Revue Sources et Flammes N°1

Paris-Perpignan, premier trimestre 1980

Lettre de François Villée
Vice-président, trésorier, rédacteur en chef de la revue 

Grande est ma joie de vous faire part de la naissance de Sources et Flammes.

Je projetais depuis des années de doter l’Académie Internationale d’Enseignement Privé de l’Astrologie d’une revue consacrée à l’étude des cartes du ciel des penseurs qui, de tous temps, ont cherché à élucider les mystères plutoniens de la vie, de la mort et l’au‑delà de la mort, en bref, des origines et du devenir de l’homme.

Nous nous entretenions souvent de ce périodique hypothétique, durant mes cours d’astrologie, à Paris, à l’École Rudolf Steiner, rue d’Alésia, tout d’abord, puis Place Saint‑Germain‑des‑Prés, et mes élèves et amis étaient enthousiastes. Mais, pris par de trop nombreuses activités, je n’ai pas eu la possibilité de concrétiser cette aspiration.

Puis, les grandes sphères célestes nommées Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune et Pluton, qui se déplacent majestueusement dans le Zodiaque, cet « essieu sombre où l’Inconnu s’attelle », ont marqué l’heure de ma rencontre avec François Brousse.

Qui est François Brousse ? Je tente de vous le décrire de mon mieux

Imaginez tout d’abord un très grand poète, éperdument vibrant et amoureux de la Beauté, et qui a la faculté de vous émouvoir jusqu’au tréfonds de l’âme.

Représentez-vous ensuite un prestigieux savant, un érudit dont les connaissances resplendissent dans tous les domaines.

Souvenez-vous encore des mages prodigieux de l’Antiquité, clairvoyants et clairaudiants, dont la maîtrise – terrifiante pour les simples mortels – s’étendait aussi bien sur la haute magie, l’astrologie, la science des nombres que la kabbale.

Sachez enfin que ce poète, ce savant, ce mage magnifique, vit dans la joie et dans l’amour universel. Plus exactement, il est amour pour tous les êtres, et il est la joie, la joie permanente, colossale et communi­cative, sur laquelle la souffrance n’a pas de prise.

Vous comprendrez maintenant pourquoi je suis parti rejoindre François Brousse, quoi qu’il m’en ait coûté de quitter les miens, tous mes amis et élèves, et Paris.

Auprès de lui, je m’imbibe comme une éponge des « Idées éternelles » que Platon considérait comme étant plus pré­cieuses que la vie.

Mais je n’oublie pas pour autant ceux et celles dont je me suis éloigné. C’est pour eux que cette revue naît aujourd’hui. C’est pour eux encore que je m’efforcerai d’organiser des stages à Perpignan.

Le grand privilège de vivre dans l’ombre (ou plutôt, au soleil !) de ce géant m’ayant été accordé, je suis heureux de contribuer à la diffusion de son prodigieux enseignement.

Je considère d’ailleurs que c’est un devoir car, pour moi, lire les œuvres de François Brousse, c’est décou­vrir les gisements des sept métaux dans les veines de la pierre, c’est avoir accès – sur les plans occultes, ésotérique et spirituel – aux mines fabuleuses du grand roi Salomon.

Cette revue ne se limitera donc pas au domaine pourtant déjà vaste de l’astrologie. Nous saisirons la chance insigne qui nous est donnée : à une époque où les faux prophètes abondent, François Brousse – authentique poète, historien, philosophe, kabbaliste, prophète et mage – ouvre pour nous le grand livre ancestral de la connaissance et nous offre des « gerbes d’astres ».

C’est à Henri Dumon que nous devons la première gerbe. François Brousse a en effet donné sa première conférence parisienne sous son égide, le 27 juin 1979. Le texte en est reproduit dans les pages qui suivent.

François Villée

Revue Sources et Flammes N°1, Paris-Perpignan, premier trimestre 1980

Lettre de François Villée
Vice-président, trésorier, rédacteur en chef de la revue 

Grande est ma joie de vous faire part de la naissance de Sources et Flammes.

Je projetais depuis des années de doter l’Académie Internationale d’Enseignement Privé de l’Astrologie d’une revue consacrée à l’étude des cartes du ciel des penseurs qui, de tous temps, ont cherché à élucider les mystères plutoniens de la vie, de la mort et l’au‑delà de la mort, en bref, des origines et du devenir de l’homme.

Nous nous entretenions souvent de ce périodique hypothétique, durant mes cours d’astrologie, à Paris, à l’École Rudolf Steiner, rue d’Alésia, tout d’abord, puis Place Saint‑Germain‑des‑Prés, et mes élèves et amis étaient enthousiastes. Mais, pris par de trop nombreuses activités, je n’ai pas eu la possibilité de concrétiser cette aspiration.

Puis, les grandes sphères célestes nommées Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune et Pluton, qui se déplacent majestueusement dans le Zodiaque, cet « essieu sombre où l’Inconnu s’attelle », ont marqué l’heure de ma rencontre avec François Brousse.

Qui est François Brousse ? Je tente de vous le décrire de mon mieux

Imaginez tout d’abord un très grand poète, éperdument vibrant et amoureux de la Beauté, et qui a la faculté de vous émouvoir jusqu’au tréfonds de l’âme.

Représentez-vous ensuite un prestigieux savant, un érudit dont les connaissances resplendissent dans tous les domaines.

Souvenez-vous encore des mages prodigieux de l’Antiquité, clairvoyants et clairaudiants, dont la maîtrise – terrifiante pour les simples mortels – s’étendait aussi bien sur la haute magie, l’astrologie, la science des nombres que la kabbale.

Sachez enfin que ce poète, ce savant, ce mage magnifique, vit dans la joie et dans l’amour universel. Plus exactement, il est amour pour tous les êtres, et il est la joie, la joie permanente, colossale et communi­cative, sur laquelle la souffrance n’a pas de prise.

Vous comprendrez maintenant pourquoi je suis parti rejoindre François Brousse, quoi qu’il m’en ait coûté de quitter les miens, tous mes amis et élèves, et Paris.

Auprès de lui, je m’imbibe comme une éponge des « Idées éternelles » que Platon considérait comme étant plus pré­cieuses que la vie.

Mais je n’oublie pas pour autant ceux et celles dont je me suis éloigné. C’est pour eux que cette revue naît aujourd’hui. C’est pour eux encore que je m’efforcerai d’organiser des stages à Perpignan.

Le grand privilège de vivre dans l’ombre (ou plutôt, au soleil !) de ce géant m’ayant été accordé, je suis heureux de contribuer à la diffusion de son prodigieux enseignement.

Je considère d’ailleurs que c’est un devoir car, pour moi, lire les œuvres de François Brousse, c’est décou­vrir les gisements des sept métaux dans les veines de la pierre, c’est avoir accès – sur les plans occultes, ésotérique et spirituel – aux mines fabuleuses du grand roi Salomon.

Cette revue ne se limitera donc pas au domaine pourtant déjà vaste de l’astrologie. Nous saisirons la chance insigne qui nous est donnée : à une époque où les faux prophètes abondent, François Brousse – authentique poète, historien, philosophe, kabbaliste, prophète et mage – ouvre pour nous le grand livre ancestral de la connaissance et nous offre des « gerbes d’astres ».

C’est à Henri Dumon que nous devons la première gerbe.

François Brousse a en effet donné sa première conférence parisienne sous son égide, le 27 juin 1979. Le texte en est reproduit dans les pages qui suivent.

François Villée

Revue Sources et Flammes N°1, Paris-Perpignan, premier trimestre 1980

Conférence de François Brousse

 

« La communication des sens et de l’esprit  »

Paris – 27 juin 1979

(Extrait)

[…] Nous savons qu’il y a une évolution dans la vie. Que cette évolution s’est étendue à travers des milliards d’années et qu’elle est allée du protozoaire vers l’homme et qu’à travers ces milliards d’années il y a eu plus de connaissance, plus d’indépendance, plus de sensibilité. C’est-à-dire un énorme élan vital vers une finalité prodigieuse. Or c’est l’esprit, enfermé dans des corps. D’abord les plantes, puis les poissons, puis les amphibiens, puis les reptiles, puis les mammifères, enfin l’homme qui a évolué. C’est l’esprit qui est en quelque sorte à travers la connaissance qu’il prend de lui-même, l’auteur primordial de cette formidable progression.

Que va-t-il se produire maintenant ? Nous sommes arrivés à l’homme. L’homme est prodigieux. Il a la pensée subtile, la pensée abstraite. Il est artisan, ouvrier, poète, médecin, savant, philosophe, métaphysicien. Il a dressé les Pyramides d’Égypte, créé La Légende des siècles et jeté dans la profondeur des cieux des fusées aux vols illimités. Eh bien cet homme, va-t-il s’arrêter là ? Nous pensons que non, pour la très simple raison que l’esprit immortel qui nous habite doit avoir des devenirs illimités et ces devenirs illimités vont passer par toute une série de connaissances. Actuellement, nous en sommes à la connaissance de l’univers par les sens. Nous avons cinq sens. En réalité nous en avons plus que cela. Nous savons ainsi qu’il y a le sens du mouvement, il y a le sens qui nous permet de prendre connaissance de l’état intérieur de nos organes d’une manière confuse chez les uns, d’une manière beaucoup plus précise chez les autres. Nous avons le sens aussi, je vous l’ai dit, de l’orientation et il y a un sens nouveau qui est le sens prophétique dont je vous ai parlé. De même que nous avons le sens mémorial qui nous permet de voir les abîmes du passé à travers la mémoire, nous avons en contrepartie le sens prophétique qui nous permet de déchirer les voiles grandioses du futur.

À côté de ces sens, nous en avons d’autres. Il est écrit dans les Évangiles la parabole des cinq Vierges sages et des cinq Vierges folles. Jésus n’est pas le fils unique de Dieu comme on nous le dit dans la religion officielle, mais il est incontestablement un grand prophète inspiré, et que nous a-t-il dit à travers cette image bizarre ? Les cinq Vierges folles sont les sens ordinaires, c’est-à-dire la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût et le tact. Elles sont folles parce qu’elles n’ont rien d’élevé en elles. Je veux dire par là qu’elles s’occupent de l’apparence et de la surface de l’univers. Mais il existe les cinq Vierges sages qui ont des lampes qu’elles ont rempli d’huile ce qui leur permet d’avoir une belle flamme éclairante et lorsque l’époux arrive, elles rentrent avec lui dans la chambre nuptiale.

Que représentent ces cinq Vierges sages qui sont pourvues d’huile et qui ont une flamme éclairante ? Cela représente cinq autres sens. Nous avons à côté du sens de la vue, le sens de la clairvoyance, ce qui nous permet, par exemple, de voir les morts, de voir les esprits de la nature, de voir une multitude d’êtres étranges qui rôdent dans les abîmes inconnus de l’invisible. Nous avons donc ce sens. On peut, je crois, le développer et il y a une méthode pour le faire qui est d’une simplicité prodigieuse et que vous retrouvez d’ailleurs dans les Upanishads.

Il suffit de concentrer sa pensée entre les deux sourcils pendant un quart d’heure quotidiennement en imaginant un petit soleil d’or à cet endroit. Il est très simple de l’expérimenter. Il suffit de le faire pendant une année et vous verrez qu’au bout de cette année un sens nouveau va s’éveiller en vous. Là ce n’est pas une affirmation gratuite, c’est simplement un exercice que tout le monde peut pratiquer et qui donne toujours, je dis bien toujours, sauf quelques cas rarissimes, des résultats et des résultats assez curieux.

Le deuxième sens que nous devrions pratiquer est la troisième oreille. Après la vue qui se traduira par l’ouverture du troisième œil, il y aura également l’ouïe. On peut entendre des bruits inconnus, c’est ce que Pythagore et Platon appelaient le chant des étoiles ou l’harmonie des sphères. On peut effectivement entendre des chants merveilleux. On appelle cela, dans la Kabbale, l’audition des musiques divines. Et il est relativement facile de l’entendre. Autre exercice yogique que je vous donne : il consiste, d’après les Védas, je n’ai rien inventé dans ce domaine, à obturer les deux oreilles avec ses doigts et à concentrer sa pensée sur la région du cœur. Vous entendrez une multitude de bruits, le battement de vos artères, et si vous persistez pendant environ un quart d’heure vous finirez par entendre des bruits infiniment divers comme le bruit d’une flûte dans la profondeur des forêts, comme un bruit de cloches et, en fin de compte, vous entendrez, dans certains cas tout au moins, ce que l’on appelle la musique cosmique. […] Comme vous le voyez, il suffit également, je ne plaisante pas, de pratiquer pendant une année environ ce petit exercice et je vous promets une audition de musique près de laquelle celle de Bach et celle de Beethoven apparaissent comme des balbutiements d’écoliers. Voilà, je crois, les deux sens que l’homme futur possédera et qui sont en train de se développer en lui.

Il y en a un troisième qui est le sens du goût. C’est ce que l’on appelle le goût du nectar. La méthode est d’une simplicité fabuleuse à tel point que beaucoup l’ont rejetée parce qu’elle était trop simple. Il s’agit de retourner sa langue et, avec le bout, de toucher le haut du palais, la langue étant poussée le plus loin possible à l’intérieur de la bouche et, pendant ce contact entre la langue et le palais, vous concentrez vos pensées encore et toujours et vous saurez ce qu’est le goût du nectar, c’est-à-dire un goût près duquel les vins et les repas les plus succulents de la Terre apparaissent comme un misérable brouet spartiate. Ce goût du nectar est prodigieux. Il en est fait mention dans toutes les religions de la Terre. D’ailleurs, les immortels olympiens buvaient du nectar dans des vases d’or ce qui leur procurait une extase transcendantale. Et ce goût nous l’avons connu, comme d’autres d’ailleurs, et cela peut se faire très facilement. Il faut quand même quelque chose comme sept  mois pour le réaliser.

Vous avez déjà trois sens nouveaux. Ces sens nouveaux se réveillent en nous. Ils existent à l’état latent et se développeront encore. Vous vous rappelez la légende de Manès. Manès se promenait avec le fils du roi d’Iran dans les immenses jardins de Chiraz et le fils du roi lui dit : – Est-ce que dans le paradis dont tu nous contes les merveilles, il y a des roses aussi belles et aussi odorantes que celles-là ? Manès ne répondit pas, il se contenta de mettre sa main sur le front de son interlocuteur et celui-ci vit et sentit les roses, les fleurs du paradis et il resta trois heures en extase. Effectivement c’est encore un nouveau sens qui s’éveillera plus tard. Pour le réveiller, si vous voulez tenter l’expérience, il semble qu’il faille concentrer son esprit sur, non pas l’extrémité du nez, mais sur le haut, sur la bosse, à l’intérieur, dans les cavités. Vous le concentrez pendant, un quart d’heure et vous finirez par sentir les parfums des jardins éternels. Vous voyez, c’est toute une série de sens qui sont en train de se développer.

Il existe encore un autre sens : c’est le sens du tact. C’est la main magique. Elle peut aller très loin d’ailleurs. Il faut simplement l’imaginer, car l’imagination est maîtresse d’erreurs mais aussi de vérités, l’imagination permet à toutes les facultés qui sont en nous de se développer brusquement en une espèce de moisson sublime. Il faut donc imaginer que de votre main sorte une main fluide. C’est la main magnétique qui continue et va toucher un objet. Si vous pratiquez ce phénomène, vous arriverez, non seulement à toucher des objets que vous connaissez, mais des objets situés très loin. On peut toucher une maison qui se trouve dans une autre partie du monde, on peut toucher l’Himalaya, on peut toucher les forêts du Nouveau Monde comme disait Chateaubriand. Tout cela est une simple question de déplacement de la main magnétique.

Cela aboutit à une troisième, une quatrième, une cinquième, une sixième réalisation qui sera la sortie en astral. Si réellement, comme l’affirment les religions les phis archaïques, les plus lointaines et les philosophies primordiales, il y a en nous, en dehors de l’âme et en dehors du corps une forme fluide qui est en quelque sorte en avance même de notre corps physique et qui obéit à notre esprit et si cette forme fluide peut sortir de nous-mêmes, à ce moment-là, par le procédé de la main magnétique, nous pouvons aboutir à ce que l’on appelle le dédoublement. […]

Voici donc de très nombreuses facultés qui sont en nous et des sens nouveaux qui se développeront. Ils se développeront et ils iront sans doute encore plus loin. Je vous ai parlé de la clairvoyance, de la claire audience, du goût du nectar, de l’odorat surnaturel et de la main magnétique et en même temps du dédoublement. Ce sont des qualités, que nous développerons tous, à travers lesquelles nous aurons une connaissance infiniment plus grande de l’univers. Ce n’est pas terminé d’ailleurs car nous devons avoir un développement encore plus prodigieux.

Si vous voulez, du singe, nous sommes passés à l’homme, de l’homme nous devons passer au surhomme qui aura toutes les qualités dont je viens de vous parler, du surhomme, nous passerons au dieu et du dieu, nous passerons au sur Dieu. C’est une évolution qui n’aura jamais de fin, ou si elle a une fin, ce sera lorsque nous prendrons conscience de la totalité de notre être dans ce que les hindous appellent la Conscience cosmique, c’est-à-dire lorsque nous serons en même temps nous-mêmes et des milliards d’autres êtres ; mais la Conscience cosmique nous permettra de connaître autre chose qu’elle-même, elle nous permettra de connaître les mondes parallèles.

[…]

François Brousse

Revue Sources et Flammes N°1, Paris-Perpignan, premier trimestre 1980

Conférence rééditée dans Philosophies, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 2011 (Extrait, p. 125-133)

Table des matières

Sources et Flammes N°1

La lettre de François Villée – Article de François Villée

« La communication des sens et de l’esprit » – Conférence de François Brousse (Présentation de Henri Dumon

Nos obstacles, nos barrières, nos limitations… avec la marteau-piqueur – Dessin de Lydia

« Prophétiser (juste…) s’apprend-il ? » – Article de François Villée

L’A. I. A. (AIA) fête son dixième anniversaire – Article de François Villée (où il est question de François Brousse en 1939)

Sujets à traiter dans les prochains articles