Revue Destins N°24

L’occultisme dans l’art et la nature
Paris, février 1948

Quatrième de couverture

Quatrième de couverture

« Le secret des tombes royales »

(Partie 7 /9)

Article de François Brousse (Extrait)

LA PRISE DE CONSTANTINOPLE

Un autre cycle tourne sa roue menaçante sur le pays des Gaulois et des Francs. C’est le cycle des cinq cents années qui brasse dans ses remous Paris, Rome et Constantinople, les trois centres de l’univers.

Il commence avec les invasions barbares en plein cœur du siècle des désastres, entre 446 et 499, Attila n’ose attaquer Constantinople, se détourne sur la Gaule, qu’il inonde de six cent mille enragés et se fait battre aux Champs Catalauniques, par l’énergique Aétius. Genséric, chef des vandales, poursuit son œuvre destructrice et s’empare de Rome (455).

Cinq cents ans s’écoulent. L’empereur des Germains, Othon le Grand, envahit la France, ravage les campagnes, mais échoue devant les forteresses féodales (940). Il rentre dans sa tanière. Il en sortira en 951 pour franchir les Alpes et soumettre le nord de l’Italie (1). À l’autre extrémité de l’Europe, le prince Igor, chef des russes, assiège vainement les murs hautains de Constantinople (944).

Encore cinq cents ans. Nous voici dans la période allant de 1444 à 1499. Le cycle semble oublier Rome et l’Italie. En revanche, il explose avec une force prodigieuse sur la France comme sur Constantinople. En France une armée anglaise débarque et se fait broyer à Formigny, une seconde invasion britannique mord la poussière à Castillon Ces deux victoires terminent la guerre de cent ans et marquent la renaissance triomphale de la France. L’année même de Castillon (1453) tandis que ressuscitait l’Occident, l’Orient sombrait dans une lugubre catastrophe. Constantinople, la rutilante perle du Bosphore, tombait entre les mains des Turcs et l’empire byzantin s’écroulait dans les flammes. Trebizonde (1461).

Cinq cents ans sont passés. Le cycle touche l’époque contemporaine : il va de 1943 à 1999. En 1944 c’est la prise de Rome par les immenses armées alliées. C’est aussi la reconquête de Paris et l’expulsion violente des hordes allemandes. Les échecs d’Attila, d’Othon le Grand et de Talbot se concrétisent dans la déroute d’Hitler. La roue des étoiles infailliblement se meut.

Et maintenant que va-t-il arriver ?

[…]

(1) N’oublions pas Othon III. En 996, il envahit l’Italie et impose son cousin comme pape (Grégoire V, 996-999).

François Brousse

Revue Destins N°24, Paris, février 1947

Le Secret des tombes royales, Revue Destins, N° 16 à 27, mai 1947 à mai 1948 (3e éd., La Licorne Ailée, 1991)