Lettre d’information

Lettre mensuelle – Septembre 2021

Un sage de bonne compagnie

En réalité, on s’imagine être séparés les uns des autres, mais nous sommes les reflets de la même puissance divine
 
François Brousse
Revue BMP N°191, septembre 2000

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Thème du mois : LA PUISSANCE

Le mage imparfait ne possède qu’un don parmi les puissances de l’Esprit. Le vrai mage les possède tous.

Neuf chevaux immortels, sagesse, connaissance, guérison, foi, miracle, prophétie, discernement des esprits, diversité des langues, interprétation des langues, sont attelés au char du grand Initiateur.

François Brousse
Revue BMP N°79-80, juin-juillet 1990

Article de François Brousse (Extrait)

Après le règne humain, viendra le règne surhumain, comme l’ont proclamé sol­ennellement le sombre Nietzsche et le resplendissant Hugo.
 
Nietzsche fait du surhomme une peinture mutilée et terrible ; il aura cet ultime fruit des forces : la volonté, le courage, l’intelligence, le sens esthétique et, mal­heureusement, l’absence d’amour, la cruauté implacable. Vision absurde !
 
Hugo, bien avant Nietzsche, en avait donné une esquisse bien plus conforme aux lois divines. Le surhomme possédera la puissance, la sagesse, la création poétique et artistique, l’amour, l’esprit de prophétie et l’union avec l’âme du monde. Le talisman de la bonté couronne le Mage.
 
Ces exemplaires de sur­humanité existent déjà sur la Terre ; ce sont les grands poètes, les grands philosophes et les grands scientifiques, triple cohorte dont le génie illumine l’histoire. Ils forment les germes de la race future.

François Brousse
« La vérité sur les maîtres de l’Aggartha » dans Revue BMP N°6, nov. 1983

Poème

À LA NUIT
 
Ô Nuit, prodigieuse aïeule des vivants !
Mère des cieux sacrés. Toi qui naquis avant
Le sérail fugitif et blême des aurores,
Sur leur cadavre éteint tu rêveras encore
De grands blocs d’absolu forment tes noirs autels,
Ton regard terrifie les calmes Immortels,
Ton trône est emporté par le dos des Archanges,
Sous tes pieds l’Univers s’évapore en louanges…
 
Nul sage n’a connu quel terrible secret
Cachent les profondeurs de ton songe sacré,
Le mystère de l’Ombre insondable te voile
Mais ton front ténébreux se couronne d’étoiles.
Les nuages du soir aux brûlantes couleurs,
Que les soleils couchants ensanglantent de pleurs,
Composent, diaprés de laves palpitantes,
L’immense draperie de ta robe éclatante.
Sur tes pas solennels elle flotte amplement
Et se déploie le long des rouges firmaments.
 
Oh ! Monter jusqu’à Toi. Laisser l’horreur du monde !
S’arracher d’un coup d’aile à notre boue immonde !
Dilater sa poitrine en ton immensité
Respirer ta douceur et ta sérénité !
Déesse dont le front porte la lune pâle,
Ouvre‑moi ton cœur d’astre et tes beaux seins d’opale,
Laisse‑moi m’engloutir dans ton âme infinie !
Comme le rossignol revenant à son nid,
Après avoir erré parmi les mers farouches,
Laisse‑moi m’endormir dans ta hautaine couche.
Que les urnes de perle éparses dans le bleu
Me versent ton baptême et leurs torrents de feu
Ô Triomphante Nuit, je deviens ta substance !
Je m’enivre d’espace et m’empreins de silence,
Les monts vertigineux qu’un titan a lié
De mon trône éternel sont les vastes piliers.
Les flots de l’Océan sous mes talons s’étendent.
Mon ombre immesurée emprisonne les landes
Où les fantômes noirs rôdent en gémissant.
Au lieu des fleuves chauds et subtils de mon sang
Des haleines d’éther azuréen me baignent.
Mes prunelles, noyées de ténèbres, dédaignent
Les agitations risibles des humains.
L’amante échevelée passe en tordant ses mains,
Les âpres conquérants que les chacals vénèrent
S’envolent sur leur char traîné par les tonnerres,
Les orphelins s’enfuient sous un ciel effaré,
Le poignard du brigand brille au fond des forêts.
Les héros flamboyants meurent dans les batailles,
Le laboureur remue la terre aux mille entailles,
Le marin s’aventure en l’infini des eaux…
Ô Douleur, tu les prends dans tes sanglants réseaux,
Mais ces émotions éphémères s’effacent
Ainsi que des fumées devant ma sombre face.
Rien ne peut ébranler mon calme impérial,
Je médite parmi le mystère idéal,
Je m’absorbe dans les Ténèbres primitives,
Je vous entends hurler, ô vagues convulsives
Sans que mon cœur de marbre ose encore palpiter.
Je bois à tes grands flots, Fontaine Éternité !
Et la Terre, entraînant ses souffrances sans nombre,
Comme un reflet lointain s’immerge dans mon ombre
Sans que le hurlement amoureux des lions
Puisse faire frémir mes constellations.
François Brousse
Les Pèlerins de la nuit, dans Œuvres poétiques, t. I, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1986, p. 263-264

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