Lettre d’information

Lettre mensuelle – Octobre 2022

François Brousse

Un sage de bonne compagnie

Thème

Le KARMA – Partie I / II

 

La Loi, c’est l’ordre du monde, qui se fonde sur l’équilibre des actions et des réactions.

Toute action engendre automatiquement une réaction égale, mais de sens contraire.

Le Karma des hindous est l’image de cette loi divine, qui donnera au tortionnaire la torture,

au méchant la méchanceté, au juste la justice.

Évidemment, la roue du Karma implique la chaîne des transmigrations.

 
François Brousse
 
Nostradamus ressuscité, t. II, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1997, p. 318-319

La loi des répercussions

Par l’éternelle loi des répercussions, toute souffrance causée à autrui se compense automatiquement par une souffrance égale, dirigée en sens inverse. Le criminel devient tôt ou tard la victime.

Quand nous frappons un autre, c’est nous-même que nous frappons. Enclume et marteau se confondent dans la divine Justice.
Cette vérité fondamentale emplit de son rayonnement toutes les bibles de la Terre. Même les doctrines obscurcies, comme le catholicisme, en conservent une parcelle précieuse.
Responsabilité, karma, réincarnations se nouent comme une chaîne de diamants, plus dure que l’acier.
En dehors des livres surhumains, l’intuition, braise inextinguible, mais qui dort le plus souvent, reflète l’éclat terrible de la grande Loi. L’intuition veille dans le cœur humain; d’un regard infaillible elle mesure les inévitables ressentiments de nos actions. Elle voit que le bien attire le bien, que le mal appelle le mal. Ce que tu fais aux autres te sera rendu intégralement. Ni plus ni moins. Telles sont les mathématiques de Dieu.
L’intuition rêve sur ces réalités incorruptibles, qu’elle contemple face à face. Et lorsque notre vouloir pervers nous incline vers le mal, la vierge intérieure, la pure gardienne, nous avertit. Elle nous montre, dans un éclair, les sombres profondeurs de l’abîme, sur lequel nous penchons notre âme égarée. Sa voix solennelle retentit à nos oreilles.
La voix de l’intuition, c’est la conscience morale.
 
François Brousse
Revue BMP N°06, décembre 1992

En quoi consiste « faire le mal » ?

On le réalise de deux manières très proches l’une de l’autre : c’est léser consciemment quelqu’un, ou le faire souffrir, ou le tuer. Nous pou­vons faire souffrir inconsciemment, là c’est une autre question. Nous sommes plutôt les instruments du karma. Il est vrai que si nous étions parfaitement purs, nous ne pourrions même pas faire souffrir inconsciem­ment. Mais le mal s’intéresse surtout à notre point de vue conscient. On distingue deux attitudes : d’un côté faire souffrir, emprisonner, blesser ou tuer consciemment quelqu’un et, deuxième élément du mal, arrêter consciemment l’évolution d’un être vers l’illumination. Voilà les deux éléments de la négativité et ils se retrouvent à travers toutes les religions et toutes les philosophies. Quand on nous dit qu’il n’y a pas de définition précise du mal, je pense que l’on se trompe et je viens de vous la donner en quelques mots très simples qui traduisent précisément une réalité infinie. […]

Comment pouvons‑nous l’aplanir ? Par la connaissance. Je vous donne une méthode directe. Vous la possédez d’ailleurs, c’est toujours la méthode bouddhique. Si vous avez fait consciemment du mal à quelqu’un, cela peut arriver, nous ne sommes que des êtres humains aux passions dévorantes et dévastatrices, vous devez lui envoyer le plus de pensées d’amour possible et souhaiter qu’il soit heureux. Vous aplanis­sez ainsi le mal que vous lui avez fait. […]

Nous devons être des lampes qui envoyons perpétuellement des rayons de miséricorde à travers l’illimité, dans les sept directions de l’espace. […]

François Brousse
L’Évangile de Philippe de Lyon, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1994, p. 159-160

« Ne vous y trompez point on ne se moque pas de Dieu, car ce que l’homme aura semé,

c’est là ce qu’il récoltera. »
(Galates VI, 7)
 

Cette affirmation de saint Paul est le cri d’espoir d’un théosophe, elle monte dans le ciel pur des vérités. L’apôtre attire notre attention sur l’importance de la lucidité métaphysique, étoile et flambeau, étoile pour comprendre, flambeau pour guider. Le karma ne permet pas d’égarer la justice universelle. Presque toutes les religions assurent que les rites et les cérémonies suffisent à purifier l’âme, et à lui ouvrir les portes ineffables du Paradis.

Mais l’initié n’ignore pas qu’il faut résolument déchirer ce voile d’illusions trompeuses. Ni l’eau bénite ni la messe n’effacent le résultat de nos pensées, de nos désirs, de nos actions. C’est ce que l’homme sème. Les récoltes, blés corporels, psychiques, mentaux, secoueront leurs cheveux opulents dans les vies ultérieures.
Tout ce que l’homme a fait de mal lui sera intégralement rendu. Les mathématiques de Dieu sont absolument exactes.
Pas une once de vie ne tombe dans le néant. L’enfer éternel et le rien ultime sont les deux pôles extrêmes de la chimère. Croire en un Dieu bourreau insatiable des âmes, c’est le fruit de la fureur et de la peur. D’autre part, supposer que l’esprit conscient de l’homme sort du néant pour rentrer au néant relève de l’absurde.

 

François Brousse
« Lucidité métaphysique » dans Revue BMP N°101, juin 1992

La Pesée des âmes = H = 8

Elle exprime dans le Monde divin la Justice absolue, le Karma qui suit à la trace les vies successives ; dans le Monde intellectuel, les attrac­tions et répulsions; dans le Monde physique, l’imparfaite justice des hommes.

La reine au visage dur et beau siège sur un trône de granit. Une couronne de fer de lance environne son front vaste. Ses yeux largement ouverts, d’une terrible fixité, jet­tent des éclats de feu. Sur sa poitrine s’étale une grande croix ansée, couleur ténèbre. La reine porte dans la main droite un glaive, large et court, la pointe vers le haut. Sa main gauche soutient une balance dont les deux plateaux sont à égalité. Dans l’un est posé un cœur humain, dans l’autre le triangle avec un œil au centre. […]

Les fers de lance et le glaive, tous dirigés vers le haut, soulignent la puissance du Destin, qui courbe également les peuples et les individus. […] Le cœur humain représente l’âme, avec ses attraits et ses reculs, qui trace sa propre destinée à travers les battements du libre arbitre. La croix ansée nous montre les branches de l’amour, de la sagesse et de la beauté, que surmonte le cercle parfait de la justice. […]
N’oublions pas que nous façonnons nous‑mêmes notre avenir cosmique, au moyen de nos actes, de nos pensées, de nos paroles, de nos désirs. Alors s’effacent les cruelles fantasmagories du néant et de l’enfer. Par la bienveillance universelle, la méditation métaphysique, l’émotion esthétique, on peut transformer le Karma. Les énergies supérieures contreba­lancent les forces d’en bas. […]
L’arcane VIII semble nous dire : Attention à la Justice divine, absolue, et méfie‑toi de la justice humaine, relative. 

François Brousse
La Trinosophie de l’étoile Polaire, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1990, p. 143-144

MANUSCRIT

GOÛT DU NÉANT

Tu médites, le cœur broyé – pauvre géant !
Et les braises de l’âme attisent leur souffrance
Sur les cendres du rêve immense…
Goût de la nuit, goût de la mort, goût du néant !

Taisez‑vous, ô clameur des vies originelles !
Pendant des millions d’années, me faudra‑t‑il
Sur des planètes d’or traîner mes longs exils ?
Je suis l’oiseau, chassé du royaume des ailes.

Se dissoudre dans le néant délicieux !
Mais le néant n’est pas, il faut lutter sans cesse.
Remets ton diadème, éternelle princesse,
Ô mon âme et partons dans la grandeur des cieux !

17 décembre 1951

François Brousse
Les Pèlerins de la nuit dans Œuvres poétiques, t. 1, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1986, p. 195

Dieu ne punit jamais, Dieu n’est pas le grand bourreau de l’abîme, Il est la Loi cosmique et en tant que telle Il est parfait.

Nous subissons, nous, les conséquences de nos actes.

Par suite, notre maladie est la conclusion karmique de toutes nos erreurs d’ordre mental, sentimental ou sim­plement physique.

Cette loi qui domine le monde peut être transcendée quand elle est connue et c’est là que la science sacrée a son mot à dire.

 
François Brousse

François Brousse
L’Évangile de Philippe de Lyon, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1994, p. 267

La bénédiction bouddhique

Les âmes enfermées dans les liens de la génération traversent des milliers de corps suivant la loi rigide du karma. Cependant, la Providence révèle, à certaines époques du monde, des méthodes salvatrices qui permettent de briser les fers terrestres et planétaires. La plus solide des chaînes, la plus terrible, s’appelle Haine.

Le moyen de rompre cette chaîne a reçu le nom prestigieux d’Amour. Cette énergie souveraine, la plus haute de toutes, s’exerce non seulement dans les grands sacrifices surhumains qui restent gravés en la mémoire des peuples, mais aussi dans le courant tranquille de la vie quotidienne.
Une des méthodes d’amour, parmi les plus fécondes, a été apportée par le Bouddha, le Maître parfait, incarnation de la Puissance, de la Sagesse et de la Bonté. Nous l’appelons la Bénédiction bouddhique. Elle consiste à mettre en mouvement les forces de la pensée dans le niveau de la bienveillance universelle.
François Brousse
« La bénédiction bouddhique » (Perpignan, 12-03-1974) dans Revue BMP N°47-48, Juin-juillet 1987

 

À moins d’un miracle qui dépasserait tous les miracles de toutes les religions depuis la fondation du monde,

l’homme continuera, semble‑t‑il, à être violent, sauvage, plein de terreur

et à vouloir détruire par la force ceux qui s’opposeront à ses dogmes périmés. […]

Que faut‑il faire dans les sombres jours qui sont les nôtres ?

Le seul moyen est de se sauver personnellement, par la purification du corps, de l’âme et de l’esprit.

La purification du corps supprime toute nourriture impure, toute nourriture carnée, car nous n’avons pas le droit de tuer des animaux et de les faire souffrir pour notre propre satisfaction.

Ensuite, la suppression de l’idée de violence, de destruction, de terrorisme, de colère à l’intérieur de soi, puisque les pensées sont des forces. Si nous supprimons cette idée de violence, nous supprimerons la destruction du monde. Mais, est‑ce que, réellement, les êtres humains n’ont pas une idée de violence, de destruction, de colère, de massacre, une fois au moins par jour ? Quand je dis une fois par jour, je devrais dire une fois par heure, et même peut‑être une fois par minute ! Il me semble que la plupart des êtres humains se nourrissent de haine. Ils veulent détruire leurs ennemis par la force, par la violence et souhaitent leur disparition radicale de la Terre. Nous créons ainsi une série de pensées karmiques qui travaillent à l’anéantissement de l’humanité. La moitié de l’humanité songe à la destruction de l’autre moitié, et l’autre moitié songe à la destruction de la première moitié. Normalement, un tel jeu doit aboutir à l’anéantissement total. En principe, il convient d’écarter les pensées de violence, c’est difficile, et la nourriture carnée, c’est pénible aussi.

Ensuite, il faudrait, autant que possible, développer en nous le meilleur, notre Moi nouménal et divin, l’élan vers la vérité, vers l’amour et vers la sagesse. Grâce à cette ascèse, on pourrait éviter la catastrophe. […]

François Brousse
Le Livre des révélations, t. I, Clamart, Éd. La Licorne Ailée,  1992, p. 143-144
 

Les peuples entre eux

Un peuple qui fait souffrir un autre peuple se crée à nouveau du karma, et ce karma appellera par conséquent un châtiment inévitable jusqu’à ce qu’il comprenne, jusqu’à ce qu’il y ait une série d’individus qui comprennent qu’il ne faut jamais faire souffrir un peuple ; et si ces individus sont en nombre suffisant à l’intérieur de ce peuple, le karma de ce peuple sera évité, il n’aura plus besoin de souffrir et de faire souffrir à son tour indéfiniment. Il n’y a jamais de fatalité, il y a toujours la providence. Ils se réincarneront et ils souffriront, mais quand ils auront souffert, s’ils arrivent à comprendre qu’il ne faut jamais torturer ou détruire ou opprimer un peuple pour quelque raison que ce soit, ils seront sauvés et ils entreront dans le chemin de la Providence divine.

François Brousse
Philosophies, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 2011, page 400- 401

 La souffrance n’est bonne qu’à brûler nos résultats karmiques.

Mais si l’on enfante que des pensées hautes et des sentiments fraternels,

la souffrance devient inutile.

L’être, arrivé à ce degré sublime, continue sa croissance

dans la pleine lumière et la pleine joie.

François Brousse
L’Évangile de Philippe de Lyon, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1994, p. 267

Agenda

Académie François Brousse

Samedi 29 octobre – Perpignan

L’Académie François Brousse, créée en 1997 par la Licorne Ailée, est consacrée à l’approfondissement de l’œuvre de cet auteur : conférences, causeries, exposés, lectures, spectacles, projections… Elle se déroule essentiellement à Paris ou Perpignan.

Les représentations poétiques en soirée sont reportées à une date ultérieure, vers le 6-8 mai 2023 à Perpignan, et en nov.-déc. 2022 à Paris.

Des précisions à venir sur notre page Agenda

Page d’accueil

Qui est François Brousse ?

François Brousse (1913-1995) amorce dès son plus jeune âge une créativité poétique hors du commun et laisse à la postérité plus de cinq mille poèmes.
Professeur de philosophie dans le Languedoc-Roussillon, il est une figure marquante du pays. Doté d’un esprit encyclopédique, il est l’auteur d’une centaine d’ouvrages : poèmes, romans, contes et essais (exégèse, histoire, astronomie, métaphysique, ésotérisme). Humaniste d’une profonde culture, il montre un intérêt insatiable pour l’art et la philosophie.

Présentation Wikipédia

Professeur de philosophie dans le Languedoc-Roussillon, il est une figure marquante du pays.

Auteur d’une centaine d’ouvrages publiés à partir de 1938 : poésie, essais (métaphysiques, astronomiques, historiques, ésotériques), romans, théâtre et contes. Il est un précurseur des cafés philosophiques qui surgiront un peu partout en France à la fin du XXe siècle.

Poème

KARMA
 
On traîne après son corps une ombre colossale
Qu’un monstre impitoyable a jadis dessinée.
Dans l’horreur de nos destinées
Le poisson vert foudroie les cryptes abyssales
 
L’aurore aux yeux pourprés plane en vain sur nos fronts
Comme un vieux cormoran parmi les rochers lourds.
Nos laticlaves de velours
Cachent mal sur nos chairs la marque des affronts.
 
Où sont nos regrets noirs et nos remords de flamme ?
Le verbe aux triomphants dictames
Contemple, médecin, notre lente agonie.
 
Les nuages martyrs éveillent le mensonge
Et leur racine atroce plonge
Aux flots épouvantés de l’angoisse infinie.

 

François Brousse

De l’autre cygne à l’un, dans Œuvres poétiques, t. II, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1988, p. 364

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