Le Karma – Partie I/II

La Loi, c’est l’ordre du monde, qui se fonde sur l’équilibre des actions et des réactions.

Toute action engendre automatiquement une réaction égale, mais de sens contraire. Le Karma des hindous est l’image de cette loi divine, qui donnera au tortionnaire la torture, au méchant la méchanceté, au juste la justice. Évidemment, la roue du Karma implique la chaîne des transmigrations.

 François Brousse

Nostradamus ressuscité, t. II, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1997, p. 318-319

La loi des répercussions

Par l’éternelle loi des répercussions, toute souffrance causée à autrui se compense automatiquement par une souffrance égale, dirigée en sens inverse.

Le criminel devient tôt ou tard la victime. Quand nous frappons un autre, c’est nous-même que nous frappons. Enclume et marteau se confondent dans la divine Justice.

Cette vérité fondamentale emplit de son rayonnement toutes les bibles de la Terre. Même les doctrines obscurcies, comme le catholicisme, en conservent une parcelle précieuse.

Responsabilité, karma, réincarnations se nouent comme une chaîne de diamants, plus dure que l’acier.

 

En dehors des livres surhumains, l’intuition, braise inextinguible, mais qui dort le plus souvent, reflète l’éclat terrible de la grande Loi. L’intuition veille dans le cœur humain ; d’un regard infaillible elle mesure les inévitables ressentiments de nos actions. Elle voit que le bien attire le bien, que le mal appelle le mal. Ce que tu fais aux autres te sera rendu intégralement. Ni plus ni moins. Telles sont les mathématiques de Dieu.

L’intuition rêve sur ces réalités incorruptibles, qu’elle contemple face à face. Et lorsque notre vouloir pervers nous incline vers le mal, la vierge intérieure, la pure gardienne, nous avertit. Elle nous montre, dans un éclair, les sombres profondeurs de l’abîme, sur lequel nous penchons notre âme égarée. Sa voix solennelle retentit à nos oreilles.

La voix de l’intuition, c’est la conscience morale.

François Brousse

Revue BMP, N°106, décembre 1992

La loi des répercussions

Par l’éternelle loi des répercussions, toute souffrance causée à autrui se compense automatiquement par une souffrance égale, dirigée en sens inverse.

Le criminel devient tôt ou tard la victime. Quand nous frappons un autre, c’est nous-même que nous frappons. Enclume et marteau se confondent dans la divine Justice.

Cette vérité fondamentale emplit de son rayonnement toutes les bibles de la Terre. Même les doctrines obscurcies, comme le catholicisme, en conservent une parcelle précieuse. Responsabilité, karma, réincarnations se nouent comme une chaîne de diamants, plus dure que l’acier.

En dehors des livres surhumains, l’intuition, braise inextinguible, mais qui dort le plus souvent, reflète l’éclat terrible de la grande Loi. L’intuition veille dans le cœur humain ; d’un regard infaillible elle mesure les inévitables ressentiments de nos actions. Elle voit que le bien attire le bien, que le mal appelle le mal. Ce que tu fais aux autres te sera rendu intégralement. Ni plus ni moins. Telles sont les mathématiques de Dieu.

L’intuition rêve sur ces réalités incorruptibles, qu’elle contemple face à face. Et lorsque notre vouloir pervers nous incline vers le mal, la vierge intérieure, la pure gardienne, nous avertit. Elle nous montre, dans un éclair, les sombres profondeurs de l’abîme, sur lequel nous penchons notre âme égarée. Sa voix solennelle retentit à nos oreilles.

La voix de l’intuition, c’est la conscience morale.

François Brousse

Revue BMP, N°106, décembre 1992

Lorsque nous venons sur Terre, nous y venons avec un karma particulier plein de bonnes ou de mauvaises choses que nous avons créées avant votre naissance, c’est-à-dire dans des vies antérieures.

Cette idée de la réincarnation sauve – si j’ose dire – la justice de Dieu, car il serait suprêmement injuste que, sans aucune raison, des êtres naissent défavorisés et d’autres favorisés.

Cette idée figure dans Plutarque, Plotin, tous les Alexandrins, Platon, Pythagore, les Druides… On peut dire que la plus puissante tradition occidentale remonte à la réincarnation. L’explication du bien et du mal n’existe pas du côté des croyants, mais elle existe admirablement bien du côté des philosophes.

François Brousse

Philosophies, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 2011, p. 216

Q. : Le karma et la liberté peuvent-ils coexister ?

F. B. : Le karma, et d’un autre côté, la liberté ! Le karma, c’est l’effet, et la liberté, c’est la cause. Je suis libre, et étant libre, j’ai au fond de moi-même la possibilité de choisir, mais une fois que j’ai choisi, je ne suis plus le maître de supprimer, au moins momentanément, les conséquences de mon choix, mais lorsque je renaîtrai, les conséquences de ce choix, qui me sont imposées par moi-même, je pourrai les accepter ou les transformer ou les combattre, ce qui fait que je suis toujours totalement, parfaitement libre. Je suppose que j’ai un accident, cet accident est le résultat d’un karma antérieur ; or, cet accident, je ne pouvais pas l’éviter, c’était effectivement le résultat d’un karma ; mais, à l’intérieur de cet accident, je peux être parfaitement libre, et je peux, soit accepter la souffrance, soit la combattre, soit la transcender, et d’après l’attitude que j’aurai, je crée immédiatement un autre karma qui est la conséquence immédiate de ma liberté. Autrement dit, l’univers n’est pas soumis à un déterminisme karmique total, il n’est pas soumis non plus à une liberté totale, mais à un mélange harmonieux

François Brousse
Philosophies, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 2011, p. 105

Je dirais qu’il existe en effet trois forces errantes dans le monde : la providence, la fatalité et la liberté humaine.

La providence s’exprime par l’amour, la sagesse, la beauté, la justice, toutes les vertus divines, et par l’arrivée des grands maîtres qui prennent le monde dans leurs bras et l’élèvent comme une offrande vers la divinité.

Quant à la fatalité, elle s’exprime par le karma qui nous rive dans le passé à des fautes que l’on a oubliées et qui nous contraignent à corriger des erreurs et des imperfections.

Toutefois arrive la troisième puissance, la liberté humaine. Nous pouvons choisir et l’homme est libre. C’est une des vérités que je qualifierais d’absolue.

L’homme est libre et la liberté humaine est le reflet de la toute-puissance divine, ce qui explique qu’il puisse, malheureusement, parce qu’il est libre, choisir le mal plutôt que le bien. Mais quand il aura choisi le mal des centaines et des milliers de fois, il finira par s’en lasser. D’autant plus que le mal a toujours des arrières goûts amers. Il est très difficile de trouver des êtres heureux parmi les êtres méchants. C’est même impossible. Ils sont presque tous tristes et désespérés ; et même s’ils arrivent à une joie, que l’on peut qualifier de démoniaque, elle ne sera jamais que passagère.

François Brousse
Philosophies, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 2011, p. 307

La crainte de l’Éternel est le commencement de la connaissance. Salomon, Proverbes (I, 7)

Cette phrase a fait couler beaucoup d’encre, mais en réalité, « la crainte de l’Éternel », qu’est-ce que c’est ? Ce n’est pas autre chose à mon humble avis que la crainte du karma. C’est le commencement de la sagesse, ce n’est pas la fin ! En somme, qu’est-ce qui nous arrête ?

Nous sommes forts, nous sommes puissants, nous pouvons commettre n’importe quoi grâce à notre force et à notre puissance ; la sagesse humaine des êtres qui sont autour n’en saura rien, la justice humaine n’en saura rien, nos voisins l’ignoreront, surtout que l’on peut agir par la puissance de la pensée, et avec la puissance de la pensée, on peut tuer comme on peut ressusciter, comme on peut transformer. Oui, mais attention ! La crainte du karma est le commencement de la sagesse et de la connaissance. Effectivement, on ne peut arriver à une connaissance intégrale que si l’on connaît la loi d’action et de réaction, la loi de répercussion qui s’appelle le karma.

François Brousse
« Propos de table  » dans Revue BMP N°99, avr. 1992

Patanjali

Inde, Ier siècle (Selon F. Brousse)

Aux alentours du Ier siècle, l’Inde métaphysicienne a enfanté le grand Patanjali, qui fut le législateur du Yoga ! Ses Aphorismes demeurent une table de diamant.

[…] Un avatar ne s’incarne jamais sous une forme unique. Par exemple, à l’époque de Jésus, il y avait Jésus lui‑même et en même temps, Apollonius de Tyane, Patanjali, le maître de justice et le Septième Hermès. Cela fait habituellement, à la même période, cinq personnages qui sont pénétrés par l’influx du Verbe infini. Chacun de ces personnages ayant d’ailleurs une conscience personnelle mais ils ont aussi une conscience collective. […]

François Brousse

Commentaires sur l’Apocalypse de saint Jean – Tome 1, Clamart, Éd. La Licorne Ailée,  2001, p. 259-260

Tarot

L’arcane VIII, la Justice, correspond à Patanjali, le penseur sublime, créateur du Yoga, et proclamateur du karma. Il aurait brillé au commencement de l’ère dite chrétienne.

François Brousse
« Le mystère des textes druzes (terminé le 31-08-1986) » dans Revue BMP N°42, janv. 1987

Le « huit », dans sa place normale au sein des tarots, incarne l’inflexible Justice, la dame austère armée du glaive et de la balance. On la retrouve dans le jugement des morts égyptien. Le trépassé, tout pâle, assiste à la pesée de son cœur. Sur un des plateaux, le cœur du défunt. Sur l’autre, la statuette de Maât, la Justice-Vérité. Si l’équilibre est rompu, on jette le mort à la Dévorante, sombre déesse qui tient de la lionne, de l’hippopotame et du crocodile. Si l’équilibre subsiste, l’élu devient semblable aux dieux.

L’arcane huit VIII formule la Justice absolue, la loi de répercussion, le Karma de l’Inde. « Et vous serez mesurés avec la mesure dont vous avez mesuré les autres », dit l’Évangile.

François Brousse

Thot Hermès le prince de l’éternité, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 2010, p. 19

Le karma est la loi de causalité qui unit nos actes à leurs conséquences

dans cette vie comme dans la chaîne des vies successives.

« Réflexions (sur Campéador) » dans Revue BMP N°90, juin 1991 

Les vérité éternelles

La première formule, c’est l’existence de Dieu, l’Être des êtres, éternel, infini, parfait, absolu et d’une justice totale.

La deuxième formule, c’est l’existence d’une âme indestructible qui pérégrine de monde en monde, d’organisme en organisme, de corps humains en corps humains, ou en corps animaux, ou en corps célestes, jusqu’à ce qu’elle parvienne à l’illumination, à la béatitude finale, suprême sagesse et suprême sérénité que l’on appelle Nirvana.

Ensuite, vient la troisième formule, liée à la première et à la deuxième, le Karma. Tout ce que vous faites aux autres vous sera rendu intégralement, ni plus, ni moins. Car, si c’était plus ce serait injuste, si c’était moins, ce serait injuste aussi. Vous êtes vous‑mêmes, suivant une vieille formule hindouiste, vos propres juges, vos propres bourreaux, vos propres victimes et vos propres rédempteurs. Il s’agit de ne faire du mal à personne consciemment. Sinon, ce que vous ferez aux autres vous sera rendu. La fameuse formule de Confucius n’est pas simplement une formule rationaliste : « Ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu’ils vous fassent ! » C’est une formule qui ouvre précisément la porte du dernier secret, car vous et les autres, vous appartenez à la même espèce et, ce que vous faites aux autres vous sera rendu. « L’assassin pâlirait s’il voyait sa victime, c’est lui ! » Cette phrase est de Hugo. Il a encore dit dans le même octave : « Ô insensé qui croit que je ne suis pas toi ! » Tout ce que vous ferez aux autres vous sera rendu et n’essayez pas de tricher parce qu’on vous dit que le Christ effacera vos péchés. Ni lui, ni Bouddha, ni le diable ne les effaceront. C’est vous‑mêmes qui les effacerez. Il ne s’agit pas de prier et de se prosterner sur la terre pour affirmer que nos péchés sont effacés. Ils ne le seront pas tant que vous n’aurez pas vous‑mêmes créé des pensées d’amour qui les effaceront. Personne ne peut détruire vos fautes sinon vous­-mêmes. C’est la troisième formule.

La quatrième est l’existence des Maîtres suprêmes, des Frères Aînés. Les philosophes ont découvert l’évolution. Elle va, depuis quatre milliards d’années, du protozoaire jusqu’à l’homme. Elle s’est toujours faite dans la même direction : plus d’indépendance, plus de liberté, plus d’intelligence, plus de sensibilité, plus d’amour aussi. Depuis quatre milliards d’années cela dure et ce n’est pas fini. On distingue, dans l’histoire de l’humanité ordinaire, le surgissement d’êtres exceptionnels et ces êtres exceptionnels peuvent réapparaître. Ils réapparaîtront sur un autre plan. Ainsi, un être exceptionnel peut devenir un sage et, au‑delà, un homme de génie, « les mages » comme dit Hugo, c’est‑à‑dire les prophètes, les philosophes, les poètes, les artistes et les chercheurs de vérité. On ne peut pas faire figurer parmi eux les conquérants baignés de sang humain. Il ne peut y avoir, parmi les grands Maîtres, que des êtres purs de tout meurtre, quels qu’ils soient. Au‑delà, existent les Frères Aînés ayant réalisé en eux la puissance, l’intelligence, l’amour, la beauté créatrice. On peut en compter environ vingt-deux, qui réalisent la Grande Loge blanche dite de l’Himalaya, avec qui on peut rentrer en communication grâce à certaines méthodes.

À tous ces procédés et à toutes ces révélations, il faut ajouter une autre route, celle de l’amour. Nous devons, par la non‑violence, développer notre être au fond de nous‑mêmes. Il faut compléter la non‑violence par la recherche de la beauté et de la sagesse. Nous devons être à la fois non‑violent comme Gandhi, sage comme Aurobindo, poète comme Homère, pour être sauvé. Tant que vous n’aurez pas concrétisé ces trois réalisations fabuleuses, tant que vous n’aurez pas la tiare du surhomme, vous serez condamnés à revenir, soit sur cette Terre, soit sur une autre terre, où la vie est composée de désir et de souffrance.

Voilà les quelques vérités que l’on découvre. […]

François Brousse
Le Livre des révélations, t. 2, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1992, p. 10

 

« Ne vous y trompez point on ne se moque pas de Dieu, car ce que l’homme aura semé, c’est là ce qu’il récoltera. » (Galates VI, 7)

Cette affirmation de saint Paul est le cri d’espoir d’un théosophe, elle monte dans le ciel pur des vérités. L’apôtre attire notre attention sur l’importance de la lucidité métaphysique, étoile et flambeau, étoile pour comprendre, flambeau pour guider. Le karma ne permet pas d’égarer la justice universelle. Presque toutes les religions assurent que les rites et les cérémonies suffisent à purifier l’âme, et à lui ouvrir les portes ineffables du Paradis.

Mais l’initié n’ignore pas qu’il faut résolument déchirer ce voile d’illusions trompeuses. Ni l’eau bénite ni la messe n’effacent le résultat de nos pensées, de nos désirs, de nos actions. C’est ce que l’homme sème. Les récoltes, blés corporels, psychiques, mentaux, secoueront leurs cheveux opulents dans les vies ultérieures.

Tout ce que l’homme a fait de mal lui sera intégralement rendu. Les mathématiques de Dieu sont absolument exactes. Pas une once de vie ne tombe dans le néant. L’enfer éternel et le rien ultime sont les deux pôles extrêmes de la chimère. Croire en un Dieu bourreau insatiable des âmes, c’est le fruit de la fureur et de la peur. D’autre part, supposer que l’esprit conscient de l’homme sort du néant pour rentrer au néant relève de l’absurde.

François Brousse
« Lucidité métaphysique » dans Revue BMP N°101, juin 1992

 

 

Par la vie terrestre on prépare les conditions bonnes ou mauvaises de notre existence future, une fois dépassées les portes de la mort. En bref, les pensées de vio­lence nous jettent dans des abîmes de sang, et les pensées d’amour et de sagesse nous transportent dans la lumière élyséenne.

L’envol des âmes, qui brisent l’attraction de la Terre, les amène d’abord dans la Lune purificatrice, ensui­te dans le Soleil transfigurateur.

Quant aux réincarnations, elles sont soumises à la volonté du Grand Tout, et non au caprice affolé des âmes individuelles. Le Tibet croit que l’emprisonnement corpo­rel se fait, presque au hasard, suivant le désir et l’ignorance, les âmes se précipitant sur le premier organisme dispo­nible, homme ou animal.

Nous savons, avec le comte de Saint‑Germain, que la grande loi du Karma domine les mondes et les atomes. Nous créons par nos actes, nos pensées, nos désirs, nos paroles, par la totalité de notre expression vivante, les conditions de notre prochaine incarnation. Ce n’est pas fortuitement que nous naissons à telle époque, dans telle nation, dans tel milieu social, dans telle famille. La loi sou­veraine des affinités nous l’impose.

Ainsi déterminisme et liberté s’enchaînent harmonieusement, sous le regard tranquille de la justice. Pourtant la volonté humaine, reflet de la volonté divine, peut, dans une certaine mesure, inter­venir personnellement. C’est le cas des Grands Mages.

François Brousse
Les Visiteurs des millénaires – Le Comte de Saint-Germain, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1990, p. 77

À moins d’un miracle qui dépasserait tous les miracles de toutes les religions depuis la fondation du monde, l’homme continuera, semble‑t‑il, à être violent, sauvage, plein de terreur et à vouloir détruire par la force ceux qui s’opposeront à ses dogmes périmés. C’est pourquoi je pense que le karma du monde va s’ouvrir sur la destruction de l’humanité.

Que faut‑il faire dans les sombres jours qui sont les nôtres ?

Le seul moyen est de se sauver personnellement, par la purification du corps, de l’âme et de l’esprit. La purification du corps supprime toute nourriture impure, toute nourriture carnée, car nous n’avons pas le droit de tuer des animaux et de les faire souffrir pour notre propre satisfaction. Ensuite, la suppression de l’idée de violence, de destruction, de terrorisme, de colère à l’intérieur de soi, puisque les pensées sont des forces. Si nous supprimons cette idée de violence, nous supprimerons la destruction du monde. Mais, est‑ce que, réellement, les êtres humains n’ont pas une idée de violence, de destruction, de colère, de massacre, une fois au moins par jour ? Quand je dis une fois par jour, je devrais dire une fois par heure, et même peut‑être une fois par minute ! Il me semble que la plupart des êtres humains se nourrissent de haine. Ils veulent détruire leurs ennemis par la force, par la violence et souhaitent leur disparition radicale de la Terre. Nous créons ainsi une série de pensées karmiques qui travaillent à l’anéantissement de l’humanité. La moitié de l’humanité songe à la destruction de l’autre moitié, et l’autre moitié songe à la destruction de la première moitié. Normalement, un tel jeu doit aboutir à l’anéantissement total. En principe, il convient d’écarter les pensées de violence, c’est difficile, et la nourriture carnée, c’est pénible aussi.

Ensuite, il faudrait, autant que possible, développer en nous le meilleur, notre Moi nouménal et divin, l’élan vers la vérité, vers l’amour et vers la sagesse. Grâce à cette ascèse, on pourrait éviter la catastrophe. […]

François Brousse
Le Livre des révélations, t. I, Clamart, Éd. La Licorne Ailée,  1992, p. 143-144

Si quelqu’un a des oreilles, qu’il écoute. Si quelqu’un mène en captivité, il ira lui‑même en captivité. Si quelqu’un tue avec l’épée, il faut qu’il périsse lui‑même par l’épée ; c’est ici qu’est la patience et la foi des saints. (Jean, Apocalypse, XIII, 9-10)

Jean annonce ici la foi des saints, c’est‑à‑dire la doctrine fondamentale des Parfaits albigeois. Ils croyaient à la loi du karma, à la rétribution absolue et mathématique de nos actes. Les souffrances de notre vie actuelle sont la conséquence nécessaire des actes mauvais que nous avons commis dans une vie antérieure. Ces souffrances traduisent la Justice éternelle de Dieu. L’enfer inextinguible n’existe point. Seul, le purgatoire terrestre existe qui nous permet de nous purifier de nos fautes passées. L’emprisonneur sera emprisonné à son tour, le tueur sera tué. Cette doctrine, vieille comme le monde, se murmurait dans les cryptes des sanctuaires occultes.

Jean attire notre attention par la formule : « Que celui qui a des oreilles écoute. » Il s’agit d’une vérité suprême et secrète, la loi du karma. Sans la connaissance de cette loi, le verset de Jean devient inexplicable. D’autre part, ce verset rappelle la fameuse parole de Jésus à son brutal disciple, Pierre, qui brandit l’épée : « Jésus lui dit : – Remets ton épée à sa place car tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée. » Évangile selon saint Matthieu, XXVI, 52

Tous ceux qui prendront l’épée – l’Église romaine – périront par l’épée ! C’est une prophétie d’ordre mondial. L’Église de Rome a triomphé par la puissance du glaive ; donc, en vertu des lois karmiques, un glaive la frappera et l’effacera du monde.

François Brousse
Commentaires sur l’Apocalypse de saint Jean, t. 1, Clamart, Éd. La Licorne Ailée,  2001, p. 112

Le Karma des nations

À un moment donné, vous êtes capable de changer le karma, à d’autres moments c’est absolument impossible. […] La puissance de certains individus reste alors sans efficacité malgré leur extraordinaire rayonnement. Tout cela parce que les nations ont un karma et que ce karma ne peut pas toujours être modifié.

Le karma de l’humanité actuelle, c’est la destruction par le feu. Il n’est pas impossible de l’éviter, on pourrait le faire, mais avec la collaboration de l’humanité tout entière, c’est‑à‑dire arriver à la nourriture pure sur le plan physique, sur le plan astral et sur le plan mental. Nous en sommes encore très loin. Un simple détail que je vous rappelle, le détail de la vivisection : soixante millions d’animaux qui sont torturés chaque année pèsent d’un poids effrayant dans la balance de la justice universelle et divine. Tant que ce scandale, au milieu de tant d’autres, n’aura pas été détruit et aboli, l’humanité ira d’une allure de plus en plus vertigineuse vers les gouffres de la destruction. La troisième guerre atomique prédite par saint Jean est en quelque sorte à nos portes.

François Brousse
Commentaires sur l’Apocalypse de saint Jean, t. 1, Clamart, Éd. La Licorne Ailée,  2001, p. 282-283

La fin des temps

Il ne faut pas oublier que nous sommes à la fin des temps et que c’est la période du karma. Tout ce que l’humanité a fait dans le passé va être payé maintenant et toutes les nations quelles qu’elles soient ont un karma terrible à payer.

Nous avons, en tant qu’Européens, le karma de l’esclavage. Pendant le XVIe et le XVIIe siècles il y a eu de 50 à 100 millions d’Africains réduits en esclavage et massacrés, nous allons le payer. Nous allons payer le colonialisme, il y a eu la misère de millions d’individus écrasés par des structures impitoyables. Tout cela nous allons le payer à la fin des temps.

Il y a tout de même des individualités qui arriveront à s’épanouir. Il y aura des points brillants qui arriveront à atteindre la perfection. Il y aura la renaissance d’un spiritualisme approfondi.

François Brousse
Commentaires sur l’Apocalypse de saint Jean, t. 1, Clamart, Éd. La Licorne Ailée,  2001, p. 297

Les peuples entre eux

Un peuple qui fait souffrir un autre peuple se crée à nouveau du karma, et ce karma appellera par conséquent un châtiment inévitable jusqu’à ce qu’il comprenne, jusqu’à ce qu’il y ait une série d’individus qui comprennent qu’il ne faut jamais faire souffrir un peuple ; et si ces individus sont en nombre suffisant à l’intérieur de ce peuple, le karma de ce peuple sera évité, il n’aura plus besoin de souffrir et de faire souffrir à son tour indéfiniment. Il n’y a jamais de fatalité, il y a toujours la providence. Ils se réincarneront et ils souffriront, mais quand ils auront souffert, s’ils arrivent à comprendre qu’il ne faut jamais torturer ou détruire ou opprimer un peuple pour quelque raison que ce soit, ils seront sauvés et ils entreront dans le chemin de la providence divine.

François Brousse
Philosophies, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 2011, page 400- 401 

Le chemin de la sagesse

Pour que l’âme humaine puisse aboutir à la conscience transcendante et à la super conscience cosmique, elle doit brûler tout le karma qu’elle a accumulé.

Or il ne faut pas oublier que nous avons des dizaines de milliers de vies derrière nous et que chacune de ces vies a laissé derrière nous une erreur. Si nous voulons arriver à la purification il nous faut brûler tout ce karma. C’est horriblement douloureux. Nous pouvons donc arriver à la perfection par la souffrance mais ce n’est pas le seul chemin.

Il y a le chemin de la sagesse. Il faudrait connaître tous les êtres que nous avons fait souffrir dans des vies antérieures et essayer par la puissance de la pensée, de supprimer cette souffrance que nous avons provoquée en créant dans la balance éternelle un poids de bonheur et de joie comparable au poids de souffrance que nous avons causée. Il y aurait alors équilibre et l’un détruirait l’autre. Nous avons sur le plan physique un symbole de cela, c’est la matière et l’antimatière. Quand un élément matériel rencontre un élément antimatériel, ils s’annulent, il ne reste plus rien, du moins sur le plan physique. En face de la matière du karma il faut dresser l’antimatière de la sagesse. C’est un travail extrêmement difficile : travail de clairvoyance pour savoir quel mal on a fait dans le passé, travail de construction kabbalistique.

Envoyer des bénédictions bouddhiques sur les êtres qui en ont le plus besoin, c’est déjà un excellent moyen et, en pratiquant cela tous les jours, nous réduisons singulièrement notre karma.

Il faut beaucoup de temps pour arriver à détruire cette montagne effroyable de karma.

François Brousse
Commentaires sur l’Apocalypse de saint Jean, t. 1, Clamart, Éd. La Licorne Ailée,  2001, p. 343-344

Pour les initiés si j’ose dire, c’est un peu dur, car le karma est payé dès cette vie.
Ce que vous faites de mal dans cette vie, vous n’attendrez pas une autre vie pour le payer, vous risquez de le payer dans cette vie même. Et dans ce sens c’est peut-être non pas un châtiment mais une récompense, car cela vous fait gagner du temps. Évidemment, c’est dur, mais enfin, c’est compréhensible. Le propre de l’homme ordinaire, c’est que lorsqu’il a fait du mal, il attendra la vie prochaine pour en subir le contrecoup tandis que l’initié, lorsqu’il a commis des erreurs, il en subit le contrecoup dès cette vie même, ce qui fait qu’il est purifié à la fin de sa vie […].

François Brousse

Commentaires sur les Proverbes de Salomon, t. I, Clamart, éd. La Licorne Ailée,  2015, p. 131-132

La suppression de l’ombre du Karma

Imaginez, devant vous, un fantôme noir : c’est votre Karma, celui que vous traînez depuis des millions d’années ou des milliers ou des centaines. Il n’empêche qu’il a une bonne consistance noire et qu’il se présente devant vous. Vous aspirez le feu ou la lumière violette du Grand Soleil central, en sachant que c’est la lumière de l’Amour.

Vous la faites descendre dans votre glande pinéale.

Et lors de l’expir, vous la projetez comme un jet de feu supra‑atomique contre l’ombre du Karma qui de noire quel­le était devient gris foncé.

Vous recommencez un deuxième exercice, exacte­ment le même que le premier : votre deuxième jet de lumière violet­te se projette sur le fantôme gris sombre, il devient gris clair.

Troisième exercice – cela en fait déjà trois, c’est tou­jours le même qui se déroule harmonieusement –, le fantô­me devient un fantôme blanc.

Quatrième exercice et dernier bombardement divin, le fantôme blanc s’efface et il n’y a plus de fantôme du tout.

Si vous faites cette méthode pendant une année, il est probable que vous verrez votre karma diminué.

François Brousse

Le Yoga polaire, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1997 (4e éd., La Licorne Ailée, 2019), p. 53-54

Dieu ne punit jamais, Dieu n’est pas le grand bourreau de l’abîme, Il est la Loi cosmique et en tant que telle Il est parfait. Nous subissons, nous, les conséquences de nos actes.

Par suite, notre maladie est la conclusion karmique de toutes nos erreurs d’ordre mental, sentimental ou sim­plement physique. Cette loi qui domine le monde peut être transcendée quand elle est connue et c’est là que la science sacrée a son mot à dire. Si elle pénètre la loi du karma, jusque dans ses profondeurs, il n’y aura plus possibilité de maladies.

François Brousse
L’Évangile de Philippe de Lyon, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1994, p. 267

En réalité, le sauveur c’est nous, nous sommes infinis, nous sommes nos propres maîtres, et nos propres illuminateurs. Il est évident que nous avons besoin de médiateurs. Les Messies viennent, et sont les médiateurs entre la Terre et le ciel, entre l’homme et Dieu, entre l’éphémère et l’éternel, mais c’est â l’homme de travailler. Ce n’est pas au prophète ou à l’extraterrestre ou à l’Avatar de tout faire pour eux. Il ne doit rien faire du tout, en principe, il doit être simplement l’index lumineux qui montre le chemin. 

François Brousse

Revue BMP N°33, mars 1986

Le maître est un guide. Il montre le chemin pour atteindre à l’illumination. C’est à nous de suivre ce chemin et c’est notre libre arbitre qui nous permet d’atteindre au bout de ce chemin la lumière et la splendeur. Mais nous pouvons aussi le rejeter.

C’est d’ailleurs pourquoi il est impossible au maître de prendre le karma des autres. Il ne prendra jamais sur lui le karma des autres, cela ne sert à rien ; c’est eux-mêmes qui doivent détruire leur propre karma. Vous vous rappelez d’ailleurs l’histoire de Babaji dans l’Autobiographie d’un Yogi où il prend brusquement un brandon enflammé et brûle l’épaule d’un de ses disciples qui le regarde tout à fait étonné. Le maître lui dit : Je t’ai brûlé l’épaule car, par ton karma, tu devais périr dans les souffrances et les flammes. Cette légère brûlure a empêché un supplice effrayant. C’est ce que peut faire en effet le maître. Il pourra vous donner les méthodes et en même temps il pourra diminuer votre karma sans le prendre sur lui. Il le diminuera simplement par la force de son magnétisme transcendant.

François Brousse
Philosophies, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 2011, p. 287

KARMA

On traîne après son corps une ombre colossale

Qu’un monstre impitoyable a jadis dessinée.

Dans l’horreur de nos destinées

Le poisson vert foudroie les cryptes abyssales

 

L’aurore aux yeux pourprés plane en vain sur nos fronts

Comme un vieux cormoran parmi les rochers lourds.

Nos laticlaves de velours

Cachent mal sur nos chairs la marque des affronts.

 

Où sont nos regrets noirs et nos remords de flamme ?

Le verbe aux triomphants dictames

Contemple, médecin, notre lente agonie.

 

Les nuages martyrs éveillent le mensonge

Et leur racine atroce plonge

Aux flots épouvantés de l’angoisse infinie.

François Brousse

De l’autre cygne à l’un, dans Œuvres poétiques, t. II, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1988, p. 364

La souffrance n’est bonne qu’à brûler nos résultats karmiques. Mais si l’on enfante que des pensées hautes et des sentiments fraternels, la souffrance devient inutile. L’être, arrivé à ce degré sublime, continue sa croissance dans la pleine lumière et la pleine joie.

François Brousse

Sub Rosa – Pensées sans entrave, Revue Sources Vives, N°30, Perpignan, 1964 (2e éd., La Licorne Ailée, 2013)

 

GERMES

Il n’est point de mondes maudits

Ni de fautes inexpiables,

L’arbre héraldique du péché

Ne porte pas de germes rouges.

 

À l’amour rien n’est interdit

Il bénit même le diable

Un doigt magnanime a fauché

Les palais ainsi que les bouges.

 

Le pur sacrifice inédit

Dépasse le mal incroyable

La langue du monstre a léché

 

Le visage effrayé des gouges.

Toutes les âmes connaîtront

L’éclat des transfigurations.

22 juillet 1992 

François Brousse
Le Frisson de l’aurore, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1993, p. 44


Après la mort, le panorama de ce que nous avons fait de bien et de ce que nous avons fait de mal se déroule comme un tableau lumineux devant nos yeux, mais en même temps, un autre tableau lui fait face, c’est ce que nous avons fait dans des vies antérieures.

Tous les malheurs que nous avons dans la vie actuelle sont le résultat des erreurs morales que nous avons commises dans des vies antérieures. Comme il y a ces deux tableaux qui s’équilibrent admirablement, l’âme après la mort comprend pourquoi elle a souffert, comprend pourquoi elle gémi, comprend pourquoi elle a pleuré. Elle comprend la plupart de toutes les grandes catastrophes de sa vie.

Par conséquent, quand elle se réincarne, elle a ce souvenir au fond de son subconscient, souvenir qui n’est peut-être pas très, très puissant, mais qui existe à l’état de germe et qui, à travers les incarnations, devient de plus en plus fort et de plus en plus lancinant jusqu’au moment où elle redevient une âme juste.

François Brousse
Commentaires sur les Proverbes de Salomon,  t. 2, Clamart, Éd. La Licorne Ailée,  2015, p. 30

Toute hiérarchie doit être abolie, comme l’affirme la lettre E, l’Égalité, c’est‑à‑dire l’égalité des Enfants de Dieu dans l’éternité. Rien ne nous distingue hiérarchiquement les uns des autres, sinon un corps apparent et un Karma, une non‑réalité, un brouillard qu’il faudra dissiper.

François Brousse

La Trinosophie de l’étoile Polaire, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1990, p. 38

 

HELETA
La Pesée des Âmes

La Pesée des Âmes = H = 8. Elle exprime dans le Monde divin, la Justice absolue, le Karma qui suit à la trace les vies successives ; dans le Monde intellectuel, les attrac­tions et répulsions ; dans le Monde physique, l’imparfaite justice des hommes.

La reine au visage dur et beau siège sur un trône de granit. Une couronne de fer de lance environne son front vaste. Ses yeux largement ouverts, d’une terrible fixité, jet­tent des éclats de feu. Sur sa poitrine s’étale une grande croix ansée, couleur ténèbre. La reine porte dans la main droite un glaive, large et court, la pointe vers le haut. Sa main gauche soutient une balance dont les deux plateaux sont à égalité. Dans l’un est posé un cœur humain, dans l’autre le triangle avec un œil au centre.

Ce hiéroglyphe se relie à la constellation de la Balance, dont le génie impassible s’appelle Omphta. Les fers de lance et le glaive, tous dirigés vers le haut, soulignent la puissance du Destin, qui courbe également les peuples et les individus. Ses yeux grands ouverts symbolisent sa totale clairvoyance : rien ne trompe Dieu, ni les motivations hypocrites, ni les cérémonies religieuses, ni les rites magiques. Sa lucidité brille encore dans l’œil tran­quille au centre du triangle. Le cœur humain représente l’âme, avec ses attraits et ses reculs, qui trace sa propre des­tinée à travers les battements du libre arbitre. La croix ansée nous montre les branches de l’amour, de la sagesse et de la beauté, que surmonte le cercle parfait de la justice.

L’arcane VIII se rattache à la religion tibétaine, struc­turée par l’immense loi des répercussions. Toute action provoque une réaction égale et de sens contraire. Ce que nous faisons à autrui nous sera intégralement rendu, dou­leurs et joies. Le sage prévoit l’équilibre des forces antago­nistes, pour les neutraliser l’une par l’autre. N’oublions pas que nous façonnons nous‑mêmes notre avenir cosmique, au moyen de nos actes, de nos pensées, de nos paroles, de nos désirs. Alors s’effacent les cruelles fantasmagories du néant et de l’enfer. Par la bienveillance universelle, la méditation métaphysique, l’émotion esthétique, on peut transformer le Karma. Les énergies supérieures contreba­lancent les forces d’en bas. […]

L’arcane VIII semble nous dire : Attention à la Justice divine, absolue, et méfie‑toi de la justice humaine, relative.

François Brousse
 La Trinosophie de l’étoile Polaire, Clamart, Éd. La Licorne Ailée,  1990, p. 143-144

Esquisse à tempera en couleur de Raphaël Brière
Dans La Trinosophie de l’étoile Polaire,  p. 142

Définition du mal

En quoi consiste « faire le mal » ?

On le réalise de deux manières très proches l’une de l’autre : c’est léser consciemment quelqu’un, ou le faire souffrir, ou le tuer. Nous pou­vons faire souffrir inconsciemment, là c’est une autre question. Nous sommes plutôt les instruments du karma. Il est vrai que si nous étions parfaitement purs, nous ne pourrions même pas faire souffrir inconsciem­ment. Mais le mal s’intéresse surtout à notre point de vue conscient. On distingue deux attitudes : d’un côté faire souffrir, emprisonner, blesser ou tuer consciemment quelqu’un et, deuxième élément du mal, arrêter consciemment l’évolution d’un être vers l’illumination. Voilà les deux éléments de la négativité et ils se retrouvent à travers toutes les religions et toutes les philosophies. Quand on nous dit qu’il n’y a pas de définition précise du mal, je pense que l’on se trompe et je viens de vous la donner en quelques mots très simples qui traduisent précisément une réalité infinie. […] Comment pouvons‑nous l’aplanir ? Par la connaissance. Je vous donne une méthode directe. Vous la possédez d’ailleurs, c’est toujours la méthode bouddhique. Si vous avez fait consciemment du mal à quelqu’un, cela peut arriver, nous ne sommes que des êtres humains aux passions dévorantes et dévastatrices, vous devez lui envoyer le plus de pensées d’amour possible et souhaiter qu’il soit heureux. Vous aplanis­sez ainsi le mal que vous lui avez fait. […] Nous devons être des lampes qui envoyons perpétuellement des rayons de miséricorde à travers l’illimité, dans les sept directions de l’espace. […]

François Brousse
L’Évangile de Philippe de Lyon, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1994, p. 159-160

Les trois idées majeures

Quand dans une société les trois idées majeures, Dieu, l’immortalité de l’esprit, et la justice absolue, s’effondrent, la lune noire des malheurs se lève à l’horizon. L’homme sans idéal et sans frein se livre aux démons de la haine, de la destruction, au désespoir.

Alors, la Bonté ineffable suscite une nouvelle révélation, un nouveau Messie, un jeune lis plus heureux et plus beau qui monte comme une flamme de sagesse et d’amour sur le sépulcre refermé.

François Brousse
Les Visiteurs des millénaires – Le Comte de Saint-Germain, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1990, p. 52

Qu’est-ce que le bien ?

Celui qui recherche le bien sur la Terre l’aura inévitablement dans les cieux, et il l’aura aussi dans une vie ultérieure, s’il y a une vie ultérieure, et celui qui recherche le mal l’aura ! C’est la loi du karma, inévitable. Si vous faites du mal, si peu que ce soit à quelqu’un, il vous revient. Si au contraire, vous lui faites du bien, il vous revient aussi.

Qu’est-ce que c’est que le bien ? Qu’est-ce que c’est que le mal ?

Le bien, c’est d’essayer d’abord de donner le plus de bienfaits aux autres, non seulement sur le plan physique, mais également sur le plan moral, et sur le plan intellectuel. De cette manière-là, nous aidons à son évolution, et en même temps nous diminuons son karma physique.

Le bien est donc de répandre le plus de bonté si j’ose dire, et le plus de générosité parmi les êtres humains. Bonté et générosité sont de mauvais mots, car en réalité, c’est justice qu’il faudrait dire.

En réalité, lorsqu’on fait du bien à l’autre, on ne lui donne que ce qu’on doit lui donner. Par conséquent, il ne faut pas s’en glorifier ; il faut au contraire savoir que l’on est le dispensateur de la justice universelle.

François Brousse
Commentaires sur les Proverbes de Salomon,  t. 2, Clamart, Éd. La Licorne Ailée,  2015, p. 52

 

La bénédiction bouddhique

Les âmes enfermées dans les liens de la génération traversent des milliers de corps suivant la loi rigide du karma. Cependant, la Providence révèle, à certaines époques du monde, des méthodes salvatrices qui permettent de briser les fers terrestres et planétaires. La plus solide des chaînes, la plus terrible, s’appelle Haine.

Le moyen de rompre cette chaîne a reçu le nom prestigieux d’Amour. Cette énergie souveraine, la plus haute de toutes, s’exerce non seulement dans les grands sacrifices surhumains qui restent gravés en la mémoire des peuples, mais aussi dans le courant tranquille de la vie quotidienne.

Une des méthodes d’amour, parmi les plus fécondes, a été apportée par le Bouddha, le Maître parfait, incarnation de la Puissance, de la Sagesse et de la Bonté. Nous l’appelons la Bénédiction bouddhique. Elle consiste à mettre en mouvement les forces de la pensée dans le niveau de la bienveillance universelle.

François Brousse
« La bénédiction bouddhique » (Perpignan, 12-03-1974) dans Revue BMP N°47-48, Juin-juillet 1987

Nécessité du végétarisme

Il est nécessaire d’aboutir au végétarisme total. Si vous n’y parvenez pas, vous n’arriverez jamais à connaître l’Absolue Vérité. C’est une vérité absolue que je vous dis là…

J’ai prodigué mon enseignement à un garçon, devenu un très grand yoghi, qui a rencontré bien des mésaventures et beaucoup d’obstacles à sa réalisation spirituelle, simplement parce qu’il n’avait pas éliminé tout aliment impur.

Si vous êtes carnivores, vous portez sur vous le karma des animaux, ce qui est déjà très triste, De plus, vous brutalisez votre corps, il n’est pas fait pour une nourriture sanguinaire et vous lui imposez des aliments autres que ceux que sa noble nature réclame. Il se révolte, et c’est de là que proviennent la plupart des maladies. Comme, par ailleurs, les animaux que vous mangez ont été immolés dans le désespoir, vous créez une barrière karmique qui vous empêche de réaliser votre moi profond. […]

L’homme étant le centre de la planète, la Terre entière se déséquilibre quand la pensée humaine est perturbée. Il faut donc commencer par réaliser l’harmonie intérieure de la Psyché, c’est-à-dire par supprimer toutes les impulsions de violence, de colère, de rancune, de rancœur, et même de tristesse.

Après tout, la tristesse est une erreur. Un saint triste est un triste saint. Comment faire ? Ce n’est pas facile, car nous sommes persuadés que la vie est une jungle et que, pour survivre, il faut se battre et détruire nos adversaires. Si quelqu’un nous a fait du mal, ne pas oublier qu’il est l’instrument du Karma.  […]

François Brousse
L’Évangile de Philippe de Lyon, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1994, p. 389