Revue Agni N°8
Bulletin intérieur – Été 1955
In principio
Les blessures du Christ étincelaient vivantes.
Son douloureux visage inspirait l’épouvante,
Des millions d’anges d’or sortaient en frémissant
De ses terribles plaies qu’incendiait le sang.
Ses prunelles, vibrant comme les nuits profondes,
En regardant au loin versaient des flots de mondes,
Des mondes radieux, des globes palpitants,
Qui franchissaient l’éther sur les ailes des temps,
Et s’écoulaient ainsi que des cascades d’astres.
Sa couronne d’épine aux fleurons de désastres
Enserrait formidablement son front sacré ;
Et sa sueur de sang, qui rayonne et qui crée,
Tombait dans l’infini terrible, goutte à goutte.
Chaque goutte, creusant sa lumineuse route,
Devenait un Prophète au front audacieux.
Leur passage faisait frémir les vastes cieux,
Et, tenant dans leur main le sceptre de l’aurore,
Ils s’évanouissaient comme des météores.
Mais la Croix inouïe grandissait lentement
– Transfiguration, Epanouissement –
Comme un flot qui s’élève et monte, et monte encore,
Ses branches tressaillaient dans l’ouragan sonore.
Et, dans le vide atroce où l’être se ternit,
Sa quadruple ténèbre éclairait l’infini.
26 octobre 1944
François Brousse
Revue Agni N°8 – Été 1955
Poème réédité dans Revue BMP N°64, février 1989
In principio
Les blessures du Christ étincelaient vivantes.
Son douloureux visage inspirait l’épouvante,
Des millions d’anges d’or sortaient en frémissant
De ses terribles plaies qu’incendiait le sang.
Ses prunelles, vibrant comme les nuits profondes,
En regardant au loin versaient des flots de mondes,
Des mondes radieux, des globes palpitants,
Qui franchissaient l’éther sur les ailes des temps,
Et s’écoulaient ainsi que des cascades d’astres.
Sa couronne d’épine aux fleurons de désastres
Enserrait formidablement son front sacré ;
Et sa sueur de sang, qui rayonne et qui crée,
Tombait dans l’infini terrible, goutte à goutte.
Chaque goutte, creusant sa lumineuse route,
Devenait un Prophète au front audacieux.
Leur passage faisait frémir les vastes cieux,
Et, tenant dans leur main le sceptre de l’aurore,
Ils s’évanouissaient comme des météores.
Mais la Croix inouïe grandissait lentement
– Transfiguration, Epanouissement –
Comme un flot qui s’élève et monte, et monte encore,
Ses branches tressaillaient dans l’ouragan sonore.
Et, dans le vide atroce où l’être se ternit,
Sa quadruple ténèbre éclairait l’infini.
26 octobre 1944
François Brousse
Revue Agni N°8 – Été 1955
Poème réédité dans Revue BMP N°64, février 1989
Table des matières
Agni N°8
In principio (poème) – François Brousse
Ganeça, le dieu à tête d’éléphant – Charles Amazan
Ovide et Pythagore (non signé) – François Brousse
Article réédité dans « Dans la lumière ésotérique » Ed. La Licorne Ailée – 1999
Le coin de l’ésotériste – Deux lois complémentaires (Kybalion) – VIII, Loi d’amour