna, d’autres encore. Les temps passés sont remplis de leur vol de flamme, les temps futurs attendent de nouvelles visitations.

Ces surhommes se sentent tous Un avec Dieu, car ils font partie d’un être collectif : le Logos solaire. Ils sont humains et divins dans une merveilleuse synthèse qui consacre les épousailles de l’évolution et de l’involution. Quand l’Évangile parle du Fils unique de Dieu, c’est d’une vérité admirable. Tous les grands initiateurs sont les divers moments d’une conscience unique : le Verbe.

François Brousse
« Questions – Réponses (suite & fin) » (1963) dans Revue BMP N°232, avr. 2004

 

Ceux qui portent à l’humanité un trésor d’émotions grandioses, d’élans esthétiques, d’envols transfigurateurs, comptent parmi l’Olympe des surhommes. Ils jettent dans l’obscure inconscience d’Adam et d’Ève des germes civilisateurs.

Les seuls espoirs du progrès palpitent dans ces grains de feu d’où jaillirent les fêtes de l’intelligence, du pouvoir et de l’amour, les paradis ressuscités.

François Brousse
« Isaïe, Mahomet et Victor Hugo » (18-07-1967) dans revue BMP N°78, mai 1990

La substance éternelle évolue par rondes qui comprennent chacune – naissance – épanouissement – déclin – mort – après quoi, tout recommence.

Les galaxies et les formes vivantes se succèdent indéfiniment, comme les vagues de la mer sous le souffle des orages. Un vent perpétuel gronde sur l’océan des créations. Le monde se déroule dans la domination du Plan divin.

Peut‑on déchiffrer les lignes majeures de ce plan ?

L’univers enferme une multitude d’âmes en perpétuelle évolution. La volonté de Dieu pousse ces âmes vers le Nirvana, béatitude, connaissance, pouvoir et splendeur. Chaque vie : végétale, animale, humaine, angélique, archangélique, séraphique, marque une étape dans la conquête de la perfection. Cette route traverse de nombreuses révolutions cosmiques, les mondes nais­sent et meurent sous les pas du Titan divin, mais le but rayonne, la finalité flamboie, la conclusion resplendit.

François Brousse
« Survol des prédictions » dans Revue BMP N°7, janv. 1984

De nombreux occultistes s’imaginent que l’initiation peut se conférer par des grades et des cérémonies, mais elle palpite en réalité dans les grandes œuvres qui nous transportent à travers l’Illimité.

Dans l’en­trelacement des mots et des idées, retentissent les cordes de la lyre divine. Les émotions les plus hautes et les plus pures sont la véri­table initiation. Les pensées sublimes y joignent leurs troupes aux robes de flamme. C’est par l’ouverture du chakra aux mille pétales que l’on embrasse la totalité des révélations. L’Initiation est la nais­sance d’une nouvelle âme humaine dans l’âme humaine qui s’aperçoit avec stupeur qu’elle est, en réalité, surhumaine. C’est par la découverte de l’indécouvrable que l’on devient un authentique Initié. Le Soleil lui-­même n’est qu’un reflet du Soleil des soleils, au‑delà duquel sourit et resplendit l’Être ineffable.

François Brousse
« Interview de François Brousse à propos de son livre Péhadrita parmi les étoiles » dans Revue BMP N°7, janv. 1984

CES HOMMES

Quels sont ces hommes purs au front prestigieux ?

On ne sait quelle lave ondule dans leurs yeux

Ils font vibrer le cœur des mondes

Leurs gestes sont pareils à des palmes dorées,

Des constellations de flammes inspirées

Joignent leur pur sourire aux vertiges de l’onde.

 

Ils vont comme des dieux vêtus d’azur vivant

Dont les pieds triomphaux foulent les vastes vents…

Ils vont, la chevelure dénouée.

Les figures de proue comme eux ont les yeux fiers

Quand elles fendent puissamment le bleu des mers

Sous le rugissement sauvage des nuées.

 

Ils peuvent repétrir ou briser l’univers.

Sont‑ce des conquérants forgés d’ombre et de fer,

Debout sur les peuples qui crèvent ?

D’où vient le flamboiement bondissant de leur cœur ?

Sont‑ce des dieux‑lions, des colosses vainqueurs ?

 

Non, ce sont les amants de l’Idée et du Rêve.

 

François Brousse

Œuvres poétiques t. II, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1988, p. 357

Occupons‑nous de la cohorte surhumaine des héros. Ils servent de médiateurs entre les humains, les demi‑dieux et les entités hypercosmiques.

Ce sont les grands philosophes qui nous montrent les chemins de la divinisation. Ils comprennent encore les grands poètes et leurs paroles inspirées répandant autant d’éclat que de profondeur. Le culte des héros consiste à méditer leurs ouvrages où se reflète le visage de l’éternelle Vérité.

Miroirs d’or et faces de feu, Apollonius de Tyane recommandait Homère, Hésiode, Krishna, Bouddha, Orphée, Pythagore, Zoroastre, Hermotime de Clazomène et Platon. Ils mettront sur nos fronts une lumière hyperphysique. Ils nous apprendront à unir les religions, les philosophies et les méthodes d’illumination.

François Brousse

« Réflexions de l’école de sagesse Agni » dans Revue BMP N°57, mai 1988

LUI

Je médite âprement, berger du genre humain,
Ainsi qu’un soleil clair sur un étang de glace,
La grande main de l’Invisible a pris ma main
Je suis l’arbre infini que la lumière enlace.

Malgré le vent de feu qui brûle un noir chemin,
Sur un trône d’azur souverain, je prends place
Parmi les Immortels au regard surhumain.
Quand leur voix retentit, l’univers se déplace.

La lumière remplit toutes mes molécules.
Les fléaux ne sont plus que des nains ridicules
Et les oiseaux du lac Stymphale ont peur de moi.

Salomon dans ma tête, Isis dans ma poitrine
S’épousent pour forger l’insondable androgyne.
Les visages du gouffre ont retrouvé leur Roi !

7 décembre 1988

François Brousse
Le Graal d’or aux mille soleils, Clamart, Éd. La Licorne Ailée,  1989, p. 112

Il existe des hommes ayant conquis, dans la suite des palingénésies, la couronne de surhumanité.

Quelques-uns vivent sur le plan physique, parmi les cavernes des montagnes, dans l’Himalaya ou la Cordillère des Andes. D’autres restent sur le plan astral d’où ils peuvent, après leur mort terrestre, travailler à l’évolution du Grand Être humain. Ils forment l’invisible soleil vers lequel s’oriente la barque douloureuse des âmes.

Les sociétés initiatiques sont en rapport plus ou moins lucides avec ces pharaons de la superconscience. Mais, dans l’agonie des cycles, les fils des sages, les fils des anciens rois, se montrent incapables d’interpréter le saint livre des Traditions léguées par leurs ancêtres. Les occultistes traditionalistes perdent de vue les nuages inspirés où roulent et fulgurent les révélations. Ils ont abandonné le sceptre souverain de la prophétie. Les horizons de l’avenir ne font plus remuer leur énorme océan devant ces dévots tournés vers le passé. Le prophète dégénère en prêtre. Ceux qui se contentent de répéter servilement la parole des maîtres morts sont les fossoyeurs de l’Âme infinie. La science transcendante porte deux flambeaux : l’inspiration et l’illumination, qui sont la double étoile du mage. Dynamisme, flammes vives, sources ardentes, tel est le torrent des théosophies !

François Brousse
« Les oracles d’Isaïe contre l’Égypte – Deuxième partie » dans Revue BMP N°108, févr. 1993

L’Homme divin est la synthèse vivante des éléments les plus purs de l’humanité, portés à leur paroxysme. C’est Krishna et Bouddha, c’est Ezéchiel et Jésus. Il incarne la pensée de Dieu. Toute l’évolution terrestre n’aspire qu’à cette cime superbe : réaliser un surhomme. Ils flamboient un moment parmi les peuples, puis disparaissent, laissant à tous les yeux l’éblouissement de leur passage, à toutes les âmes un élan immense vers leur perfection. Ils hâtent l’heure sacrée où les hommes seront une assemblée de demi-dieux. Ils sont les collaborateurs de Jéhovah.

François Brousse

« L’Homme divin » dans Revue BMP N°206, déc. 2001-avr. 2002

 

Le souffle de Dieu

L’homme se renouvelle sans cesse en devenant lui‑même l’infini. C’est comme un orage où des éclairs se succèdent incessamment. On entrevoit une première illumination infinie, puis une seconde, infinie également, puis une troisième et ainsi de suite à l’infini. L’exploration de ce gouffre sans borne devient la contemplation éblouie de l’être humain devenu par là-même surhumain. Les mots sont impuissants à traduire un pareil état, car ils sont enfermés dans la forme et le nombre, alors que cette contemplation intuitive dépasse toutes limitations, même celles du cosmos, même celles des entités mathématiques.

Plus haut qu’Einstein et plus haut que Cantor s’élève la perception directe de ce qui n’a aucune borne, ni aucune entrave et qui est comme le souffle de Dieu.

François Brousse
« Interview de F. Brousse sur son livre Les visiteurs des millénaires » dans Revue BMP N°9, mars 1984

Le surhomme et le soushomme

Tous les occultistes occidentaux prétendent que l’âme, ayant atteint le stade humain, ne peut rétrograder dans le règne des bêtes. Pourquoi ? Parce que, disent-ils, l’évolution ne retourne jamais en arrière.

Cette affirmation est juste si l’on considère la fin ultime de toutes choses. En effet tous les êtres entreront, tôt ou tard, dans le Parfait. Cela n’empêche nullement les décadences passagères.

Ouvrez les yeux sur la vie et l’histoire. Des hommes, admirablement purs dans leur jeunesse, se sont corrompus et souillés. Des peuples, comme la Grèce et l’Égypte, qui atteignirent une splendeur civilisatrice, ont perdu leur éclat. Des espèces colossales comme les serpents du secondaire, après avoir dominé la planète, n’existent plus. Pourquoi les âmes humaines, libres par définition, ne pourraient-elles redescendre l’échelle des êtres ?

Vous admettez que l’homme peut devenir surhomme, c’est exact. Mais, en contrepartie, il peut devenir soushomme, animal, bestialité affreuse. La liberté s’étend dans tous les domaines. 

François Brousse
« Les trois purifications » dans Revue BMP N°107, janv. 1993

Le saint et le criminel

Il semble blasphématoire de trouver dans un criminel la majesté de la substance divine. Cependant, on pourra sans blasphème soutenir qu’un saint, qu’un surhomme, est de même nature que l’Incréé.

Or, entre un saint et un criminel, il n’existe qu’une différence de degré, pas de nature. Si entre la nature d’un saint et celle de Dieu, l’imagination peut, sans blasphème, bâtir un pont intermédiaire, le même pont servira à faire communiquer Dieu et le criminel, puisque criminels et saints sont d’une nature identique.

Observons enfin que, d’après la doctrine de l’Émanation, le criminel actuel doit, après s’être purifié dans le feu des métamorphoses, atteindre la surhumanité, devenir archange. Tous les hommes, ayant en eux l’étincelle divine, se transfigureront en séraphins. Entre un séraphin et Dieu on peut, sans scandale, affirmer une identité de nature.

Le criminel n’est pas une entité métaphysique opposée à Dieu comme les ténèbres à la lumière, il est la forme passagère d’un être destiné à la transfiguration archangélique. Par suite, l’objection s’efface comme une buée nocturne quand se lève le soleil. 

François Brousse
« La voix créatrice » dans Revue BMP N°51, nov. 1987

 

Le surhomme véritable n’est pas le macaque dégénéré au sourire de tigre que nous a hurlé Nietzsche, mais le géant aux ailes d’aigle dont la pensée commandera aux étoiles et qui saluera fraternellement le cosmos et les dieux.

François Brousse

Revue BMP N°186-187-188, mars-avril-mai 2000

 

LE MAGE

Je frappe à coups de pique
Le sanglier épique,

Je tends ma fière main
Au géant surhumain,

Je valse dans la gloire
De l’antique ciboire,

Mon songe éblouissant
Comme un condor descend

La ballerine danse
Dans la lumière dense,

Le mage qui bénit
Dépasse l’Infini 

19 juin 1995

François Brousse
Le Pas des songes, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 2001, p. 79