Revue Sources et Flammes N°10
Zoroastre l’apôtre du soleil, 2e éd.
Paris-Perpignan, deuxième trimestre 1982
La tentation de Zoroastre (Chap. VII)
Il existe, dans la vie des initiateurs, un désert terrible, peuplé de visions atroces et lascives, que l’on appelle le désert de la tentation. Toutes les forces enfermées dans l’âme brisent leur porte, et se répandent au dehors avec un bouillonnement farouche. La mer jaillit par‑delà ses rivages.
Freud a distingué dans les profondeurs du psychisme humain deux forces primordiales : l’instinct sexuel et l’instinct de destruction. Ajoutons‑y la poussée métaphysique, l’élan vers l’idéal. Cette troisième force, aussi puissante que les deux autres, peut nourrir des reptiles rongeurs.
De là, normalement, une triple attaque des ténèbres contre l’esprit. La volonté de puissance, fontaine des écrasantes tyrannies. L’attrait sexuel, source d’affaiblissement qui empêche la montée des énergies le long de la colonne vertébrale. Enfin, le doute, qui brise la joie créatrice, et nous jette dans le désespoir devant l’absurdité du monde. Zoroastre, noué aux affres de la solitude, resta dix‑neuf jours sans manger. Quelques gorgées d’eau, à l’aurore, suffisaient à son organisme. Autour de l’ascète roulaient interminablement les sables du désert. Durant le jour, les coups de marteau retentissants du soleil. Mais, la nuit, les étoiles, épanouies en corolles, versaient leur rosée de fraîcheur.
Brusquement, dans le couchant rouge du dix‑neuvième jour, une silhouette énorme se dressa devant le prophète. Le géant, couvert d’armes flamboyantes, allait de l’horizon au zénith, où sa tête dardait des yeux de braise.
Ses bras, croisés puissamment sur sa poitrine, dégageaient une vigueur souveraine. Il regarda, du haut de sa pitié, le pauvre prophète, plus maigre qu’un ibis, et lui dit dédaigneusement : – À quoi te servent ces austérités, malheureux visionnaire ? Au lieu de te consumer dans des rêves inutiles, adore‑moi, et tu seras le maître du monde !
Zoroastre mesura sans peur le colosse énorme penché sur lui comme l’ombre de la mort. Puis, se mettant à rire, il répondit : – Le maître du monde est l’esclave de ses passions. Je préfère être libre intérieurement. […]
François Brousse
Zoroastre l’apotre du soleil (2e éd.) dans Revue Sources et Flammes N°10, Paris-Perpignan, deuxième trimestre 1981
Réédition (Clamart, 3e éd., La Licorne Ailée, 1989 – 8 euros)

La tentation de Zoroastre (Chap. VII)
Il existe, dans la vie des initiateurs, un désert terrible, peuplé de visions atroces et lascives, que l’on appelle le désert de la tentation. Toutes les forces enfermées dans l’âme brisent leur porte, et se répandent au dehors avec un bouillonnement farouche. La mer jaillit par‑delà ses rivages.
Freud a distingué dans les profondeurs du psychisme humain deux forces primordiales : l’instinct sexuel et l’instinct de destruction. Ajoutons‑y la poussée métaphysique, l’élan vers l’idéal. Cette troisième force, aussi puissante que les deux autres, peut nourrir des reptiles rongeurs.
De là, normalement, une triple attaque des ténèbres contre l’esprit. La volonté de puissance, fontaine des écrasantes tyrannies. L’attrait sexuel, source d’affaiblissement qui empêche la montée des énergies le long de la colonne vertébrale. Enfin, le doute, qui brise la joie créatrice, et nous jette dans le désespoir devant l’absurdité du monde. Zoroastre, noué aux affres de la solitude, resta dix‑neuf jours sans manger. Quelques gorgées d’eau, à l’aurore, suffisaient à son organisme. Autour de l’ascète roulaient interminablement les sables du désert. Durant le jour, les coups de marteau retentissants du soleil. Mais, la nuit, les étoiles, épanouies en corolles, versaient leur rosée de fraîcheur.
Brusquement, dans le couchant rouge du dix‑neuvième jour, une silhouette énorme se dressa devant le prophète. Le géant, couvert d’armes flamboyantes, allait de l’horizon au zénith, où sa tête dardait des yeux de braise.
Ses bras, croisés puissamment sur sa poitrine, dégageaient une vigueur souveraine. Il regarda, du haut de sa pitié, le pauvre prophète, plus maigre qu’un ibis, et lui dit dédaigneusement : – À quoi te servent ces austérités, malheureux visionnaire ? Au lieu de te consumer dans des rêves inutiles, adore‑moi, et tu seras le maître du monde !
Zoroastre mesura sans peur le colosse énorme penché sur lui comme l’ombre de la mort. Puis, se mettant à rire, il répondit : – Le maître du monde est l’esclave de ses passions. Je préfère être libre intérieurement. […]
François Brousse
Zoroastre l’apotre du soleil (2e éd.) dans Revue Sources et Flammes N°10, Paris-Perpignan, deuxième trimestre 1981
Réédition (Clamart, 3e éd., La Licorne Ailée, 1989 – 8 euros)
Table des matières
Sources et Flammes N°10
Numérologie tarologique et Astrologie (À suivre) – Article de François Villée
« Vénus » – Poème de François Brousse
Corrigé de l’exercice numérologique – Article de François Villée
Stages, examen de l’AIA et Assemblée générale ordinaire par F. Villée
« Été » – Poème de François Brousse
Stages… stages… (avec François Brousse notamment) – Annonce de François Villée
Zoroastre, l’Apôtre du Soleil – Ouvrage de François Brousse (Réédition)
« Le noyé » – Poème de François Brousse