Trois moyens d’empêcher la future guerre atomique

Conférence de François Brousse (Extrait)

Nous allons continuer la grande étude d’un des maîtres essentiels du XIXe siècle, j’ai nommé Philippe de Lyon. Je vous ai dit qu’il y avait sept animaux mystiques et magiques. On les voit circuler à travers les temps et, actuellement, le dernier en train de dominer c’est le cheval. Auparavant, brillaient le phénix et le dauphin. 

Tout commença par le dauphin, le plus intelligent des animaux et qui doit normalement succéder à l’homme, lorsque celui ci aura été balayé de la Terre. Il avait comme maître Apollon, le dieu solaire siégeant à Delphes (Delphes vient du mot dauphin ou dauphin vient du mot Delphes, comme vous voudrez), qui avait pris cette forme marine. Le dauphin compte parmi les symboles les plus curieux que nous ait légués l’Antiquité. Il vient de l’Atlantide disparue et il représente l’emblème fondamental des anciens Atlantes. En effet, il personnifie le dieu des océans, Neptune. Il incarne aussi la sagesse prodigieuse du monde hellénique dont le dernier génie a jeté un éclat éblouissant avec l’empereur Julien. Il mourut en 363 à la poursuite de la pureté solaire et en devisant tranquillement sur l’immortalité de l’âme ; trépas digne d’un sage et qui le fait ressembler à Socrate.

Dans l’intervalle, un autre animal parut, le phénix. Il a ceci de particulier qu’il meurt et ressuscite tous les 500 ans environ. Cet oiseau fabuleux symbolise l’âme avec ses multiples incarnations. Elle reprend corps environ tous les 500 ans. Ce n’est d’ailleurs qu’une moyenne. De nos jours, ce qui était vrai à l’époque des anciens Égyptiens et des anciens Grecs, n’est plus absolument vrai, car nous sommes à la fin des temps et les incarnations se précipitent. Ce phénomène paraît normal parce que la fin des temps est annoncée par toutes les voix oraculaires qui montent des religions. Nous savons, grosso modo, que nous n’avons guère qu’une quarantaine d’années à vivre sur la Terre, après quoi ce sera la destruction complète et inévitable de l’humanité.

Quand j’écris inévitable, c’est beaucoup dire. Le propre du prophète c’est d’annoncer et de prédire, mais pas de prédire d’une manière absolument fataliste. Il y a toujours moyen de s’en sortir. Pour empêcher la future guerre atomique, il suffirait de trois choses. Premièrement, l’alimentation carnée devrait être supprimée étant donné que l’homme et la Terre forment un immense vivant. L’homme est le cerveau du globe et lorsque le cerveau dévore les muscles que forment la multitude des animaux, c’est exactement comme si l’homme était en train de se manger lui même. 

Il y aura, par conséquent, un terrible contrecoup. L’animal doit être respecté, il ne doit jamais être tué pour le plaisir ou pour la nourriture. Cette vérité était bonne jadis pour les initiés seuls. Maintenant, à la fin du Kali Yuga, il faut que tout le monde participe, les initiés ne suffisent plus. Tant qu’il y aura des carnivores sur la Terre, la nécessité inéluctable de la fin des temps se manifestera.

 Une autre méthode existe, c’est la pensée d’amour. Il ne faut jamais avoir des pensées de haine, de violence, de colère, de rancœur contre qui que ce soit, car ces pensées découpent dans l’astral universel des tourbillons qui se matérialisent et, quand ils tombent sur la Terre, ils s’appellent : guerres, épidémies, tremblements de terre, révolutions, oppression de l’homme par l’homme. Nous sommes en proie à l’âme arimanienne. Cette force négative fait jaillir d’elle-même, à chaque instant, des étincelles noires : ce sont des désirs de destruction. Mais nous avons notre âme solaire et notre libre arbitre qui nous permettent constamment de remplacer ces pulsions de haine par des pulsions d’amour. Chaque fois que vous avez des souhaits de destruction contre qui que ce soit, remplacez-les volontairement par des bénédictions vers toute la Terre et vers la personne en particulier qui est le but visé de vos pensées destructrices. Si vous accomplissez ce rite de bienveillance, vous êtes déjà sur le plan de la salvation universelle.

Un troisième moyen apparaît à l’horizon. Actuellement, quarante maîtres réalisés se comptent sur toute la Terre. Notre globe contenant quatre milliards d’individus, l’équilibre se maintient naturellement, il ne sombrera pas dans le chaos. Mais, étant donné la démographie de plus en plus grande, les individus violents et sauvages se multiplieront sur la face du monde plus vite que ne se multiplieront les maîtres de sagesse. Ainsi, vers l’an 2015, vous aurez, en face de dix milliards d’êtres humains, une minorité de soixante maîtres. Si on arrivait à former dix libérés de plus, nombre énorme, la Terre éviterait la première et dernière guerre atomique. Mais cette entreprise s’avère extrêmement difficile, aussi difficile que de supprimer l’alimentation carnée et les pensées de haine. Voilà néanmoins les trois moyens bénéfiques pour sauver l’humanité.

En réalité, la prophétie n’est jamais un oracle inéluctable. Ceux qui vous disent que les choses arriveront fatalement sont, je ne dirai pas de faux prophètes, mais des prophètes excessifs, outrepassant leurs droits. Les calamités peuvent ne pas survenir, mais il y a une très grande probabilité pour que les catastrophes annoncées, par tous les âges, se produisent actuellement.

Encore une fois, ces trois moyens : suppression de l’alimentation carnée, remplacement de la pensée de haine par la pensée d’amour et fabrication de dix grands maîtres supplémentaires, suffiraient pour faire reculer le monstre sanguinaire du massacre atomique. Mais cela réclame une accélération inouïe de l’évolution humaine. 

C’est d’ailleurs à quoi s’emploient quelques sages épars sur la Terre qui veulent éveiller en nous l’être divin qui sommeille. L’union de ces trois chemins arriverait sans doute à sauver le genre humain. De toute façon, l’humanité doit traverser de grandes périodes pour conquérir la surhumanité. Ces périodes pourront être survolées, ou bien facilement à travers les trois méthodes indiquées, ou bien dans les flammes, la guerre et la destruction, si nous continuons à suivre la pente fatale de nos effroyables erreurs.

Voilà ce que je vous décris à propos du phénix et nous voici devant le dernier animal prémonitoire, le cheval, figure gigantesque de la fin des temps selon l’Apocalypse […].

François Brousse

Conférence (Extrait), Perpignan, 2 décembre 1980 (Perpignan – Foyer Léo Lagrange)

Dans BROUSSE François, L’Évangile de Philippe de Lyon, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1994, p. 253